c tipar les grands gaillards •• (valentyne + castiel + lisbeth)

Il fallait que tu te motives Castiel.
Que tu sortes de ton putain de lit et que tu attrapes ton éclair de feu. Tu veux respirer l'air frais du début d'Automne, tu veux voler dans les nuages nébuleux et piquer sur les filles de ton équipe pour les décoiffer. Tu veux réentendre Fenry hurler ton nom de famille alors que tu manques de te gauffrer vers les buts et la voir sourire alors que le vif d'or se débat d'entre tes doigts.

Même dans les moments d'incertitude, une chose était sûre, le quidditch arrangeait tout. Une délivrance et un pic d'adrénaline qui te faisait oublier toutes les merdes de ta vie.

Tu finis quand même par t'arracher du lit en pensant que sinon c'est Fenry qui t'arracherait la gueule.

Et alors que tu enfiles ta tenue de sport aux couleurs de la maison, tu croises Cain qui lui, pour le coup dort encore.

Tu cours vers le terrain avec ton éclair de feu suprême que tu serres fort dans la poigne. Poussant les autres sur ton passage, tu finis tout de même par arriver sur le terrain avec du regard. Grimpant jusqu'aux vestiaires pour poser tes affaires, tu enfourches ton balai pour t'élancer dans le ciel.

Et alors que tu vois un petit groupe de prétendant à rejoindre l'équipe, tu fonces vers le sol de sable, atterissant lourdement derrière Fenry alors qu'elle demandait justement ou il était.

— « Ferme ta gueule Williams, c'est pas toi qui va me parler de ponctualité. Je me suis pas réveillé ce matin, c'est tout ! J'ai rien à foutre chez les Serdaigle. »

Au moins tu tenais au courant de la fin de ta désastreuse relation avec une ancienne préfète des aigles. Tu tournes la tête vers Valentyne, lui adressant un signe de tête solennel et croises les bras en voyant les élèves de serpentard qui s'apprétaient à venir se présenter.

— « On est pas dans la merde, il y a quasiment que des meufs à Serpentard ou quoi ? »

J'avais quand même passé cinq ans à repousser cette échéance. Pour une aspirante future joueuse, c'est pas très glorieux, mais je sais pas, y avait quelque chose qui m'intimidait chez ses gens de l'équipe de Quidditch. Ok, y avait bien la différence d'âge qui pouvait ÉVENTUELLEMENT m'impressionner dans les premières années, mais bon, concrètement, ca empêchait pas d'avoir des jeunes qui venaient tenter les sélections chaque années.

Non, ce qui me dérangeait vraiment, vous voyez, c'était plus que l'équipe de Quidditch, c'est un peu la vitrine de la maison Serpentard, nos représentants dans les grands moments. Et quand comme moi, y a des jours où tu te dis que le choixpeau a peut-être fait une erreur en t'envoyant dans ta maison, ça peut amener à quelques réticences, vous comprendrez bien.
Faut dire que je suis pas un modèle de popularité chez Serpentard. Ni dans aucune autre maison, d'ailleurs. Faut AUSSI dire que le fait que je sois un aimant à emmerdes avec à peu près les mêmes capacités sociales qu'un caillou, ça aide pas des masses.

Mais cette année, c'est mon année. Ma soeur Rosie me l'a encore rappelé par texto : "Vas-y Sheep, tu vas tout défoncer, c'est toi la patronne !". J'aime bien ma soeur, pour ça, c'est ma fangirl numéro 1, toujours au taquet pour que je joue au Quidditch.
Bon, je la soupçonne de vouloir m'utiliser comme cobaye, à termes, puisqu'elle bosse dans le milieu de la magie médicale du sport. Mais ça reste cool.

Cela dit, comme à mon habitude, pour quelqu'un qui voulait faire bonne impression, ça démarrait mal. J'avais mal lu l'horaire sur le papier qui avait été affiché dans la salle commune pour les sélections, et je me serais pointé une heure à la bourre si j'avais pas entendu d'autres élèves en discuter dans le dortoir.

Et me voilà à courir comme une dératée en direction du stade, mon vieux nimbus que maman m'a offert sous le bras, la robe de sport dans le sac.
J'arrive au vestiaire alors que tout le monde en sort. Putaiiiiiiin. Je me change à l'arrache en vitesse, et je suis encore à moitié en train d'enfiler ma robe quand j'émerge sur le stade derrière le groupe déjà formé. Je reconnais la capitaine et l'attrapeur de l'équipe en face, mais me demandez pas leur nom, j'en ai plus la moindre foutue idée.

-Putain désolée, chuis à la bourre, je sais pas qui est le sagouin qui a fait le papier pour le rendez-vous, mais bordel, faut qu'il apprenne à faire des 5 qui ressemble pas à des 6, bon Dieu !

Je tape un coup sur ma robe histoire de la mettre un tant soit peut droite et me joins au groupe des newbies.
"Délicatesse", c'est mon deuxième prénom, au fait.

Tu adresses un sourire narquois et moqueur quand Valentyne soulève le fait que plus de filles dans l’équipe, plus de chance d’en pécho. Mais elle n’avait sans doute pas saisi le problème principal qui faisait barrage à cet argument : vous ne partagiez pas les vestiaires. C’était pas vraiment comme si t’avait matière à leur parler ou de pouvoir tenter un rapprochement. Alors tu te contentes de bomber le torse et de rouler des yeux au ciel d’un air de dire « tu casses les couilles Rosebury. » Ah bah en fait tu l’avais dit.

Mais Fenry elle comprend elle, ton désespoir dans cette affaire et tu lances un petit clin d’oeil qui voulait tout dire. « Quand tu veux Williams. Je te laisse même le plaisir de te changer devant moi. »

Quelqu’un arrive sur le terrain en courant comme un dératé, et putain manque de bol, encore une fille. Sérieusement, vous étiez ou les mecs ?
Elle se présente rapidement, sa vulgarité et son manque de tact te font mouche. Tu l’aimes bien elle, pas comme les autres du fond qui gloussent en te montrant du doigt.

Fenry se présente et tu hoches la tête en signe d’approbation en fronçant les sourcils, comme pour approuver ses dires avec sérieux.
Personne pour se présenter comme gardien, réellement ? Merde, votre ancien gardien avait fini sa dixième année fin juin et il était vraiment bon. C’était pas cool que personne ne convoite un poste aussi important.

Fenry indique comment vont se passer les sélections, tu sourcilles, perplexe et te montre du doigt comme pour être sur de pas avoir mal entendu.

— « Moi ? En gardien ? J’aurai peut-être été plus agile en défense, m’enfin je vais faire ce que je peux. »

Après tout, entre attraper un vif d’or et un souafle, la ligne directrice était d’attraper au final. Et ta forte carrure te permettait d’encaisser les chocs. De toute façon, tu enfourchas ton éclair de feu pour aller te positionner devant un des buts. Tu redresses le manche de ton balai pour trouver un équilibre et observe le groupe de filles se mettre en place, attendant que l’une d’elle tente de marquer.

— « On est pas sorti de l’auberge. »

HRP:

Qu'est-ce qu'elle a la blondasse, là, à me regarder comme ça, elle veut qu'on s'tire l'oreille ? A peine elle a fermé la bouche que déjà, je sens que je vais pas pouvoir l'encadrer, elle. Le soucis, c'est que sa tronche me revient peu à peu en mémoire et que, si mon cerveau me fait pas défaut, cette nana est batteuse. Et je sais mieux que quiconque qu'un cognard accidentellement perdu, ça peut faire des ravages : mes trois fausses dents peuvent témoigner.
Du coup, la solution intelligente, ça serait de baisser les yeux et me faire oublier.

-Ouais, c'est probablement dans la même cargaison que les nouveaux joueurs, mais ils ont dû se planter dans la marchandise : ils vous ont refilé le club manucure, je crois.

J'ai jamais été réputée pour mon intelligence.
En même temps, quand je regarde les nanas qui m'entourent pour passer les sélections, ça inspire pas des masses confiance, franchement.

Ah, apparemment, c'est la capitaine qui est responsable du mot. Bon, ça va, je lui pardonne, vu que ça a l'air de la faire sourire. Elle doit pas avoir mauvais fond.
Elle reprend vite son sérieux. Clairement, elle est pas là pour coller des gommettes, et ça me va parfaitement : le but, ça reste quand même de casser le cul des autres maisons pendant les matchs de Quidditch.
Présentation rapide, et elle nous parle de comment va se passer l'entraînement. Comme les autres collègues, je suis moyennement chaude pour me proposer en tant que gardienne : du haut de mon mètre cinquante quatre, j'ai pas vraiment une stature adaptée au poste, m'voyez ?

Le Castiel, d'ailleurs, a l'air moyennement serein quand il apprend que c'est lui qui va devoir défendre les anneaux pour le temps des sélections. M'enfin, celà dit, quand je vois le niveau des nouvelles qui sont là avec moi, il devrait pas avoir à trop forcer.
Nouvelles qui sont d'ailleurs un peu hésitante alors que je suis déjà en train d'enfourcher mon Nimbus. Je pousse un soupir exaspéré au moment où je réceptionne le souafle que Fenry m'envoie. Bel objet, clairement, vachement plus agréable sous la main que la vessie de porc gonflée dont on se sert avec maman pour s'entraîner.

Fait pas genre que t'es choqué, c'est propre et tout à fait sain, fait pas ta sainte nitouche.
Je me retourne vers les filles.

-Aller les greluches, on retire le balai du cul et on se le fourre entre les cuisses !

Charmante en toute circonstances, je donne une impulsion, et me voilà dans les airs. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
Je commence à filer vers l'avant et, avant d'arriver au niveau des deux défenseuses, effectue une passe sur la collègue à ma gauche. Bien calculée, la balle arrive entre ses mains, et je commence à me rapprocher des buts pour me mettre en position pour réceptionner une éventuelle passe.

On va voir comment tout ce beau monde se débrouille.