sing me like a choir // mirza

Il s'appelle Mirza Nicodemus mais on le connaît généralement sous le pseudonyme de Mirette. Il a tout juste 17 ans et se qualifie sans gêne aucune de pansexuel - selon lui, l'amour n'a pas de genre prédéfini. C'est un sang-mêlé d'origine française de part son père et iranienne de part sa mère. Il n'a pas de don particulier si ce n'est celui d'être un pianiste de génie - en plus de sa passion pour la restauration de vieux meubles. Il est en 7e année, options alchimie & arts magiques. Il rêve d'ouvrir un centre d'études de biologie marine magique et non magique. Tout ce qui est gluant, aqueux, poissonneux - tout ce qui vit dans l'eau en bref, c'est son kiff. Concernant la présence de Cracmols et Moldus à Poudlard, il y est totalement indifférent. Que chacun vive sa vie et les calamars seront bien gardés - ah oui, il aime inventer des expressions. C'est que ce jeune homme a l'imagination débordante, eh oui.

////BAGUETTE mademoiselle est plutôt fine et faite de bois de saule, d'une longueur exacte de 23cm, son coeur est composé de corail rouge ; elle est souple, excellente pour lancer des sortilèges, fidèle à souhait mais foutrement capricieuse !

gosse, ça aurait sans doute été une ////EPOUVANTARD betterave géante avec une bouche pleine de dents, oui parce que son grand frère lui avait fait croire que la betterave c'est en fait un monstre qui une fois dans votre estomac, vous dévore de l'intérieur (...) ; aujourd'hui c'est une notice ikea un hippogriffe - il a peur de tout ce qui vole, a des plumes et des griffes, tout ce qui ne va pas dans l'eau ou ne reste pas sur terre.

////PATRONUS forcément un fanatique - le mot est faible - de tout ce qui vit dans l'eau, ça ne pouvait pas avoir un patronus terrestre du style lapin, loup ou même sanglier, oh non ; le patronus de notre ami est une méduse. oui. une méduse. une très large et grande méduse. normal. oui. tout à fait.

alors, avec son esprit aussi vagabond ////MIROIR DE RISED qu'une bulle de savon, ça change tous les ans ; présentement, son reflet le montrerait en train de visiter les abysses inexplorées des océans les plus vastes - sympathisant avec des créatures inconnues ou leur jouant un morceau de Debussy - oui, oui, sous l'eau, c'est beau la magie du rêve !

////AMORTENCIA c'est un curieux mélange, comprenant l'odeur de l'herbe humide, le parfum plus âpre de la houle marine et enfin la senteur tiède des chaussons aux pommes sortant du four.

alors en fait il n'en a pas de préférée ////MATIÈRE QUI TUE mais disons que les arts magiques et la biologie sont d'un poil au dessus du reste, en bonne voie pour êtres celles qui tuent.

////BOOM LES BONBONS par tous les astres de jupiter, les moldus ont inventé les meilleurs bonbons du monde : les schtroumpf ! ah et les fraises tagada, ah et aussi les carambars ; sinon, ce sont les patacitrouilles, mmmmh - ok ça donne faim tout ça.

y'en a tellement qu'il aime et qu'il ////CRÉATURE AU TOP admire... ok partons sur sa favorite du moment : les êtres de l'eau, comme ceux habitant les fonds du lac noir ; il est fasciné par ces tritons et sirènes atypiques et va régulièrement les observer.

////MONSIEUR LUCIEN nom tout à fait singulier pour la plus singulière de toutes les truites ; oui, M. Lucien est la truite de compagnie de Mirette ; elle vit soit dans son aquarium de luxe, soit dans une bulle d'eau flottante qui suit son créateur à la trace.

TOAST DU PASSÉ.
Date /// un lundi matin.
Odeur /// chocolat brûlé et thym citronné.
Couleur /// du brun, du jaune moutarde.

« Peux-tu m’expliquer pourquoi le tapis afghan de maman est recouvert de boue jaune et d’inscriptions bizarres ? Est-ce seulement de la boue… on dirait…» Il se penche, examine avec méfiance et précaution la substance inconnue du bout des doigts - peste et marmonne. « Je rêve ! C’est du curcuma et de l’huile ? Tu as tartiné le tapis afghan de maman avec du curcuma et de l’huile ?! »

« Je pense que je suis possédé par un mauvais esprit, Ernest, c’est très sérieux. Je suis en pleine conception d’un rituel de purification. C’est Bernard lui-même qui m’a donné le parchemin avec la formule. » Il n’a pas l’air convaincu. Ah non, ne me souris pas de cette façon, non, non ; je le connais ce sourire, je sais qu’il dissimule moquerie et exaspération.

« Je pense que tu es possédé par la naïveté, Mirza, c’est très sérieux. » Il marque un temps de sociétaire - je suis sûr qu’il s’imagine sur une scène de théâtre, prêt à déclamer sa réplique la plus enfiévrée. Il m’énerve !

« Ô Cieux infernaux ! Suis-je sot ! Mon petit frère, tu as raison ! Tandis que tu dégustais ta salade de betteraves hier midi, le fiel de ces légumes démoniaques t’as empoisonné l’âme ! Te voilà sous le joug de leur essence maléfique ! » Je le savais ! IL M’ÉNERVE.

« Arrête de te moquer ! Déjà, le coup des betteraves, j’y crois plus depuis mes douze ans. » Certes, douze ans, c’est tardif pour réaliser qu’une betterave n’est pas un monstre cannibal. « Je suis vraiment sérieux Erny ! J’ai des signes qui ne trompent pas ! Là, regarde dans mon dos, y’a des tâches bizarres ! Cela fait des jou- » Une minute. Il y’a comme une odeur de brûlé dans l'air. « LE CHOCOLAT ! » J’hurle, renversant Ernest dans ma ruée maladroite vers la cuisine.

Non seulement la casserole est fichue mais j’ai gaspillé presque un demi-kilo de fèves de cacao. Je vais pleurer. Je vais pleurer. Je vais - « ABRUTI ! C’était pour quoi tout ce chocolat ? » Pas la peine de me faire tes yeux de méchant requin, je me sens assez coupable, merci. « À la fin du rituel, je devais boire du chocolat infusé au thym citronné. Bernard m’a dit que cela permet d’ouvrir le troisième oeil et donc de voir les esprits. »
…

Je le sais peu bavard lorsqu’il est en colère, mais, tout de même - ce silence devient une éternité.

« AÏE ! ARRÊTE ! MAIS ARRÊTE ! » Il me frappe avec la spatule en bois - carbonisée - en vociférant d’incompréhensibles borborygmes. « CRÉTIN CONGÉNITAL ! Tu n’es pas possédé, tu es stupide ! STUPIDE ! Ces marques dans ton dos, c’est une réaction allergique à des chenilles ! Bernard t’a fait une farce ! Il a dû te glisser une de ces chenilles sous ton pull au cours d’une de tes siestes. Il m’avait faite la même à ton âge, sauf que moi, je n’y ai pas cru ! Imbécile ! »

Je pleure, ça y’est. « Ce n’est pas possible d’être aussi crédule ! Arrête de chialer et va t'essuyer le nez, tu vas te recouvrir de morve. » Je pleure plus fort encore. C'est que je n’ai même plus de mouchoirs, je les ai tous utilisé pour faire une barrière protectrice autour de la porte de ma chambre…

PLUME & PAPIER.
Description /// feuille de papier.
Adjectif /// poétique.
Verbe /// être.

Être désespérément dans l'attente d'un tout, dans le besoin avide de dévorer une idée, un mot, une bouche, le monde. Être le cliché de tous les excès féminins, la caricature de tous les travers masculins. Être, il ne sait faire que cela.

Être infatigablement dans le souhait d'une sagesse, dans la prière d'une qualité, d'un talent, d'un mérite, d'un éloge. Être le portrait d'un artiste sans art, la religion des édifices aux bancs vides. Être, il ne sait faire que cela.

TOAST DU PASSÉ.
Date /// un samedi soir.
Odeur /// ambre et santal.
Couleur /// bleu.

J’ai l’air d’un dandy efféminé qui se la joue adolescent rebelle de banlieue avec cet accoutrement. Impossible que j’aille à mon rendez-vous vêtu de la sorte. Quand je pense que mon frère a ruiné mon jean noir - le seul qui me restait… Ok. Réfléchissons.

De loin, personne ne remarquera que mon pantalon est en soie - n’est-ce pas ? « Mirette, alors, il te va ? » Ne frappera t-elle donc jamais avant d’entrer… « Oui maman, il me va. »

Elle me détaille avec appréciation. « J’ai d’autres pantalons de ce style mais de différentes teintes, si tu veux. Quoique ce camaïeu de bleu est parfait, il fait ressortir tes yeux ! » Évidement que je ne veux pas. « Cela ira, merci. Dis… Tu ne trouves pas que la chemise sous le pull, c’est ringard ? »

À l’écoute de son rire léger quoique difficilement contenu, j’en conclue que la chemise sous le pull : c’est effectivement ringard. « Juste le pull alors ? » Elle s’éclipse, une minute à peine, réapparaît avec un haut de coton beige au col montant. « Là. Essaye-le, il devrait mieux s’accorder. » Un court instant, j’exulte - avant de réaliser que ce haut est à elle. « Tu comptes me transformer en mini toi ? » Suis-je si formidable à travestir ? « Allons, ne fais pas ta farouche ma Mirette. C’est du coton pur et non traité. »

…

« Maman, ce n’est pas drôle ! Si on remarque que ce sont des vêtements de femme que je porte, je vais me faire moquer… » Elle ne m'écoute pas - s'attèle à me parfumer, un peu trop. Je tousse.

« À 15ans, la vie n’est pas drôle tu sais ! Dire que c’est de la soie de chine ou du coton bio, cela n’arrangera en rien mon cas. » Elle soupire, ébouriffe ma chevelure - me voilà aveuglé de trois mèches folles. « Ne serais-tu pas davantage anxieux et engoncé dans ton manque de confiance en toi plutôt qu’agacé de ne pas trouver la tenue idéale ? » Touché.

Je m’effondre sur le lit, pousse un râle de fatigue. « Mon chéri, cette fille te tombera dans les bras, parole de Ziba ! » Suite à quoi, telle l’impératrice de ma raison, elle s’en va et j’abdique.

Plus tard dans la soirée, après qu’elle ait dissipé sa gêne dans moult caresses sur la soie de mes cuisses, des murmures papillons dans l'ambre et le santal de mon cou et quelques chiffonnades du coton de mon haut ; j’embrassais ma première petite-amie.

PLUME & PAPIER.
Description /// partition vierge.
Adjectif /// égocentrique.
Verbe /// avoir.

Avoir incurablement le goût des belles choses, la saveur de tous les parfums, la couleur de toutes les fleurs, la texture de toutes les âmes. Avoir l'envie de plaire au premier regard, au premier toucher. Avoir, il n'y échappera pas.

Avoir douloureusement la réalité tardive, le refus de toutes les tragédies, la conscience de toutes les mauvaises intentions. Avoir le mépris de ce qui est imparfait, de ce qui est perverti. Avoir, il n'y échappera pas.

/// BRÈVE D'IDENTITÉ ///

C’est un amoureux maladif de la musique. C’est un passionné passionnel des océans. C’est un adorateur excessif des Arts. C’est un ogre dévoreur de poètes. C’est une jolie fleur dans une peau de vache. C’est un comédien fainéant de second rôle. C’est un brillant rêveur du lundi. C’est un désespéré désespérant de la naïveté. C'est un maître de la discipline. C'est un exemple d'assiduité au travail.

Ce n’est pas un parangon de vice. Ce n’est pas un étendard de la vulgarité. Ce n’est pas un croyant de la religion des poings. Ce n’est pas un rayon de soleil incandescent. Ce n’est pas un forcené des amitiés. Ce n’est pas un adepte du mensonge. Ce n’est pas un amant de la confiance en soi. Ce n'est pas un partisan de l'oisiveté frivole. Ce n'est pas un lâche qu'importe la bataille engagée.