Croyez moi, vous n'avez aucune envie de rencontrer Alix !

Vous me demandez de décrire Alix ? Son caractère ? Eh bien, le moins que je puisse dire c'est que ce n'est définitivement pas une mince affaire.

On va donc procéder par étape... La plupart des gens qui la connaissent vous diront qu'elle est l'incarnation même de la peste hautaine insupportable, qu'elle n'a pas de cœur ou si elle en a un il est sans doute froid comme la glace.
Elle ne se prend pas pour n'importe quoi, ça je vous le confirme. Descendante d'une famille de sang-purs, se considérant comme une femme attirante et intelligente, elle n'a aucun doute sur le fait que toi, Invité, tu lui es bien inférieur. Elle est très douée pour détruire l'estime que les autres ont d'eux mêmes, et il paraît même qu'elle s'en amuse parfois.
Mais n'allez pas croire qu'elle est le mal incarné, elle n'en est en fait que la digne héritière. Si vous la trouvez cruelle, attendez d'avoir rencontré son père ! Mais je divague, excusez moi.

Reprenons donc. Ça c'est ce que n'importe qui pourrait vous dire sur elle, maintenant, je vais entrer un peu plus dans les détails. De mon point de vue, c'est une femme intelligente, plutôt rusée, mais surtout déterminée, elle ne recule devant rien pour obtenir ce qu'elle désire. D'ailleurs, parlons de ce qu'elle désire, la puissance est ce qu'il y a de plus important à ses yeux, elle veut surpassée les autres. Elle est très calculatrice et je dirais même qu'elle sait se montrer fourbe pour atteindre ses objectifs. Plus jeune, elle était totalement du genre à glisser les mauvais ingrédients dans votre chaudron pour être celle qui réussirait le mieux sa potion. Et aujourd'hui ? C'est toujours le cas, mais en pire.

Elle a une confiance en elle très développée, comme vous l'avez déjà deviné. Mais ce que je n'ai pas dit, c'est qu'elle est très douée également pour se servir de ses charmes, et elle ne s'en prive pas, flirter est quelque chose qu'elle apprécie énormément, surtout quand ça peut l'aider à obtenir quelque chose. Et le grand amour me direz vous ? Elle n'y croit pas, elle n'en veut pas, elle veut seulement profiter.
Que dire de plus... Ah oui, elle est possessive. Très possessive. Ne vous approchez pas de ce qui lui appartient, ou elle vous le fera regretter amèrement.

Mais comme ce n'est pas le diable non plus, je vais vous révéler quelques petits aspects de sa personnalité que vous n'imaginez certainement pas ! Elle est gourmande, elle aime les pâtisseries, le chocolat et les fruits. C'est une grande lectrice qui dévore des livres aussi gros que des dictionnaires pour le plaisir, mais pas pour étudier, ça jamais !
Et aussi et surtout, les animaux... Ah la la, si vous la voyez en présence d'animaux ! Créature ou banal petit lapin d'ailleurs !
Enfin, j'en dis sans doute trop, elle me tuerait si elle savait tout ce que je viens de vous révéler sur elle et vu que je tiens à ma vie je vais vous laisser découvrir le reste par vous même !

Lettre à Alix Blackwell.

« Bonjour ma fille, tu ne te souviens sans doute pas beaucoup de moi, mais je me nomme Mafalda et, je suppose que tu le sais, mais je suis ta mère. Je t'ai déjà envoyé plusieurs lettres avant celle-ci, mais vu que je n'ai jamais reçu de réponse je suppose qu'elles ne te sont pas parvenues.
Tu dois beaucoup m'en vouloir je présume, c'est justement pour ça que je tenais à t'adresser ces quelques mots pour que tu me comprennes, enfin si tu le peux...

Quand j'ai épousée ton père j'étais très jeune, et je ne le connaissais pas. Nos deux familles de sang-purs avaient décidés de notre mariage sans notre avis, pour perpétuer la qualité de notre sang disaient-ils. Mais à l'instant où j'ai rencontré Gideon Blackwell, j'ai su qu'il n'y aurait jamais d'amour entre nous. La dureté de ses traits, la cruauté dans ses yeux et sa froideur ne trompaient personne. Sous ses traits d'homme se cachait un véritable monstre... Mais ça, tu dois sans doute le savoir, toi qui vis avec lui depuis toutes ces années...

Naïvement, j'ai pourtant voulu y croire. De toute façon, je ne pouvais rien y faire, j'allais me marier avec lui, j'avais déjà accepté, alors je me rattachais à l'espoir que je finirais par l'aimer, et que ce serait réciproque. Qu'il s'adoucirait, et que l'on formerait une belle famille. Bien évidemment je me trompais.

Un soir d'Octobre tu es finalement arrivée. Tu étais un magnifique bébé, et je t'ai  tout de suite beaucoup aimé... mais ton père lui refusait de te reconnaître car tu n'étais pas un garçon. J'ai du bataillé des heures durant pour que finalement il t'accepte... et aujourd'hui je me rend compte que je n'aurais pas du. J'aurais mieux fait de te garder pour moi et de m'en aller.

Car dès cet instant, il a décidé qu'il comblerait le fait que tu sois une fille en t'éduquant lui même, il voulait tout t'enseigner et moi... je ne pouvais qu'observer de loin. Tu n'étais qu'une enfant, encore un bébé... Mais ce monstre t'interdisait de pleurer ou de te plaindre quand bien même tu te blessais ou devais rester debout des heures durant ! Tu ne pouvais même pas parler, rire ou ne serait ce que sympathiser avec qui tu voulais sans qu'il ne s'énerve ! Il arrivait des jours où tu disparaissais pendant des heures, les rumeurs disaient que tu partais pleurer là où ton père ne te trouverait pas... Je me sentais si coupable mais si impuissante ! Oh mon enfant, j'espère que tu sauras me pardonner...

Je me rends bien compte que j'ai été égotiste quand j'ai décidé de fuir en te laissant avec lui. Mais qu'avais je d'autre à faire ? Je ne pouvais plus le supporter ! Il était si inhumain, si monstrueux ! Avec toi, avec moi, avec tout le monde ! Mais si j'avais essayé de t'enlever à lui, de m'enfuir avec toi, je sais qu'il ne nous aurait pas laissé partir... il t'avait accepté comme son héritière, te perdre aurait été si disgracieux pour lui... J'espère que tu me pardonneras ma fille...

Tu sais, je reçois parfois des missives des Blackwell et je m'inquiète, on dit qu'il t'a fait déménager en Louisiane suite à une querelle au sein de la famille, j'espère que tout va bien pour toi mon enfant ! On m'a aussi dit que tu avais été prise à Poudlard, quelle joie ! C'est une grande école ! Ta maman est très fière de toi !

Je t'envoie toute mon amour et j'espère sincèrement une réponse.

Affectueusement, ta mère Mafalda Blackwell. »

Soudain, la lettre qui voletait sous les yeux d'Alix prit feu, cette dernière l'observait froidement en agitant doucement sa baguette, laissant les cendres tomber en un petit tas sur la table.
La personne en face d'elle la regarda avec un air curieux.

- Mais qu'est-ce qui te prend ? Demanda-t-elle sans dissimuler sa surprise, Pourquoi brûles tu ta lettre ?

Alix releva les yeux vers son interlocutrice, elle avait un regard froid et plein de rancœur.

- Elle suinte l'hypocrisie et la faiblesse, la personne qui l'a écrite ne vaut pas mieux qu'un moldu.

Suite à cela, elle se replongea dans le silence et observa les cendres. La fillette innocente qu'elle était à l'époque n'avait eu que son père pour modèle depuis toutes ces années, elle n'avait eu comme éducation que ses discours prônant la noblesse du sang, l'importance de la puissance et d'être au dessus des autres. Alors, elle avait tout naturellement finie par ressembler au monstre que sa mère décrivait avec tant de peur.