A spoonful of sugar makes the medecine go down

Dans toute bonne émission de télé-réalité, il y a toujours un certain stéréotype qui revient, inlassablement. Chaque fois, il doit y avoir une fille un peu pimbêche pour lancer le mantra des jeux télévisés : je ne suis pas ici pour me faire des amis, je suis ici pour gagner. Cette fille, c'est Emily. Si elle a rejoint Poudlard, ce n'est pas pour plaire à tout le monde, mais bien pour réussir ses études haut la main et devenir une grande médicomage. À cet effet, la blonde est organisée, sérieuse, responsable et, à toute fin pratique, coincée. C'est la fille un peu chiante qui ne veut pas aller dormir trop tard parce qu'elle doit réviser pour un contrôle le lendemain. Elle parle couramment deux langues : l'anglais et le sarcasme. Il lui arrive également d'émettre des jugements qui peuvent sembler cassant et, lorsqu'une idée ou une proposition l'intéresse, n'hésite pas à la déconstruire et à l'analyser pleinement, quitte à la détruire malencontreusement dans le processus. Dans ce même ordre d'idées, la jeune femme est très exigeante envers elle même et la pression qu'elle se met n'a d'égal que ses ambitions. Tant pis si elle est imbuvable ou totalement épuisée par ses longues séances d'étude, l'important est de devenir une médicomage compétente et capable d'accomplir sa mission.

Bien sûr, il va donc sans dire qu'elle a toute la misère du monde à être indulgente envers elle-même. Emily a toujours l'impression de ne pas suffire, l'impression qu'elle devrait être meilleure que ça, qu'elle a plus de potentiel que ça. Si personne n'est là pour lui dire de prendre une pause et de s'amuser un peu, la blonde pourrait continuer à travailler jusqu'à s'effondrer, ce qui n'est définitivement pas sain. Parlons en, d'ailleurs, de ses fréquentations. Emily s'avère extrêmement sélective, n'aimant pas s'ouvrir aux premiers venus. C'est que, au fond, notre demoiselle est un peu timide et, surtout, qu'elle a trop d'orgueil pour accepter d'être vulnérable ou simplement détendue devant n'importe qui. Ajoutons à cela qu'une fois liée d'amitié à quelqu'un, il lui est impensable de rompre ce lien pour des broutilles. Elle est d'avis que, entre de véritables amis, tout peut-être arrangé via une communication mature et constructive. Ses qualités d'organisation contribuent également à faire d'elle la fameuse mom-friend, présente dans tout bon groupe d'amis. Emily n'hésitera pas à se mêler de l'horaire ou de la planification des révisions d'un camarade, à lui emporter un repas si elle estime que ce sera nécessaire ou à renouer convenablement une cravate. Elle aime que les choses soit bien faites, à sa façon, et, surtout, rendre service de façon concrète pour exprimer son affection et son attachement à autrui. Lorsqu'on apprend à la connaître, on réalise rapidement que ses émotions sont vives et profondes et ce malgré sa froideur initiale. Disons simplement que la blonde a de la difficulté à gérer le tout et à comprendre le pourquoi du comment elle se sent de telle ou telle façon. Il est donc plus facile de tout enterrer et de faire comme si de rien n'était plutôt que de courir le risque d'avoir l'air faible.

Au niveau des conversations, elle n'en a rien à faire de ce que le copain de la cousine de l'autre a fait la semaine dernière. Emily aime les conversations sur les films, sur les livres, les jeux vidéos, les projets futurs, les rêves d'enfant, les choses abstraites et créatives. Parlant de ça, elle est de nature curieuse et aime apprendre de nouvelles choses. Le seul bémol, c'est qu'elle n'est pas toujours courageuse, elle n'ose pas tout le temps s'adonner à des activités plus physiques, consciente de ses limites. Elle n'est ni agile, ni particulièrement en forme et ne montera sur un balais volant que si on l'y oblige. Emily sait ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas, tant au niveau de ses occupations qu'au niveau des gens qu'elle fréquente. Dans cette même veine, son avis sur les cracmols et les moldus est plutôt tranché. Ses interactions avec ces derniers lui a laissé un fort dédain à leur égard suite à leur lenteur qu'elle supporte difficilement. C'est qu'Emily est fière de sa condition de sorcière et n'hésite pas à rouler des yeux lorsqu'on lui demande d'être plus tolérante envers ces individus qui ne posséderaient pas les mêmes dons. Impatiente et exigeante, surtout envers les moldus, c'est un aspect de sa personne qui crée souvent des frictions avec son entourage.

Au niveau de ses goûts et de ses préférences, Emily aime ce qui est sobre et classe, parfois même classique. Elle aime avoir l'air d'une femme sophistiquée, même si au fond elle ne l'est pas tant que ça. Souhaitant être prise au sérieux, elle tente de se comporter en accord avec ce qu'il signifie, pour elle, d'être adulte. Ainsi, il est rare qu'elle avoue son amour pour les films pour enfants, pour les peluches ou pour les comédies musicales et les jeux vidéos. La blonde aime aussi beaucoup les sucreries et les animaux, plus particulièrement les chats. Emily apprécie la nuit, les après-midi frais et la pluie. Du côté de ce qu'elle n'aime pas, il y a la nourriture trop épicée et les insectes. La jeune femme est également très intègre et compte bien faire son chemin vers la réussite sans mentir ou tricher. Elle estime qu'on ne peut véritablement profiter des fruits de son labeur qu'en demeurant honnête et honorable. Cela ne l'empêche toutefois pas d'avoir un certain esprit de vengeance ou d'écarter de son chemin des individus qui ne mériteraient guère son respect sans le moindre remord.

La vie d'Emily est, somme toute, plutôt ordinaire. Un peu cliché. Elle naquit d'un père sorcier et d'une mère moldue et demeura fille unique. Si elle ne manqua jamais de rien et grandit dans un cadre plutôt confortable, tout n'était pas non plus rose sous le toit de la famille Wayne. Ses parents avaient beau faire de leur mieux, ils continuaient de s'éloigner graduellement l'un de l'autre, jusqu'à prendre une décision lourde de conséquences. Emily avait huit ans lorsque ses parents décidèrent de divorcer. Si son père décida de rester à Chester, sa mère, elle, préféra retourner dans sa ville natale de Liverpool.  Il fut décidé qu'Emily irait rendre visite à sa mère un week-end sur deux, en plus des fêtes et des vacances d'été. L'enfant eu du mal à ce faire à cette nouvelle vie, se refermant sur elle-même et préférant lire beaucoup pour oublier son environnement trouble et les disputes fréquentes de ses parents malgré la séparation. La mère voulait voir sa fille plus souvent, mais le père arguait que sa fille devait grandir dans un environnement magique, en accord avec sa nature. Un beau merdier en somme.

Lorsque, malgré tout, Emily rendait visite à sa mère, l'ambiance était toujours désagréable. Sa mère était fort ennuyeuse, elle et ses manières de moldu. Tout y était lent, il fallait faire la vaisselle à la main, il n'y avait aucune trace de magie dans la maison. La petite blonde n'avait pas non plus le droit d'emporter sa collection de cartes chocogrenouilles et était encouragée à se faire des amis "normaux", mais avec qui elle ne partageait aucun point commun au final. Pire, sa mère s'était trouvé un nouveau copain moldu, ce après quoi on lui interdit totalement de parler de magie dans la maison.  Évidemment, la jeune Emily trouvait cela fort injuste et s'en plaignit à son père. Elle voulait rester avec lui plus souvent, préférait de loin l'ambiance de leur demeure, là où elle pouvait être elle-même et où la lenteur de sa mère moldue ne l'exaspérait pas. Heureusement pour elle, sa onzième année ne tarda pas à arriver et son départ pour Poudlard coupa court au débat. C'est avec son père qu'elle visita le Chemin de Traverse, là où elle put acquérir tous ses effets scolaires et un chaton du nom de Pudding. Le bébé chartreux allait lui tenir compagnie, loin de la maison.

Décidée à réussir à devenir une grande sorcière, à profiter du don qu'elle avait reçu pour ne pas être comme sa mère, Emily fut toujours très sérieuse dans ses études. Lorsqu'arrivèrent les fêtes de fin d'année, la blonde décida de les passer à l'école plutôt que de rentrer, arguant qu'elle préférait continuer à étudier et prendre de l'avance dans le programme. Dès que c'était possible, la demoiselle trouvait une excuse. Emily vu sa mère pour la dernière fois au Noël de ses treize ans. Elle n'y voyait pas d'inconvénients, bien au contraire. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire de toute façon ? Deux ans plus tard, alors qu'arrivait le printemps, Emily reçu une lettre qu'elle n'oublierait jamais : l'annonce du décès de sa mère suite à un cancer. Malgré tout le mépris qu'elle avait pour sa mère, la blonde pris très mal la nouvelle. Elle s'indigna et, dans son immense tristesse et son incapacité à gérer la situation, invectiva la défunte. Pourquoi, alors qu'elle connaissait l'existence du monde magique, ne pas avoir cherché à bénéficier de soins de plus haut niveau ? Il lui aurait suffit de contacter son père, de demander à être traitée. Mais non, elle avait été idiote jusqu'au bout, elle avait été moldue jusqu'au bout, et Emily lui en voulait plus que jamais. Elle la méprisait plus que jamais.

L'année suivante, la blonde débuta ses ASPIC, choisissant ses matières optionnelles sans la moindre hésitation. Elle se débarrassa de son cours d'étude des moldus et de son cours de divination, optant pour les options de biologie magique et d'alchimie. Depuis, Emily poursuit son parcours sans perdre ses objectifs de vue, décidée plus que jamais à se démarquer dans ses études et à devenir une grande médicomage.