Je suis un oiseau qui est tombé de haut...
Je traine ma peine.Une larme qui coule, j'ai dans la gorge une boule.
Comme une pierre qui roule...
Assise sur ton lit.
Les cours ont commencé.
Pourtant, tu n'y es pas Andy. Non, tu es resté là. Alors que tes camarades ont déjà quitté les dortoirs depuis longtemps, tu es incapable de ne faire qu'un geste. Regard fixe dans le vide et l'âme en peine bercée par le silence et les réflexions non sereines.
Jacques a dit aime, j'ai beau t'aimer tu pars quand même. Tu as toujours voulu tout savoir Andy.
Tu as toujours cru tout savoir. Mais tu te leurrais...
Et pour la première fois, tu sais.
Tu sais ce qui t'arrive, tu sais vers ou tu dérives.
Ce liquide qui vous gangrène. Ce poison qui vous libère.
Ils ne cessent de répéter qu'ils vous emprisonnent autant qu'ils vous empoisonnent. Comme une maladie qui risquerait de vous achever dans quelques années. Un sourire étire tes lèvres gercées, et tu y glisses une cigarette facilement dérobée.
Qu'est-ce qu'il t'arrive Andy ?
T'as besoin de sentir la fumée t'envahir les poumons. T'as besoin de confirmer ce besoin de poison. Alors tu tires sur ce petit filtre et tu laisses la nicotine t'embrasser, tes pupilles se dilater et ton corps s'embraser.
Tu te laisses tomber en arrière, la clope toujours au bec en fixant le plafond de velour de ton lit à baldaquin. Le nuage se dissipe mais te pique les yeux.
Il est temps de rouvrir cette valise.
***
Tu jettes la cigarette dans la corbeille après l'avoir écrasé et tu sautes du lit pour tirer ton bagage de sous les lattes. Une fois ouverte, tu inspires lentement, hésitant à fouiller pour la trouver.
Ta baguette.
Celle que tu avais faite avec ton père et avec Edwyn avant ta rentrée à Poudlard. Avant que vous ne découvriez que tu ne pourrais pas t'en servir. Avant que tu doives accepter que tu ne saurais jamais t'en servir. Mais tu restes sa propriétaire. Vous le savez, toutes les deux. Solitaire, elle te resterait fidèle, jusqu'à peut-être une descendance sorcière.
Tu la saisis, et tu sens cette chaleur qu'ils t'ont décrit à chaque fois. Cette puissance et ce pouvoir qu'elle lit en toi.
***
L'arme en main, larmes au coin.
Des yeux fatigués par l'insomnie de la nuit dernière, tu descends les escaliers pour t'échapper dans le parc le plus proche. Portable en poche, tu le sors pour demander à tes amis de se réunir.
Il est temps que vous parliez, il est temps des aveux même si cela réveillerait les cauchemars désabusés et fantasmes inavoués de certains.
Tu es
désolée.
Pour eux, s'ils le sont.
Mais pas pour toi.
Le temps a trop coulé et a
Jacques a dit qu'il s'est envolé.