Douche entre filles [Venus]

Tu étais épuisée après cet entraînement. C'était l'un de vos derniers avant la fin de l'année. Tu espérais secrètement que ces abrutis te servant d'équipe allaient s'entraîner chez eux pendant les vacances, mais tu devais te rendre à l'évidence - ils ne le feraient que si tu le leur rappelait.
Tu avances dans le vestiaire où quelques instants plus tôt avait disparu Elenore. Tu sens le regard de Geoffrey se poser sur ton dos lorsque tu disparais derrière la porte blanche. Tu ne vas pas non plus la manger, sa sœur, elle est bien mignonne, mais récemment c'est une brune que tu as à l'esprit.
Le sol blanc carrelé était déjà sali par la boue maculant les chaussures de ta coéquipière batteuse. Tu avais désespérément essayé de la renverser de son balais mais les yeux de la jeune femme étaient constamment rivés sur le cognard. Bon point pour elle.

Arrête de m'appeler Capitaine ! Et oui, c'était dément. Tu as bien tenu le coup avec mes cognards. Connor n'a pas eu autant de chance, lui.

Tu te remémores le moment où le roux s'était malencontreusement retrouvé dos à toi. Tu avais plongé, envoyant la balle infernale droit dans ses fesses. Sa chute avait été si pathétique que tu avais presque oublié de l'amortir par un momentum. Ce souvenir te fait exploser de rire alors que tu te déshabilles à la hâte.

Franchement je regrette ne pas avoir filmé certains moments. Mais bon, on s'en souviendra ! D'ailleurs entraine toi avec ton frère pendant les vacances, je veux vous retrouver en forme pour la rentrée ! L'équipe des rouges semble prête à nous affronter et je ne veux leur donner aucune possibilité de nous vaincre !

Tu regardes la jeune fille et tu lui souris avant d'enlever ton t-shirt trempé de sueur. Il pleuvait lorsque vous jouiez et tes vêtements empestent la mort encore plus que d'habitude. Et d'habitude c'est assez tragique.
Tu n'as pas voulu embarquer ton équipe au bain des préfets aujourd'hui car ils n'avaient pas été assez unis lorsqu'il s'agissait de déjouer les quelques pièges que tu avais mis en place. Personne ne s'était préoccupé de Felix qui avait failli très mal finir lorsque tu l'avais attaqué avec ton cognard. Règle n°1 ; toujours défendre l'attrapeur, même au prix de ses os cassés.
Tu laisses glisser ton pantalon à terre et tu te précipites vers le premier pommeau à portée de main. Les vestiaires sont mêlés avec les douches, en réalité c'est juste une très grande salle divisée en deux par une grande arche, avec une partie avec des casiers et une autre en pente avec le mur tapissé de tuyaux. Rien ne sépare les douches entre elles en réalité, ni rideaux, ni murs, afin d'éviter de perdre de l'espace au maximum. Cela ne te gênait pas avant, tu était si seule que parfois tu allais avec les garçons (bien qu'ils n'étaient jamais très heureux de te voir étonnamment), mais depuis quelques temps, la petite sœur de Geoffrey vient avec toi et soudainement ce grand espace vide devient un peu trop... Rempli.
Tu te mets nue avant d'allumer l'eau et glisser sous le jet brûlant qui élève de la buée dans les airs. Le liquide coule sur ton corps te revigorant et te réveillant. Tu saisis ton gel douche à la forte odeur de violettes et tu en met entre tes paumes avant de commencer à frotter la mousse sur ton corps.
Tu as un sourire béat sur les lèvres et tu soupires enfin d'aise.

Ces douches sont une bénédiction lorsqu'il reste de l'eau chaude, tu ne trouves pas ?

Du coin de l'œil tu vois Elenore s'avancer vers la douce à côté de la tienne. Tant de différentes possibilités et... Non, arrête. La paranoïa, c'est jamais bon.
Tu comptes sur sa promesse informulée, espérant réellement qu'elle s'entrainera avec Geoffrey pendant les vacances. Tu l'espères même, très intensément. Tu sais à quel point c'est néfaste de laisser son balais à l'abandon pendant un aussi long lapse de temps. Après tout, tu l'as expérimenté, non ?
Recouverte de mousse tu t'adosses contre le carrelage froid. Le contraste des températures te donne des frissons et te permet de mieux te détendre. Tes yeux s'entrouvrent à peine pour se poser sur la jeune batteuse. Elle n'est pas aussi forte que toi, ses muscles sont plus fins, plus délicats. Plus féminins. Sa peau désormais rouge tomate est habituellement légèrement hâlée comme celle de Geoffrey et ses cheveux blonds lui donnent une légèreté très féminine à laquelle tu n'es pas insensible. Tu te doutes bien que si tu n'étais pas tombée sur la route de Fallen...
Non, tu sais que tu te mens à toi-même. Tu fermes les yeux faisant mousser ta courte chevelure afin de la nettoyer elle aussi.

Pendant les vacances ? Je travaille au salon de tatouages. D'ailleurs, il est ouvert aux sorciers du mercredi au samedi. J'y fais des tatouages magiques.

Tu te demandes si Fallen voudrait se faire tatouer de ta main. Tu te mords la lèvre, perdue dans tes réflexions avant de te tourner de nouveau face au mur, les joues un peu rosies. Tu te plais à te perdre dans des réflexions sur elle, maintenant que tu sais qu'il est quasiment impossible qu'un "vous" existe. C'est comme rêver de quelque chose. C'est inatteignable, mais toujours plaisant à imaginer. Et non, ce ne sont pas des faux espoirs.
C'est juste refuser de voir la réalité et en inventer une autre à la place.

Je suis contente que Geoffrey puisse compter sur toi. J'ai l'impression que dernièrement il a quelques problèmes de cœur et j'aimerais que ça s'arrange.

Tu laisses passer un blanc. Tu ne veux pas paraître froide mais tu ne veux pas non plus sembler trop proche affectivement des membres de ton équipe. Tu te leurres en te disant que tu ne veux pas qu'il ait l'esprit ailleurs pour qu'il défende bien les buts, alors qu'en réalité tu t'inquiètes juste pour lui. Pour chacun d'entre eux.

Je suppose que toi tu vas passer tes vacances avec lui chez vous ? À moins que vous partiez quelque part ?

Tu regardes la batteuse de nouveau, évitant de regarder ailleurs que dans ses yeux pour ne pas la gêner. Et puis, soudainement, cela te lasse. Pourquoi ne pourrais-tu pas regarder une jolie fille quand l'occasion s'en présente ? Tu as beau être... "amoureuse", cela ne te rend pas indisponible, si ?
Tes yeux glissent comme l'eau sur la chair immaculée d'Elenore. Elle est belle, a des rondeurs là où il faut, bien qu'elle ne soit pas encore une femme à proprement dire. Tu as un léger sourire sur les lèvres lorsque ton regard accroche le sien de nouveau.

Elle semble intéressée par ta boutique et tu ne rates jamais une opportunité pour avoir de la clientèle. Ton tatoueur t'es toujours reconnaissant d'ailleurs, bien qu'il ait compris que certains tatouages que tu effectues sont... Particuliers. Mais vu que tu ne demandes que peu de salaire, que tu fais du bon travail et lui permet trois longs jours de congé en plus, il ne pose aucune question et observe ses caisses se remplir.

55 Fashion Street, Shadwell, Londres. Je te l'écrirais. C'est le salon nommé Seven Doors Tattoo. Plutôt oldschool, tu le remarqueras rapidement.

Elle te demande si se tatouer l'emblème de sa maison irait bien et pendant quelques secondes tu as un léger flottement. Pourquoi celui-ci...? Et puis tu te souviens que Geoffrey se pavane tout le temps que sa famille descend de Helga Poufsouffle même. Tu souris et hoche la tête.

En effet, ce serait intéressant. C'est un héritage digne de perdurer sous la peau. Mais peut-être serait-il alors intéressant de faire un blaireau très réaliste qui s'échapperait de l'armoirie ? Je pense que ce serait intéressant et très joli.

Tu ne t'attends pas vraiment à ce qu'elle te réponde ou quoi. Tu dis juste ça comme ça, pour lui donner le temps d'y réfléchir, de peser le pour et le contre. Et puis, elle n'a que seize ans. Il faudra un peu plus de temps pour que tu la tatoues, à moins que sa famille ou son frère écrivent une autorisation. Et tu n'es pas certaine que ce soit accepté, bien que leurs deux mères ne doivent pas être très difficiles à vivre.
Elle parle de Geoffrey et dit qu'elle l'a vu rouler une pelle à Béring. Tu soupires en secouant la tête. C'était il y a quelques jours, donc avant que cet abruti de bleu s'imagine que les rumeurs sur le gardien soient vraies. Tu te demandes où ils en sont dans leur relation. Si ça a avancé, s'ils ne se sont toujours pas réconciliés. Tu penches pour cette deuxième option au vu de la tête de déterré que faisait Jo' à l'entrainement.
Pourtant, tu ne dis rien. Vaut mieux que ce soit réglé entre Geoffrey et sa sœur. S'il ne lui a rien dit c'est peut-être car il a ses raisons.
C'est lorsque sa voix se tait que tu te rends compte ne pas avoir écouté Elenore. Soudain, son savon glisse de ses mains. Elle se penche pour le ramasser à tes pieds et lorsqu'elle se redresse, elle se retrouve très proche de toi.
Ses yeux sont ancrés dans les tiens. Cela est plaisant, pour une fois une personne qui fait ta taille. Mais Elenore va encore grandir, pas toi.
Elle semble terriblement gênée et sa remarque te fait rire. Une certaine chaleur se dégage de son corps et tu as envie de l'attirer sous le jet de ta douche pour voir les gouttes rebondir sur sa peau.
Tu as un sourire un peu carnassier lorsque tu lèves la main pour lui mettre une mèche de cheveux derrière l'oreille tout en te penchant un peu vers ses lèvres entrouvertes.

Je crois que tous les savons sont aussi glissants...

C'est à peine un murmure, ton souffle mêlé au sien. Tu laisses ta main glisser sur son épaule et s'arrêter sur sa hanche humide. Un sourire orne de nouveau tes lippes et tu te recules à peine, juste pour pouvoir de nouveau la regarder dans les yeux.
Puis ça revient. Fort, puissant. Le souvenir des yeux verts et l'odeur de menthe et de rose, si différent de l'effluve de lavande.
Tu avais oublié quelques secondes, tu avais volé quelques instants de liberté.
Tu soupires et ta main retombe. C'est Elenore, la sœur de Geoffrey. Elle n'a que seize ans. Qu'est-ce que tu t'imagines ?

Sa mâchoire se crispe légèrement lorsque tu te recules et une grimace de douleur se dessine sur ses traits. Tu baisses les yeux, désolée pour elle. Tu ne voulais pas la rejetter c'est juste que...
Et c'est aussi soudainement que tes lèvres se retrouvent recouvertes de celles d'Elenore. Elle t'embrasse intensément et un léger goût de sang envahit ta bouche. Ses lèvres sont douces et délicates, comme des plumes. Ce baisé, bien qu'il te paraisse inapproprié, te réveille, te rappelle que tu es toujours désirée.
L'étreinte est rompue par la Smith qui se tourne dos à toi. Le bout de ses oreilles est rouge et elle fond en excuses. Tu tends la main et ouvre la bouche pour lui dire que ce n'est rien, que ça arrive, mais elle avance déjà sous son pommeau et tu comprends qu'elle préférerait ne pas y revenir.
Tu lèves ta main sur tes lèvres enflées et tu y découvres stupéfaite un peu de sang. Celui de la jeune fille ou le tien ? Tu ne sais pas. Tu te rinces le visage calmement. Pourtant à l'intérieur tu essaie désespérément de savoir comment tu vas annoncer à Geoffrey que tu as embrassé sa soeur. Que elle t'a embrassé ?
Le mieux serait de ne pas lui dire mais... Tu es mauvaise menteuse Venus, terrible menteuse. Tu es prise de remords à l'instant même où tu prononces quelque chose de faux.
Tu te glisses hors de la douche et attrapes ta serviette grise.

Tu me diras si tes mères acceptent. Avant 18 ans tu as besoin d'une autorisation.

Tu te tournes vers elle une fois enveloppée. Tes yeux détaillent encore sa fine silhouette. À vrai dire elle t'a impressionné. Tu sais que c'est un acte assez courageux d'embrasser une velane lorsqu'elle nous attire. Après tout, il y a la peur, la gêne, l'intimidation qui vont avec. Tu t'en es rendue compte au fur et à mesure des événements de ta vie. C'est peut être pour ça d'ailleurs que tu n'es jamais allée plus loin avec personne, malgré l'insistance de certains connards comme Matthew. Justement car rien que le baisé avait toujours été fort pour eux. Et aussi car tu as toujours eu peur. Peur de n'être aimée que pour ça. Alors tu n'as jamais osé franchir le pas.
À 14 ans cela te paraissait sage. À 16 tu t'étais dit que tu avais eu raison mais qu'il fallait que tu te trouves quelqu'un de bien désormais. Aujourd'hui tu regrettes. Car si une situation se présente, comme avec Connor, comme avec Faust, tu paniques. Alors que tu pourrais te laisser aller, qu'est-ce que ça te coûterait ? Après les événements, tu te dis toujours que tu n'aurais pas dû faire certains choix. Mais c'est toujours trop tard.

Dis, Elenore, tu as déjà couché avec quelqu'un ?

Elle a seize ans, la réponse logique serait non si c'était quelqu'un d'autres. Mais de la part de la famille Smith tu t'attends à une certaine différence. À certains écarts de la norme.

Tu observes le dos d'Elenore couvert d'eau alors qu'elle te souffle une réponse. Réponse qui te surprend beaucoup. Tu pensais qu'elle aurait un peu de... D'expérience. Plus que toi en tout cas. Peut-être même tu aurais voulu lui demander... Mais puisqu'elle est dans la même situation que toi, ce n'est pas possible.
Tu baisses la tête, essuie tes cheveux avec une serviette plus petite lorsque l'ensemble de ce que la batteuse t'a dit te heurte enfin. Jusqu'à aujourd'hui. Tes joues rougissent, tu te tournes vers elle au moment où elle éteint l'eau en bafouillant. Sa peau se couvre de frissons et tu détournes le regard lorsqu'elle traverse la pièce pour prendre place non loin de toi, s'asseyant sur le banc. Elle bafouille et tu culpabilises comme jamais.

Je comprends et... je suis désolée Elenore. Oublions ça, d'accord ? Ma nature non humaine m'échappe parfois, je veux pas que tu... Je ne suis pas cruelle. Je suis vraiment désolée.

Tu enfiles tes sous-vêtements sous ta serviette, gênée. Puis tu la regardes. Elle n'a jamais eu de petite copine et cela te surprend presque. Comment se fait-il qu'une fille aussi jolie qu'elle n'ai pas réussi à se trouver quelqu'un ? Tu ne comprends et ne saisis pas. Un soupir s'échappe d'entre tes lèvres alors que tu te dégages de ta serviette que tu plies sur le banc.

Tu sais moi non plus je n'ai... Jamais couché avec personne. Pas que je n'ai pas eu envie, j'avais juste peur. Et maintenant je me dis que je suis un peu en retard... et je regrette.

Tu te mords la lèvre. Tu ne veux pas lui parler de Fallen car tu sais qu'après cette situation elle pourrait croire que tu avais profité d'elle. Et puis, pour comprendre la difficile situation entre Fallen et toi, il n'y a que Felix.
Tu te demandes si tu vas avoir le courage d'affronter tout ça au Bal. Si tu vas réussir à vaincre ta timidité. Si Faust aura à te pousser à bout ou si tu auras le cran de lui parler. Tu as peur à vrai dire. Tu as l'impression d'aller à contre sens.
Peut-être que tu devrais juste laisser tomber, mais tu t'en sens aussi incapable que de l'affronter.

Elenore semble triste pour toi lorsqu'elle essaie de te dire que ce n'est pas juste ta nature qui te rend telle que tu es. Et tu le sais, tu en as de plus en plus conscience. Même Wil' te l'avait dit alors que vous veniez à peine de vous rencontrer. Après tout, les apparences ne sont pas la seule chose qui compte.
Pourtant lorsqu'il s'agit de désir, c'est un facteur important. Un facteur immense même. Comment désirer quelqu'un qui vous dégoûte ? C'est impossible. Alors le fait que tu sois ce que tu es, fait que beaucoup confondent amour et désir. Alors que ce sont bel et bien deux choses opposées.
Tu entends Elenore prendre de profondes respirations. Tu lui jettes un coup d'œil curieux, alors qu'elle fait une proposition tout du moins... Surprenante.
Tu restes bouche bée pendant quelques bonnes secondes, suspendue à ces mots qui flottent entre vous. On pourrait essayer et voir ce que ça donne ? Tu es honnête envers toi-même, sa proposition te tente beaucoup. Et pourtant tu ne peux t'empêcher de croire que c'est par pitié... Pitié ou désir qu'elle ressent pour toi et qui n'est dû qu'au fait de ta nature. Tu souris légèrement et secoues la tête.

Tu me l'aurais proposé il y a deux, trois semaines, j'aurais accepté Elenore. Et ça ne se serait sûrement pas restreint à une seule fois, j'en doute.

Tu la regardes, tu pèses le pour et le contre. Tu pourrais découvrir, tu pourrais apprendre, tu pourrais oublier. Tu te ferais tuer par Faust, Connor, Geoffrey, Felix. Un batteur, un poursuiveur, un gardien et un attrapeur. Tu tiens à ta vie un certain minimum.
Tes yeux se glissent sur son corps longiligne, délicat. Tu refais la même constatation que plus tôt - elle est belle. Et pourtant, ça ne te fait rien de la regarder ainsi. Tu n'as pas de frissons, tu n'es pas stressée, tu n'en es pas dingue. Sa proximité était plaisante tout à l'heure, mais tu ne peux pas profiter d'elle ainsi. Et puis... Il y a Fallen. Et Fallen c'est une autre histoire. Fallen tu ne la désires pas... Enfin, pas quand tu n'es pas face à elle. Fallen tu veux être près d'elle, lui parler, la comprendre, l'enlacer, l'effleurer. Et pourtant... Tu sais que son image se faufile à tout moment dans ton esprit et cela te gênerait beaucoup trop pour Elenore.
De plus, elle n'a que seize ans... Elle a encore tant à découvrir. Elle tombera amoureuse et se trouvera quelqu'un. Mais cette personne ce n'est pas toi.

Je ne veux pas profiter ainsi de toi Elenore. C'est indécent. Je suis désolée, mais je dois refuser. Et puis, je crois que de toute façon je suis foutue à ce niveau là. Je suis amoureuse. Et ça, c'est la merde quand la situation ne permet pas la réciprocité.

Tu lui fais un sourire triste en enfilant ton T-shirt et ton pantalon d'uniforme scolaire. Tu sais que tu l'as déçue mais tu espères que rien ne changera entre vous, bien que tu saches que c'est impossible. Tu t'approches d'elle et pose ta main sur sa joue avant de l'embrasser délicatement sur le front.

Tu as encore le temps de trouver quelqu'un que tu aimeras, Elenore. Ne fait rien que tu pourrais regretter.

Tu te recules, lui laissant de l'espace et retournes auprès de tes affaires. Tu t'assois pour enfiler tes chaussures, ton regard rivé sur le sol.
Tu t'en veux, Venus. Mais c'est comme ça. La vie est pleine de compromis qu'il faut faire. Même si on n'aime pas ce qui en ressort.

Elenore soupire et tu te mords la lèvre lorsque tu la vois hausser les épaules. Elle l'avait vraiment espéré et tu t'en veux de lui avoir refusé mais... Comment ne pas refuser une proposition pareille ?
Elle reprend vite la parole comme pour combler les vides et tu rougis lorsqu'elle te demande qui résiste à ton charme. À vrai dire elle n'y avait pas vraiment résisté, mais ça tu le tait.

Tu ne ... connaitras pas...

Quelques marmonnements peu audibles s'échappent de ta bouche et tu rougis fortement. Mais l'instant de gêne passe alors qu'elle te repose une autre question, se recoiffant devant le miroir. Tu l'observes quelques secondes avant de finir d'attacher tes chaussures et te lever.

Je n'ai pas été invitée. J'y vais avec un ami, on était tous les deux seuls.

Tu hoches les épaules. Cela te touche peu que personne ne soit venu te demander. Après tout, tu aurais sûrement décliné toutes les propositions, vu que tu n'avais qu'une envie - y aller avec Fallen.
Dommage que ce fut impossible.
Tu lances un coup d'oeil à ta camarade. Elle aussi elle a invité une amie.

Qui est-ce ?

Tu attrapes ta cape et replie tes vêtements sales dans ton sac que tu mets en bandoulière sur ton épaule. Tu es prête à partir, et pourtant tu restes là et tu écoutes Elenore. Tu ne veux pas lui faire plus de peine que ce que tu as déjà fait.