Délicieuses paroles murmurées •• Earl ♥

Tu te galvanisais incessamment de chacun de ses gémissements et de ses soupirs. Il n'y avait rien de plus irrésistible que de le voir se noyer au coeur de tout le plaisir que tu lui insufflais, qu'il t'insufflait. L'intensité de ta passion s'était accentuée jusqu'à te faire hurler de bonheur, davantage lorsque ton tendre t'asséna de son coup de grâce en criant sensuellement ton prénom. Tu te libéras une énième et dernière fois, ta sève accompagnant la sienne affluant dans tes entrailles les plus intimes et tu te laissas emporter par ses bras si réconfortants. Tu chutas avec lui et ta pulpe encore brûlante se lova contre lui. Ton souffle erratique fut peu à peu apaisé. L'amour avait toujours été embaumé d'épuisement entre vous deux mais il n'y avait rien de plus délicieux, savoureux. Tu soupiras à sa voix retentissant de passion et à son étreinte qui se resserra. Tes bras s'étaient doucereusement enroulés autour de sa nuque que tu embrassas délicatement à quelques reprises et tu demeuras presque figé contre son corps. Tu le laissas s'enivrer encore pleinement de ta chaleur intime. Quelques minutes encore ... Plus en vérité ... car tu t'étais ardemment resserré autour de lui à cause de sa voix si sensuelle et de ses paroles trop pleines de sens.

Earl, tu me plais terriblement. Suis-je en droit de te considérer tout autant comme mien ? Mon tendre éphèbe.

Tu pivotas la tête pour le contempler avec une insatiable tendresse et ta paume vint gratifier sa joue d'une douce caresse. Tu rapprochas tes lippes vers les siennes et tu les effleuras, encore ... Mais ce fut finalement leur commissure qui fut réconfortée d'un profond baiser tandis que tu te dilatas lentement pour le libérer de ton emprise. Tu relevas lascivement les hanches et râlas suavement contre celle-ci au fur et à mesure que sa virilité quitta ton intimité.

Tu demeuras toujours contre lui, pensif cette fois-ci. Peut-être était-il temps de lui susurrer ces paroles que tu n'aurais jamais pensé pouvoir les prononcer au moins une fois au cours de ta vie maudite par ta fallacieuse apparence. Tes pommettes s'empourprèrent de gêne car tu ne savais pas si tu étais capable d'atteindre définitivement son coeur de la sorte mais tu étais persuadé que c'était de la passion qui vous avait embrasé tous les deux. Tes lippes se dévièrent alors au creux de son oreille.

Je t'aime Earl. Murmuras-tu d'une infinie tendresse.

Tu te redressas, ralenti par le certain poids de ton éreintement et ton regard fuit le sien. Ta gêne t'empêchait d'ancrer tes iris au coeur des siens. Tes paumes s'emparèrent en revanche des siennes et les serrèrent doucereusement.

On va prendre un bain ensemble ?

Tu pus sentir l'ardeur de votre passion s'effriter peu à peu. Tu lui avais avoué la profondeur de tes sentiments mais tu n'eus que pour réponse la pâleur hurlante de son doux faciès et des réponses brumeuses de sa voix grave. Earl te fit rater un battement de coeur, une douleur qui n'avait pas fleuri à cause de la ferveur de ton amour mais celle de tes doutes. Ils te mordirent soudainement la pulpe. Tu avais peut-être été bercé d'illusions mais tu ne pouvais pas le croire. L'éphèbe avait été si doux, si sensuel que c'était impossible de considérer ses actes fallacieux. Ses paumes fuirent les tiennes et tu baissas la tête, ton visage mortifié par une tendre mélancolie. Tu le laissas accroître la distance entre vous deux pour aller revigorer ses muscles sous l'eau chaude. Tu demeuras immobile quelques instants puis tu te glissas à ton tour sous la douche.

Vos corps ne se galvanisèrent pas de leur rencontre. Il l'y avait que la froideur d'un détachement pourtant non désiré de ton esprit. Tu lustras la moindre parcelle de ton épiderme et lorsque la fraîcheur de la propreté inhiba tes sens, tu te rapprochas d'Earl et tu encerclas doucereusement sa taille de tes bras caressants. Tes lippes baisèrent délicatement le creux de sa nuque et tu fermas les yeux. Votre étreinte était douce et apaisante.

Je suis désolé. Je ne voulais pas te brusquer. Bonne nuit Earl. On se reverra peut-être au bal ...

Tes doigts glissèrent lascivement le long de sa chair si délicieuse lorsqu'ils se retirèrent et tu rompis tout contact avec l'eau pour sécher ton corps. Il fut à présent vêtu de ces mêmes habits avec lesquels tu étais arrivé. Tu te changerais à ton dortoir. Tu ne profiterais malheureusement pas de la fragrance de la chemise d'Earl couvrant ton torse. Il n'y avait que ce déchirant désir d'imposer cette distance peut-être protectrice. Ce soir, tu ne t'assoupirais pas dans ses bras mais au coeur de la solitude de tes draps. Tes prunelles se posèrent une dernière fois sur les courtines vertes de sa chambre et tu finis pas t'éloigner, quitter ce dortoir pour regagner le tien, silencieusement affligé ...