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Always there to help ► ft. Bertram

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Always there to help ► ft. Bertram Ven 16 Nov - 3:36


Halloween. Une fête que j'avais toujours aimé pour les souvenirs que j'en avais et, surtout, la liberté de me promener sans qu'on me demande pourquoi je possédais des crocs. Malheureusement, depuis que j'avais rejoins Poudlard, cette fête n'avait plus le même attrait qu'auparavant. Peut-être étais-je devenu trop vieux ? Qui sait. Toujours est-il que j'avais quitté le dortoir avec scepticisme, confortablement vêtu d'un kigurumi de dragon. Pas le plus menaçant comme costume, même qu'on aurait presque dit un pyjama, mais cela m'allait tout à fait. Je laisserais à d'autres le plaisir de se faire passer pour des monstres. J'avais assez de devoir dissimuler cette partie de moi à chaque jour qui passait, autant m'épargner cela aujourd'hui et laisser à d'autres la "chance" d'être une créature de la nuit. J'hésitais à retourner dans les sous-sols lorsque mon portable se mit à vibrer. Intrigué, je le tirai de ma poche pour mieux découvrir des messages de Bertram. Une séance de médicomagie ? Mais qu'est-ce que... ?

Lisant sa rapide description de sa mésaventure avec des épouvantails, je compris vite fait de quoi il en retournait. Le Serdaigle était blessé. Je n'avais pas besoin d'en savoir plus pour réagir au quart de tour, lui annonçant d'emblée que j'étais en chemin. Un semi-vampire en kigurumi de dragon qui se dirigeait au pas de course vers le dortoir des poufsouffles, on aura tout vu. Toujours est-il que je ne m'arrêtai brièvement que pour lui envoyer un autre message, le rassurant vite fait sur ma disponibilité, mentionnant que ma soirée n'était pas intéressante de toute façon. Je venais d'atteindre les sous-sols lorsqu'arrivèrent les messages suivant. Marquant une pause pour les consulter, j'espérais ne pas y lire d'autres mauvaises nouvelles.

Pas le seul blessé, mais sa camarade était partie à l'infirmerie. Et lui non. Bertram préférait me contacter. Me laisser m'entraîner hein. J'esquissai un sourire en coin, à la fois ravi et bizarrement amer. Chaque fois qu'il "me laissait m'entraîner", j'étais inquiet. Pour l'instant il n'y avait jamais eu de problèmes, mais il suffisait d'une fois pour que tout dérape après tout. Ce n'était pas par hasard que j'avais choisi très tôt de ne pas devenir médicomage malgré mon cursus : j'avais peur de blesser mes patients. Et Bertram était un ami, jamais je ne me le pardonnerais si je devais faire quelque chose d'irréparable alors qu'il m'avait pourtant demandé mon aide. Pire, j'avais du mal à m'expliquer pourquoi il me vouait cette confiance, ce qui avait dû se sentir dans ma prochaine réponse textuelle. T'es bien le seul que je connaisse à préférer te faire soigner par quelqu'un comme moi. Ça voulait tout dire.

Puis la question de l'endroit. Les toilettes du second me vinrent en premier, étant proches de l'infirmerie, mais assez loin des réjouissances d'Halloween pour que nous soyons, en théorie, tranquilles. S'il pouvait se rendre jusque là bien sûr. J'ignorais la gravité des blessures qu'il avait subies. En parlant de ça... Devrais-je lui demander s'il y avait un danger pour lui à ce que je sois celui qui se porte à son secours ? Il n'y avait pas vraiment de bonne façon de formuler une question comme celle-là. Marquant une pause dans ma course vers le dortoir, je me résignai à lui demander directement. Y avait-il beaucoup de sang ? La réponse ne tarda pas. Oui pour les toilettes, non pour le sang. Seulement des égratignures. Tant mieux. Puis le dernier message : J'ai toujours préféré être soigné par des gens compétents ;)

« Tu sais bien ce que je veux dire. »

Répondis-je à haute voix, pour moi-même sans doute. Je rangeai néanmoins l'appareil, reprenant ma route vers les dortoirs Poufsouffles sans plus attendre. Je devais l'avouer, ce dernier message avait réussi à me rendre le sourire et, surtout, un brin de confiance. Pour Bertram, j'étais quelqu'un de compétent, un ami auprès duquel il pouvait trouver de l'aide avant d'être autre chose. Il ne me voyait pas comme un semi-vampire, pas comme une bête dangereuse. Simplement comme son pote en médicomagie qui pouvait venir jouer les infirmiers après qu'il ait pris des risques un peu trop grands. Quelque part, j'avais envie de croire en moi parce que lui le faisait visiblement sans efforts.

Je gagnai finalement ma chambre, me dépêchant de regarder sous le lit pour en sortir une vieille sacoche de médecin. J'avais pris l'habitude d'y laisser quelques pansements, de quoi désinfecter les plaies et plusieurs herbes et plantes qui devaient servir à traiter certaines conditions courantes. Avant de sortir, je pris également la peine de sortir ma poche de sang animal du jour et de boire ce qui en restait. Juste au cas. Pressé, je ne remarquai pas qu'une goutte cramoisie venait de me couler sur le menton, quittant les lieux au pas de course, encore et toujours. Ne me restait plus qu'à rejoindre Bertram au second. Espérons que ce ne soit vraiment rien de grave.
Bertram Godfrey
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Re: Always there to help ► ft. Bertram Ven 16 Nov - 22:28

Always there to help

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

C’est en traversant à nouveau le hall que je réalise à quel point le château a pu changer pour les évènements de cette nuit. Fausses toiles d’araignées, professeurs et élèves costumés. Tout le château est à la fête pour cette nuit de malice, d’histoires effrayantes et d’overdose de sucre. Moi, je n’ai pas encore eu le temps de récolter des friandise ni d’en offrir. J’ai été bien trop préoccupé par une crise soudaine : les épouvantails ensorcelés. Et si les sorts fonctionnaient moins bien, les coups de pelles répétés avaient fini par les...hmm… immobiliser dirons-nous. Pas sans dégâts sur les jardins de Madame France - et sur moi non plus, malheureusement.

Mais j’avais toujours un plan. Et mon appel à un ami, ma bouée de secours se nommait Ethan Stoker. Malgré sa nature, il restait une des personnes les plus stables et les plus fiables que je connaissais. Quelque part, c’était sa normalité qui le rendait unique. Je n’étais généralement pas à l’aise avec les semi-vampires - vous pouvez blâmer les années passées à regarder par dessus mon épaule à cause de Linyao. Et pourtant, Ethan le poufsouffle avait réussi à m’arracher de la confiance. Je n’étais pas idiot au point de lui faire une confiance aveugle, mais on pouvait dire qu’au fil des années il ne m’avait pas déçu. Partagé entre médicomagie et défense contre les arts obscurs, il n’était pas rare que nous échangions quelques notes. Ethan ne le sait pas encore, mais je pense vraiment que sa vocation réside dans le soin aux personnes. Je l’avais vu faire, soigner sans rien dire, l’air sérieux sous ses lunettes. C’était intéressant à observer. Quand il y avait du sang, la légère tension dans sa mâchoire. Mais jamais il n’avait porté les crocs sur moi - et sur qui que ce soit je pense. Une telle preuve de self-control, ça force le respect et ça me redonne foi dans les semi-vampires.

C’est affublé de mon costume de comte dracula de supermarché que je pousse la porte des toilettes du deuxième étage pour retrouver un spectacle désolé. Evidemment, j’aurai dû m’en douter Les éviers sont remplis d’un liquide rougeâtre, les fausses araignées et serpents se retrouvent partout au milieu de ces taches rouges. Est-ce que c’est une algue malodorante au bord de cette cuvette ou bien…. ? Hmm.. je préfère ne pas savoir.

Ils ont probablement essayé de faire passer ça pour du sang. Mes doigts effleurent la surface. Pas assez épais et puis l’odeur...l’odeur ne collait pas. Le faux sang sur le carrelage me rappelle celui du Soleil, les taches sur mes chaussures blanches et sur mes mains nerveuses qui avaient tenter d’arrêter l’hémorragie. Je secoue la tête. Non. Pas ce soir. C’est censé être fun, Halloween. Des bonbons, des épouvantails décapités, des cris de peur suivi d’éclats de rire et rien de plus. Je remonte mes manches pour plonger mes avants-bras et tenter de déboucher les éviers. Laver ses plaies c’est l’étape numéro 1, non ?

La porte s’ouvre pour dévoiler un individu en kigurumi dragon. Je plisse les yeux avant de reconnaître le poufsouffle et d’éclater d’un léger rire. Un peu forcé peut-être à cause des circonstances :

Hahaha, t’as l’air adorable !



Regardez-moi ce semi-vampire redoutable. Grrraaaaou ! Et soudainement, je réalise que mon costume n’est pas vraiment...adéquat. Malgré les quelques déchirures, on ne peut pas se tromper sur ce que je suis censé représenter.

 Ouais, je sais. Mon costume n’est pas politiquement correct, hein ? Mais je n’ai pas vraiment choisi….



Mes doigts cherchent au fond de l’évier sans rien trouver à part une évacuation au diamètre restreint. J’imagine qu’il va juste falloir attendre que ça se vide pour régler ça. J’enlève donc mes bras de l’eau rouge et les essuie vaguement sur mon pantalon déjà en piteux état.

 Je pense avoir fait un joli travail sur les canines par contre, jette un oeil ?



Mes lèvres s’ouvrent pour révéler des canines allongées habilement à l’aide d’un sort.

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Re: Always there to help ► ft. Bertram Sam 17 Nov - 0:28


L’un des avantages à être né semi-vampire, l’un des rares avantages, était que je n’avais aucun mal à me rendre du sous-sol au second sans faire une seule pause dans les escaliers, au pas de course. J’espérais m’en faire pour rien, mais on ne sait jamais dans cette école. Enfin, s’il avait réussi à m’écrire et qu’il était assez en forme pour rejoindre les toilettes, sans doute n’était-il pas en si mauvais état que ça. Mais bon, on n’était jamais assez prudent, sans oublier qu’il était dans mon caractère de me porter au secours de mes rares amis. Quoi qu’il en soit, je fini par pousser la porte des toilettes, découvrant avec surprise un spectacle pour le moins inattendu. Bertram, déguisé en vampire, au milieu d’une flaque rouge. Je me sentis tressaillir brièvement, soudainement effrayé. Mais non, ce n’était pas du sang. De telles quantités, je l’aurais senti de l’autre bout du couloir. Que de l’eau, ce n’était que de l’eau. Je n’allais pas perdre mes moyens. Tout allait bien. Puis, Bertram me remarqua, se tournant vers moi avant de s’amuser de mon costume. Sa réaction m’arracha un demi-rire, me portant à détourner les yeux de manière embarrassée. Cette réaction légère me soulagea je l’admets, me permettant de détourner mon esprit de tout ce faux sang. Adorable hein ?

« N’est-ce pas ? »

Dis-je avant de tourner sur moi-même pour rigoler, comme pour le laisser admirer mon kigurumi de tous les côtés. Ce petit moment passé, le Serdaigle passait une réflexion à haute voix sur son propre costume, s’adressant un reproche que je ne lui avais pas fait. À dire vrai, j’ignorais comment me sentir vis-à-vis de son habit de vampire. J’avais depuis longtemps cette honte profonde de ma nature et il m’était assez difficile d’imaginer que quelqu’un veuille être un vampire. La même avec les gens qui avaient des fétiches sur les vampires, je ne comprenais simplement pas et je détestais que l’on me voit comme ça. Il avait raison, c’était assez limite comme costume. Ceci étant dit, c’est Bertram qui le portait. Un ami qui avait confiance en moi, qui me respectait pour ce que j’étais jusqu’à maintenant et qui n’avait jamais rien fait pour me mettre mal à l’aise. Tout ça, c’était plus important qu’un simple costume.

« T’inquiète pas, je suis pas assez con pour que des vêtements entachent mon opinion sur toi. Ce n’est pas une cape de seconde zone qui va me faire oublier ta gentillesse ou la confiance que tu places en moi. »

En parlant de vêtements, j’avais bien envie de passer un commentaire sur ses pulls pour le taquiner, mais la vérité était que je les aimais bien alors. Tant pis. Mon regard dévia plutôt vers les éviers emplis d’eau rouge. Impossible de me détendre complètement tant que c’était dans mon champ de vision. Heureusement que j’avais bu un peu de sang avant de monter. Puis voir Bertram avec les bras plongés dedans, ce n’était pas vraiment mieux. Même si ce sang n’était pas réel, voir sa peau dégoulinante de rouge ne pouvait que me faire penser à des choses peu recommandables. Par un heureux hasard, le voilà qui ramenait le sujet à son costume, évoquant ses canines sur lesquelles il estimait avoir fait du bon boulot.

« Je suis donc là pour jouer les dentistes, voilà qui est inédit. Je peux ? »

Attendant de recevoir son autorisation, je m’approchai du brun pour admirer ses canines magiques. Doucement, j’appuyai ma main contre sa joue avant d’aller effleurer sa canine gauche avec mon pouce, geste que j’avais l’habitude de faire sur mes propres dents, particulièrement lorsque j’étais perdu dans mes pensées. Mon regard « d’expert » en compara vite fait la proportion avec les autres dents ainsi que la forme. Il avait raison, du joli travail.

« Visuellement c’est à s'y méprendre. Néanmoins au toucher c’est beaucoup moins... aiguisé. Je suppose que c’est une bonne chose, il serait dommage de te blesser à la langue ou à l’intérieur de la bouche. Je suis surtout surpris que tu arrives à parler aussi bien à dire vrai. Je te laisserais bien toucher les miennes pour la comparaison, mais je ne sais pas si ça vaut le risque. »

Il suffisait de bien peu. Un contact avec mes canines, une blessure mineure et j’aurais le goût du sang de Bertram en bouche. Cette seule pensée suffisait à me donner chaud. Déjà avec la décoration qui avait été faite aux toilettes je n’étais pas tranquille alors ça. Disons que ma confiance en moi n’était pas aussi solide que celle que m’accordait mon camarade d’étude.
Bertram Godfrey
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Re: Always there to help ► ft. Bertram Dim 18 Nov - 9:35

Always there to help

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

S uite à ma remarque, le poufsouffle m’accorde un petit tour sur lui-même pour exhiber son costume. Je remarque le détail des pointes sans son dos et de sa queue de dragon. Adorable, il n’y avait pas d’autres mots. Et il n’y avait qu’un poufsouffle avec suffisamment d’auto-dérision comme lui pour accepter le compliment sans trop y réfléchir.
Moi par contre, je me retrouvais dans une drôle de position avec mon costume. Mais une fois de plus, Ethan n’accordait pas tellement d’importance à ce genre de choses. Je hausse les sourcils avant d’aborder un léger sourire moqueur - j’avais prévu une parade de toute façon. En étendant les bras pour montrer ma cape déchirée je lui dis donc :


De toute façon c’est plutôt un costume de “vampire figurant dans les films de série Z de moldus” plus que de “vrai” vampire. A vrai dire, sans les dents, j’ai juste l’air d’un marquis transylvanien.



Surtout que j’avais dit non au maquillage débile et qu’au lieu de m’être gominé les cheveux, je les avais simplement attachés avec un ruban.Quitte à ressembler à un vampire de fiction, je préférerais ressembler à Louis de Pointe du Lac qu’à un comte Dracula carrément kitsch. Alors qu’il demande pour les voir et les toucher de plus près, je hausse les sourcils un peu surpris. Ethan n’a jamais été vraiment du genre tactile, bien que curieux je l’imagine. Néanmoins, j’accepte. Après tout j’ai fait des choses bien plus bizarres ce soir et  c’est moi qui porte le costume raciste : je me voyais mal refuser. Et puis c’est juste par curiosité scientifique qu’il souhaite mettre ses doigts dans ma bouche - je ne crois pas que l’innocent poufsouffle réalise les implications que peut avoir ce genre de geste. J’ouvre donc bien grand et reste immobile. Dès qu’il enlève ses doigts ma langue passe sur mes dents, alors qu’il flatte mon travail de précision. C’est un peu bizarre d’avoir a sensation de quelqu’un qui touche vos dents - bizarre mais pas tout à fait désagréable.

Parler ça va, je me suis habitué. C'est juste...fermer la bouche qui est un peu compliqué.



Je m'étais habitué à ma langue qui venait claquer contre ses canines trop longues et se blesser un peu. Les deux marques verticales sur mes lèvres témoignent aussi de la difficulté de maintenir la bouche fermer et de parler. Mais contrairement à mon camarade, ce calvaire ne durerait qu'une nuit.

Il avait raison, ma curiosité ne valait pas le risque. Peut-être s’il attaché ou immobilisé par un sort mais aussi tentant que cela puisse paraître, sur ce coup je préférais privilégier ma sécurité et aussi son innocence. Jamais je ne souhaiterai qu’Ethan devienne comme Linyao. Je mettais donc ma curiosité de côté pour plaisanter sur son costume :

 Tu connais la devise de Poudlard : on ne titille pas le dragon qui dort. Je dirai que “ on n’enfonce pas ses doigts dans la bouche du dragon” me semble assez proche niveau sens. Et puis….



Je relève mes bras et écarte mes doigts. Ils ont pris la teinte rouge bonbon de l’eau. J’ai encore de la terre sur les doigts et des égratignures un peu partout.

 Je n’ai pas vraiment les mains propres. Par Merlin, je n’ai jamais été aussi sale !



J’éclate d’un léger rire convenu. Je n’aime pas être sale en temps normal - mais à Halloween, je crois bien qu’il faut se salir les mains.

L’eau finit par s’évacuer dans l’évier et je sors ma baguette pour rentre sa taille normale à la bonde. J’entreprends alors de me rincer et de me laver les mains jusqu’aux coudes et les lui présenter avec nonchalance, tout en papotant un peu :

 Alors tu as déjà récolté une tonne de bonbons ? Ou tu t’es contenté d’effrayer les premières années ?



DEV NERD GIRL

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Re: Always there to help ► ft. Bertram Dim 18 Nov - 15:53


Même si son costume était limite, mes priorités dans la vie m'avaient empêché de le prendre trop mal. C'est ainsi que j'avais choisi d'ignorer les connotations d'un tel habit en le rassurant sur ma position, quand bien même celle-ci aurait probablement été différente s'il ne s'agissait pas là d'un de mes rares amis. Rarement pris au dépourvu, le Serdaigle ajouta qu'il s'agissait surtout d'un truc de moldus. Mouais, c'était le stéréotype et de mon point de vue il s'enfonçait un peu. Je lui répondit donc comme à mon habitude, de façon directe, mais dénuée de méchanceté ou d'accusations. Je citais simplement des faits sans fioritures.

« T'sais que c'est précisément parce que c'est un cliché de moldu que c'est raciste ? Après ouais, c'est clair que tu n'as pas l'air d'un vrai vampire, il n'y a même pas la bague. »

Je regrettai ce mot aussitôt que je l'avais dit. J'ignorais le degré de connaissances de Bertram dans les spécificités des vampires, mais cet objet avait toute une signification. La bague du pacte du calice. La mienne était cachée dans ma chambre, loin de mon regard. Je peinais à me souvenir de la dernière fois que je l'avais portée, la rejetant autant que je dédaignais mon vampirisme. Au fond c'était probablement une bonne chose qu'elle n'ait pas été incluse avec le costume. Imaginer une version plastique de la bague du pacte avait quelque chose de profondément grotesque.

Heureusement, la conversation fut bientôt détournée vers ses dents auxquelles je m'intéressai avec la curiosité toute digne d'un élève de médicomagie. J'y allais ensuite de mes commentaires avec un détachement presque professionnel, plus intéressé par comment il vivait les crocs de vampire que par les sous-entendus qui venaient avec le fait de toucher les dents d'un camarade. Il avoua avoir du mal à fermer la bouche, attirant mes iris perçants sur ses lèvres, là où deux marques s'alignaient parfaitement avec les canines. J'esquissai l'ombre d'un sourire, comprenant parfaitement le struggle. Me tournant vers le sac que j'avais emporté, j'en tirai un baume à lèvres médicinal, un petit quelque chose dont je ne me passerais plus maintenant que je connaissais ça.

« Tiens, ça devrait te soulager un peu. »

Le sujet s'était alors porté sur mes propres canines, qu'il serait imprudent de toucher pour tout un tas de raisons. Enfin, non, ce n'était pas imprudent, c'était carrément une idée de merde qu'il fallait éviter. Évidemment, le brun avait une façon de le mettre en forme qui soit plus recherchée, évoquant la devise de Poudlard pour mieux imager la chose. Habile. Mon sourire se fit approbateur, mon esprit détourné de la scène plus réaliste qui m'était passée en tête quelques instants plus tôt.

« C'est une façon de dire ça. Et ouais, c'est à se demander si tu t'es battu avec des épouvantails ou si vous avez fait de la lutte dans la terre du jardin. Heureusement que j'ai emporté du désinfectant. »

Dis-je sur un ton léger, calquant mon attitude sur celle de son petit rire de convenance. C'était le petit truc qui me dérangeait parfois avec Bertram, cette impression qui partait et qui revenait, ces petits détails qui semblaient juste un peu trop parfaits. Trop travaillés. Ça avait le don de m'agacer, bien franchement, mais pour l'heure j'avais des trucs à faire. Enfilant des gants, je préparai le désinfectant, m'armant également d'un petit pot d'onguent médical, sensé aider à cicatriser les plaies. De ce que je voyais ses blessures n'avaient pas l'air trop graves alors ça ferait parfaitement l'affaire. Habitué, le Serdaigle me tendit les bras pour me laisser me mettre à l'ouvrage, le regard concentré et la mâchoire légèrement tendue.

« Ça va piquer un peu. »

Il ne mentait pas en disant que certains épouvantails ne l'avaient pas manqué. Heureusement la plupart des égratignures étaient superficielles, mais il y en avait bien une ou deux pour mériter mon intervention. En parallèle, la conversation continuait. J'avais véritablement l'impression d'être un professionnel de la santé qui avait une petite discussion ordinaire tout en traitant un patient. Le genre de truc auquel je ne m'habituais jamais totalement.

« La plupart des bonbons sont fades pour moi alors je préfère les laisser à ceux qui aiment vraiment. Ceci dit j'ai bien récupéré quelques caramels, j'en aime la texture. Quant aux premières années, ironiquement ce n'est pas à Halloween que j'ai le plus de chances de leur faire peur. »

Tout le monde était déguisé aujourd'hui, c'était bien ma seule chance d'avoir l'air normal. N'importe quel autre jour de l'année était plus propice à effrayer quelqu'un avec des crocs et des iris cramoisis. Et parlant d'apparences, j'avais aussi des questions pour Bertram. Des petits doutes par ci par là qui me donnaient envie de creuser un peu de la seule façon dont je savais m'y prendre : sans ménagement.

« Ce qui est bien avec Halloween, c'est qu'on peut choisir d'être qui l'on veut et tout blâmer sur le costume, personne ne nous en veut. S'il y a un soir où tu peux laisser tomber les petites rires polis c'est bien aujourd'hui. Je me demande d'ailleurs pourquoi tu prends la peine de les faire devant moi. Je finis toujours par me demander si tu es vraiment comme ça ou si c'est de l'hypocrisie. Remarque peut-être que ça dépend de la personne à qui tu parles ? »

Encore une fois, j'avais parlé sur un ton normal, sans la moindre accusation. C'était une question honnête, directe. Être mon ami était quelque chose à double tranchant : j'avais une façon bien bourrine d'exprimer certaines choses, quand bien même je restais calme et sans animosité aucune. Je voulais simplement savoir et les petites pirouettes de bien paraître n'avaient jamais été pour moi.
Bertram Godfrey
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Re: Always there to help ► ft. Bertram Dim 18 Nov - 21:46

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J’ imagine que ça doit être difficile pour moi de comprendre ce genre de choses. Après tout, même après des siècles de persécutions, si des moldus exhibaient des costumes de sorcières à chapeau pointu et à verrues, je ne m’en offusquais pas plus que ça. Au pire, un petit éclat de rire en pensant à quel point les moldus sont cons et ignorants. Mais je n’étais pas con, ni ignorant. Je n’avais juste pas eu de chance au tirage des costumes…. Néanmoins il me semblait approprié de m’excuser.

Hm….désolé..



Il mentionne la bague, c’est juste, il a raison.. Je regarde mes doigts puis les siens, détail que j’avais tendance à oublier. Il me semblait bien qu’il ne la portait pas souvent. A vrai dire j’évitais de poser des questions là dessus. Pour moi Ethan était juste un poufsouffle comme les autres, je n’oubliais pas forcément sa condition mais...je préférais oublier certains détails. J’ignorais parfaitement s’il possédait un calice et encore moins de qui il s’agissait - et je préférais nettement que cela reste comme ça.

 J’ai fait l’impasse sur le maquillage et les bijoux, c’est pas trop mon truc.



Toi non plus apparemment.

C’était clair qu’Ethan n’avait rien du vampire cliché, il était humain plus qu’autre chose à mes yeux. Je suis quand même surpris de le voir sortir un baume à lèvres de son sac pour me le tendre. Je le prends, un peu circonspect mais je le remercie chaleureusement :

 Oh euh...merci !



Ca serait malpoli de refuser maintenant. Je l’applique donc sur mes lèvres avant de lui rendre. Moi je préférais souffrir une nuit, mon camarade lui, en souffrait tous les jours. Les bras tendus et exposés, je l’observe appliquer ses soins.. Il fait ça bien, je dois l’admettre, même pour un poufsouffle. Peut-être mieux que l’énergumène qui a élu domicile dans l’infirmerie. Les gants, le désinfectant….en réalité j’étais capable de prendre soin de mes plaies si seulement elles n’étaient pas sur mes deux bras. Mon regard se fixe sur la tension dans sa mâchoire, toujours présente malgré l’absence - ou presque - de sang.

 Tu serais surpris de savoir à quel point les sorts de défense sont inefficaces sur des objets inanimés ensorcelés….j’ai dû les finir à coups de pelle.



Et suite à son avertissement ça pique, en effet. Mais ce ne sont que des égratignures, de petits bobos. Un cognard dans l’épaule, là ça faisait carrément plus mal, ou encore lorsque je testais certains sorts…Réflexe idiot, une grimace, se mordre les lèvres et ça commence à piquer ailleurs alors qu’une canine déchire la pulpe de mes lèvres. Je retrousse rapidement les lèvres pour masquer le sang qui perle. Blessure idiote - où ais-je la tête ? .En tout cas, quand Ethan en parle, j’ai l’impression qu’Halloween n’est pas aussi amusant pour lui que pour moi. Je fronce les sourcils, observant mon camarade de la tête aux pieds. Dans son kigurumi il était adorable, pas effrayant et même...dans son uniforme de gentil poufsouffle on se doutait bien qu’il n’allait pas dévorer le premier qui passait. Ethan avec ses lunettes et ses cheveux verts, son expression généralement douce et docile...comment pouvait-il effrayer qui que ce soit ?

 Vraiment ?  En même temps ils sont si fragiles les premières années...Sinon, il y a ces bonbons moldus qui pétillent et craquent dans la bouche, tu as déjà essayé ?



J’ai envie d’ajouter tu ne ferais pas de mal à une mouche mais ça ne serait pas théoriquement correct, n’est-ce pas.?

Et alors que je pensais avoir le contrôle sur cette conversation triviale, voilà qu’ Ethan sortait des sentiers battus. Ethan qui à part son sang - sur lequel il n’avait aucune emprise - était une des personnes les plus normales et fonctionnelles que je connaissais voilà qu’il me surprenait avec ses accusations. Vraiment je ne m’y attendais pas. Mon regard se braque sur le sien, cherchant à déchiffrer son expression. Il se doute de quelque chose ? S’agit-il d’une menace déguisée ? Un silence froid tombe comme un rideau, entre lui et moi. Il n’y a qu’une seule façon de le juger. Je le regarde, avant d’articuler sur ce ton doux et prudent :

Ca fait un moment que tu me connais. Qu’est-ce que tu en penses ?



Puisque tu penses tout savoir, Ethan ? Eclaire-moi. Pourquoi ces rires polis ? Pourquoi ces mensonges ? Suis-je juste un hypocrite ?

DEV NERD GIRL

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Re: Always there to help ► ft. Bertram Dim 18 Nov - 23:29


J'étais en train de désinfecter ses blessures, l'écoutant me parler des objets inanimés ensorcelés avec curiosité tout en sortant un petit sac plastique vide de mon sac, pour y mettre les cotons souillés. Tant qu'à m'occuper de la santé d'un camarade, autant le faire bien. Hors de question que je jette ça directement dans la poubelle, ne serait-ce que par simple principe. Enfin, cette histoire d'épouvantails vaincus à coup de pelles avait de quoi piquer ma curiosité.

« Vraiment ? Ça donne presque envie d'essayer. Je me demande si un de nos profs aurait des astuces à nous partager là-dessus. »

Vu notre cursus, savoir gérer ce genre de situations était un must. Puis malgré mon appartenance aux Poufsouffles, je n'étais pas moins un élève studieux, sérieux et curieux. J'aimais apprendre. Le Choipeaux avait simplement vu d'autres qualités en moi qui, selon lui, m'avaient mérité une place chez les blaireaux. Toujours est-il que j'avais répondu à sa question sur les premières années, suscitant visiblement un brin de surprise. J'esquissai un sourire amer.

« Tu dis ça parce que tu ne m'as jamais vu en colère. »

Il y avait d'ailleurs peu de chance que ça arrive. Puis même si c'était le cas, ce n'était pas le pire qui pouvait arriver. La soif était bien pire que la colère. Quand un vampire pose sur vous ses yeux devenus cramoisis, j'aurais tendance à croire que l'âge ne joue plus vraiment. Enfin, pas que je serais un jour de ce côté là d'une telle situation alors que pouvais-je en savoir au fond. Quant aux bonbons moldus auxquels il faisait référence.

« Et je n'ai jamais essayé ces bonbons. Je vais devoir tester. »

La conversation aurait sans doute pu continuer comme ça encore un moment, déviant doucement sans direction précise, agréable et facile. Si ça avait été quelqu'un d'autre, peut-être que je n'aurais pas fait l'effort de perturber ça. Cependant, rares étaient ceux qui se comportaient avec moi comme le faisait Bertram. Enfin, rares étaient ceux qui le faisaient en sachant ce que j'étais, surtout. En cela, cette relation était précieuse pour moi et, par conséquent, ces petits rires polis et ses répliques qui donnaient parfois l'impression d'avoir été préparées d'avance avaient quelque chose de décevant. J'avais du mal à comprendre comment il pouvait si facilement passer par-dessus ma nature alors qu'à contrario il ne semblait jamais totalement honnête. Qu'est-ce qui pouvait bien l'effrayer plus qu'un semi-vampire ? Détestant laisser des non-dits, j'avais choisi de simplement mettre mes cartes sur la table ce qui eut un effet, ma foi, à la fois surprenant et attendu.

Un moment de silence, un froid. Peut-être pensait-il à une réponse, qui sait. La seule chose que je remarquais, mes mains toujours sur l'un de ses bras, c'est que son pouls semblait s'être accéléré sous mes doigts. Encore une fois, plus nerveux suite à une question prononcée par un ami que par l'idée de laisser un semi-vampire avoir son sang sur les mains. J'eu un pincement au coeur. C'était précisément pour ça que j'avais ressenti le besoin de lui demander. Cette incertitude. Je ne m'y connaissais pas en manipulations, en masques et en autres stratagèmes, je ne pouvais que me fier sur ce qui m'était présenté et en tirer des conclusions, demeurant honnête et fidèle à la personne que je voulais être. Ceci étant dit, je n'étais pas naïf au point de croire que tout le monde voyait les choses de la même façon. Et c'est donc pour cela que j'avais besoin de découvrir si le lien que nous avions forgé au fil du temps était réellement aussi sincère qu'il le prétendait. Avait-il simplement du mal à s'exprimer ? Pourtant sa répartie était admirable. Au final je ne savais pas, je doutais trop. Quant au concerné, il ne semblait pas prêt à me fournir les réponses à mes questions sans d'abord tâter le terrain. Fair enough.

« Je ne te poserais pas la question si j'étais certain, mais ce que je sais c'est qu'elle te rend plus nerveux que mes soins. »

Je poussai un soupir, interrompant momentanément mes soins pour regrouper mes idées et mettre en forme ce que je voulais dire. Lorsque je pensais finalement être prêt, je me jetai à l'eau.

« Tout le monde a des trucs dont il ne veut pas parler, c'est normal. Moi-même je... Tu sais bien. Simplement... Enfin, tu as le droit de ne pas me faire confiance si tu ne veux pas, je peux pas te forcer. Mais ça me semble tellement bizarre que tu n'ais aucun mal avec ce que je suis et qu'en même temps... Je ne sais pas. J'ai cette impression que tu n'es pas toujours détendu et je ne sais pas si tu es comme ça, si on n'est juste pas autant amis que je le pense ou si je te connais simplement mal. »

Je marquai une pause. Je me sentais un peu mieux je devais l'admettre. Ça ne couvrait pas tout ce que je pensais, mais c'était un bon résumé. Un bon début en tout cas.

« De toute façon je suppose que les actes comptent plus que le reste et tu as toujours été très correct avec moi, tu m'as déjà prouvé que tu pouvais choisir d'être quelqu'un de bien alors le reste compte peu. Je suppose simplement que. Bref. Au fond c'est pas grave, tu me parles de ce que tu veux quand tu veux et puis merde. Tu me redonnes ton bras ? »
Bertram Godfrey
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Re: Always there to help ► ft. Bertram Lun 19 Nov - 12:14

Always there to help

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

En effet, je ne l’avais jamais vu en colère. Pourquoi serait-ce le cas ? C’est tout le but de mon masque, de mes sourires, de mes manières policées...éviter la friction, susciter la confiance et peut-être même….more. Etre caché pour être aimé. Je croyais ne pas avoir d’autres choix - du moins jusqu’à ce que je rencontre Beckett. Et peut-être que c’était pour ça que ça m’avait frappé aussi fort - parce que je m’attendais pas à ce Beckett et Ethan puisse avoir la même réaction. Je ne m’attendais pas à ce qu’on cherche la vérité et qu’on se sente concerné...par moi.

Et lorsqu’il mentionne que ça me rend nerveux mon regard se pose sur ses doigts gantés posés sur mes poignets. Et ça me demande tout le self-control que j’ai de ne pas  l’envie de les retirer vivement et cacher mes bras. C’est encore la seule chose qui me trahir, mon esprit est fermé - mais pas les battements de mon coeur.

Oh, tu prends ma tension aussi ?



Quel professionnel.

C’est avec lenteur que mes bras se laissent tomber hors de sa prise. J’ignorais que le poufsouffle pouvait se montrer si curieux à mon sujet  et encore moins utiliser ce genre de méthodes. Je croyais que les poufsouffles étaient incapables d’être traître - je devais clairement revoir mon échelle de valeur. Je l’écoute attentivement sans l’interrompre. Il avait l’air sincère. La première chose qu’il mentionne c’est qu’il trouve louche que je lui fasse confiance. Ensuite venait cette impression qu’il avait de moi et pour terminer, le plus important….il concluait tout seul. Je n’avais même pas besoin d’intervenir, il avait déjà décidé que mon amitié et ma confiance valait plus que les réponses que je pouvais lui accorder.

Un moment de silence, un autre instant de réflexion. C’est le genre de moment où il ne faut pas se planter, Bertram. Cette tension, c’est lui qui l’a créé et c’est presque comme s’il regrettait sa décision. Mon regard prend le focus pendant un instant, alors que j’hésite. Je pouvais me passer d’une réponse - continuer de prétendre que rien n’a changé. Mais est-ce que c’est ce que j’ai envie de faire ? Au final, qu’est-ce que ça m’apporte de jouer le gentil petit garçon. Rien du tout - j’avais découvert ça cet été. Mais est-ce que j’étais vraiment prêt à changer ?

Je garde toujours les gens à distance, Ethan. Parce que j’ai peur. Peur qu’il n’aiment pas ce qu’ils voient.

Mais je ne pouvais pas lui dire ça. Ce que je pouvais faire, ce que je faisais de mieux, c’était de reformuler ce qu’il m’avait dit et de remettre la cible sur son dos.

 Donc…. en partie, tu penses que je suis un hypocrite parce que je ne te discrimines pas, c’est ça ? Tu trouves ça louche ?



Question rhétorique.
Et maintenant que j’y pense, c’est vrai que nous n’avons jamais eu cette conversation. En général on parle de nos cours et d’autres trivialités.
J’abandonne le temps convenu et sucré que je prends d’habitude pour adopter un ton plus sérieux. Si ça le perturbait autant, il méritait une réponse à la hauteur de ses attentes :

Les gens oublient souvent que semi-vampire ça veut dire à moitié humain aussi. Ca veut dire communiquer et s’attacher avec ce qui est censé être “sa proie”. Je pense que lorsqu’on peut s’identifier à quelqu’un ou quelque chose, on a plus de difficulté à s’en servir de collation.



Ce n’était pas le cas de tout le monde. J’imagine que pour Linyao on ressemblait davantage à des animaux.

 Tu as du self-control, tu t’es donné la vocation de prendre soin des autres, tu es travailleur et intelligent, de ce que je sache tu n’as jamais commis d’écarts….Tu n’es pas edgy comme les autres. Pour moi tu es un étudiant comme les autres, avec un régime un peu différent. En dehors de ça tu es fabuleusement ordinaire. Même ennuyeux parfois si tu veux tout savoir.



C’était peut-être d’ailleurs le seul obstacle qui se dressait devant nous pour avoir une amitié plus profonde. Ethan manquait cruellement de bizarreries. Il était relativement prévisible la plupart du temps.

 Si tu penses que je suis aveugle, tu te trompes. Je remarque cette petite tension dans ta mâchoire quand tu vois du sang. Je ne peux pas prétendre savoir ce qui se passe dans ta tête, ni comprendre les obstacles que ça peut représenter pour toi. Mais ce que je sais, c’est que tu es capable de te contrôler - pourquoi ça changerait ?



Ca devait être difficile pour lui, pour tous les hybrides en fait, d’être pris entre deux feux. Je ne les enviais pas, à devoir choisir leurs allégeances d’un côté ou de l’autre. Mais il devait savoir que je n’ignorais pas non plus cette partie de lui. Je reconnaissais les deux - j’accordais juste moins d’importance à sa différence.

Et puis de toute façon, si tu tentais quoi que ce soit, je te botterai le cul sans ménagement.



J’esquisse un faible sourire. C’était vrai. Si c’était nécessaire, semi-vampire ou pas, j’étais sûr de pouvoir l’incapacité. Je n’étais pas idiot, j’avais de bons réflexes et un arsenal plus complet qu’on pouvait le penser. J’avais déjà fait mes preuves en duel, même si ce n’était pas un exercice que je préférais - privilégiant la résolution pacifique des conflits, j’étais capable de le mettre à terre rapidement.

Tu sais, je ne me laisse pas toucher volontairement par beaucoup de gens. Cette confiance, tu l’as gagnée - je ne te l’ai pas stupidement accordée sans preuve, je ne peux pas la feindre.



Une autre vérité. On se servait l’un de l’autre quelque part mais j’aurai pu me contenter de lui prendre ses notes. Le laisser me soigner à l’occasion c’était ma décision. Parce qu’après tout, je n’avais pas peur de lui et quelque part, je voulais l’aider. J’avais peur de beaucoup de choses, mais pas d’Ethan Stoker. Je lui rends donc mon bras. Je n'ai pas peur des poufsouffles.

Ca répond à ta question ?



En espérant qu'après ce long discours, il ait oublié les autres petits détails qui avaient tendance à le déranger.

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Re: Always there to help ► ft. Bertram Lun 19 Nov - 16:55


Pas besoin d'être un génie pour voir qu'il n'avait pas trop aimé le coup de la tension. Enfin, ça aurait été probablement difficile pour moi de faire autrement. Dans des circonstances optimales, et si son coeur battait plus fort, je serais pratiquement capable de prendre son pouls sans même le toucher. Je suppose que c'était les effets d'être à demi-prédateur, avoir les sens nécessaires pour capturer sa proie et suivre ses variations. Toujours est-il que j'avais fait mon petit monologue, essayant tant bien que mal de partager ma position pour mieux revenir sur mes pas. Si j'étais honnête, j'étais aussi discret, timide lorsque venait le temps d'exprimer certaines choses qui me concernaient. Certaines envies que j'avais. Malheureusement, la question qu'il me posa prouvait mon échec à me faire comprendre.

« Quoi ? Ce n'est pas... »

Je m'arrêtai néanmoins, curieux de savoir ce qu'il avait à dire. Ceci étant dit, ma tension dans la mâchoire n'était pas partie, par pure nervosité cette fois plutôt que par réaction à ses plaies. Ce n'était pas ce que je voulais dire, Bertram. Ce que je demande, c'est pourquoi tu me confies si facilement ton corps, mais que tu ne m'ouvres jamais ton esprit. Une part de moi se disait que le Serdaigle était trop intelligent pour ne sincèrement pas avoir compris, mais une autre préférait lui laisser le bénéfice du doute. Peut-être m'étais-je mal exprimé. Peut-être ses propres émotions dans cette situation lui avaient fait voir mes paroles sous le mauvais angle. On ne sait jamais. Ce qui me convainc de ne pas l'interrompre, c'est le changement de sa voix. Soudainement si sérieux, j'estimai que ce qu'il me disait ainsi devait être sincère et, par conséquent, digne de toute mon attention.

Les gens oublient souvent que semi-vampire ça veut dire à moitié humain aussi. Je détournai les yeux et déglutis, mal à l'aise. Ce qu'il disait n'était pas nécessairement faux. Pas dans mon cas en tout cas, il était vrai que je m'en voudrais pour le reste de mes jours si je devais blesser une personne chère à mes yeux. Cependant, ça me semblait aussi... trop naïf. Sans doute parce qu'il ne comprenait pas à quel point la soif pouvait jouer avec notre esprit, nous donner l'envie de faire des choses que l'on ne voudrait jamais faire. En ce sens, il m'aurait été impossible de comparer cela à la faim ordinaire que devaient ressentir les hommes. Dans notre cas, c'était une addiction. La soif, c'était être en manque.

Selon lui, j'avais du self-control. Je suppose qu'il n'avait pas tort, même si j'estimais surtout avoir eu de la chance. C'était les efforts monumentaux de ma mère qui avaient réussi à me sauvegarder des revers plus dangereux de ma condition. Il m'était probablement plus facile d'éviter le sang de mes camarades de classe pour la simple et bonne raison que je n'avais jamais eu l'habitude d'en boire. J'avais toujours été en sevrage, depuis ma naissance. Sans doute était-ce pour cela que la vue du sang me rendait si nerveux, j'ignorais comment cela me transformerait s'il fallait que je dérape ne serait-ce qu'une seule fois. Peut-être que la confiance que m'octroyait Bertram serait bien placée, peut-être que j'aurais assez de self-control pour retourner au sang animal. Mais peut-être pas. Et ce peut-être suffisait à rendre ça terrifiant. Ma seule consolation dans tout cela, c'est qu'il me trouvait fabuleusement ordinaire. Pire : ennuyeux.

« Je vois. »

C'était tant mieux. C'était un peu ce que je voulais, même si mit en forme comme ça et par le Serdaigle, c'était soudainement une moins belle réussite. Mais bon, si c'était le prix à payer pour compenser ma dangerosité, je serais bien forcé de l'accepter. Ceci étant dit, Bertram n'était pas non plus totalement aveugle. Il remarquait la tension dans ma mâchoire. À nouveau je baissai les yeux, honteux. Encore une fois, ses paroles me faisaient plaisir autant qu'elles étaient amères. Pourquoi ça changerait ? Je ne t'aurais pas cru aussi naïf, Bertram. Peut-être remarqua-t-il toutefois ma réaction, ajoutant tout de suite après qu'il n'hésiterait pas à me botter le cul si j'essayais de faire quelque chose. J'esquissai un demi-sourire en réponse au sien. Ou peut-être en écho.

« Ça me rassure. »

Mais le brun n'avait pas terminé. Cette confiance, selon lui, je l'avais méritée. Il ne laissait pas tout le monde l'approcher comme je le pouvais et il ne pouvait feindre ce genre de chose. Un point pour toi. J'aurais presque pu être convaincu par son petit discours. Puis il y avait eu cette dernière question. Est-ce que ça me répondait ? Ça m'avait fait plaisir en tout cas, mais au fond pas vraiment. Une autre personne aurait sans doute prit cette opportunité pour retourner dans la politesse, pour arrêter les risques, pour se ranger doucement. Pour le meilleur comme pour le pire, je n'étais pas comme ça. Pas quand ça comptait.

« Pas vraiment en vérité. J'apprécie, mais ça ne fait qu'ajouter à ce que je disais. »

Je ne repris pas son bras. Au lieu de ça je me frottai la nuque, en proie à la réflexion. La balle était dans mon camp, à moi de voir ce que je voulais en faire. Je n'aimais pas ça, mais j'allais devoir me mouiller si je voulais vraiment être compris.

« Tu me confies sans mal ton corps, mais rarement tes problèmes. Ceci dit, je réalise avec tes paroles que je devrais peut-être m'écouter parler, pour le coup je suis moi-même un hypocrite. Il y a aussi des trucs que je ne te dis pas, parce que c'est si rare de trouver quelqu'un qui me voit comme un mec normal et ennuyeux que j'ai... peur de perdre ça. »

Puis, dans le pire des cas, il serait au courant. Il serait à même de prendre une décision pour lui-même, pour sa sécurité. Je préférais encore le voir loin de moi et heureux, en sécurité, qu'autrement. Si je me demandais pourquoi j'avais été mis chez les jaunes plutôt que chez les bleus, je suppose que maintenant j'avais ma réponse.

« La soif, c'est... »

Je me raclai la gorge, à présent incapable de le regarder dans les yeux. Je ne parlais jamais de ça. À personne. J'évitais même d'y penser. C'était trop honteux. Trop douloureux.

« C'est une addiction. La seule raison pour laquelle je n'en souffre pas aussi gravement que d'autres, c'est parce que ma mère a toujours fait en sortes de me tenir éloigné du sang humain. Si je te mordais là tout suite, ce serait ma première fois. »

Je marquai une pause. C'était difficile de dire tout ça, mais je devais le faire. Si notre amitié était aussi sincère que je l'espérais alors ça ne changerait rien. Et s'il devait partir d'ici à la course et ne jamais se retourner alors je ne pourrais pas lui en vouloir. Ça voudrait simplement dire que j'avais accordé plus d'importance à Bertram que lui ne l'avait fait pour moi. Ça arrive.

« Si un jour tu vois mes yeux devenir rouges en te regardant, t'as intérêt à me botter le cul. Vraiment. Il me suffirait de te priver de ta baguette et de te plaquer à un mur, tu ne pourrais plus faire grand chose. Enfin, oui, tu pourrais me supplier d'arrêter parce qu'on est potes, mais ça s'arrête à ça. Il me suffirait de quelques secondes pour te planter mes crocs dans la gorge et boire ton sang. Ce n'est pas une question d'être edgy. J'ai ces cauchemars, je sais que je pourrais le faire un jour. C'est pour cela que je fais de mon mieux pour être ennuyant, contrôlé. Si je commençais à faire le con et à m'amuser, un accident est si vite arrivé. Jamais je ne pourrais me le pardonner, mais ce serait arrivé quand même. »

Nouvelle pause. Si j'avais cru que la discussion prendrait une telle tournure, est-ce que je l'aurais lancée ? Je l'ignorais. Je suppose qu'il était simplement question de savoir où se trouvait la ligne pour moi. Qu'est-ce qui était le plus important ? Être honnête et sincère avec l'un de mes trop rares amis ou continuer à dissimuler cette partie de moi que je n'assumais pas du tout ? Je détestais me montrer vulnérable, mais comment pouvais-je convaincre Bertram qu'il pouvait l'être avec moi si je me refusais de l'être avec lui ?

« Si t'as envie de prendre la fuite et de ne plus jamais m'adresser la parole, je pense que c'est le moment. »
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Re: Always there to help ► ft. Bertram Lun 19 Nov - 18:55

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Qu’est ce que les humains savent sur le fait d’être un vampire ? Qu’est-ce que les vampires savent sur le fait d’être humain ? Et les semi-vampires se trouvaient juste au milieu, une troisième catégorie à part entière. Mais quoi qu’il advienne, on était toujours l’Autre - avec un grand A majuscule. Nos expériences, prisonnières de nos peaux diffèrent même d’une personne à l’autre.

En général, je suis plutôt doué pour deviner ce que les gens veulent entendre - et si j’avais pris la peine d’être un peu honnête, j’avais également fait attention à marquer quelques points auprès du poufsouffle. Mais tous mes mots n’avaient pas suffit à lui mettre la poudre aux yeux - il avait bien compris ma tentative d’exploiter un sujet pour en ignorer un autre. Peut-être que je l’avais sous-estimé et que je venais de trouver un adversaire à ma taille….un poufsouffle qui plus est !

Et même si sa formulation laissait un peu à désirer - “confier mon corps” insinuait un peu plus que des blessures - je l’écoutais sans l’interrompre. A l’exception de Beckett je ne confiais ni mon corps, ni mes pensées à qui que ce soit. Je les gardais principalement pour moi, dans ma forteresse de solitude. Parfois je relâchais  le poing pour les laisser s’envoler, comme des oiseaux de papier, dans l’espérance que l’élu(e) de mon choix en comprendrait le sens, peut-être mieux que moi. Pourquoi ? Parce que Bertram Godfrey n’avait pas de problèmes - à part étudier pour les examens et espérer avoir de la tarte à l’abricot à la cantine. Bertram Godfrey qui restait aux yeux du monde entier, un carcasse vide, un exemple, un élève modèle. Parfois j’éprouvais le désir viscéral de le déchirer, de le tuer si seulement il n’était pas aussi pratique. Parfois je le détestais. Et parfois il était mon seul réconfort, mon dernier rempart.

Mes yeux se posent sur les siens alors qu’il se traite d’hypocrite. Vraiment ? Qu’est-ce que j’avais manqué ? Ethan ne me paraissait jamais...menteur ou trompeur. M’étais-je trompé sur toute la ligne ? Qu’est-ce qu’il allait m’avouer ?

Sa première fois, hein ? Contrairement à une série d’individus à la santé mentale douteuse, je ne tirerai aucun plaisir à titiller la soif d’un vampire. Il faut être fou ou suicidaire. Quel genre de proie digne de ce nom attire le prédateur volontairement ? Tout ça pour quoi ? L’amour du risque ? Le romantisme fictionnel à deux balles de l’acte en lui-même ?  Et dans le cas d’Ethan qui serait suffisamment malade et égoïste pour corrompre un semi-vampire parfaitement fonctionnel ?

La soif. Sa pomme d’adam monte et descend alors qu’il déglutit pour m’expliquer. Je n’y connais pas grand chose en addiction, pas encore en tout cas. Donc les choses ne sont pas aussi simple qu’il le laisse paraître. Je l’écoute et je comprends. Je comprends qu’il a peur.Un sentiment que je connais très bien. Je hoche la tête vivement lorsqu’il me parle de l’immobiliser parce que je ne suis pas un idiot. Les bons sentiments n’ont rien à faire lorsque le besoin est physique et primal. Une seule solution : la force et puisqu’il me donnait la permission, je n’aurai pas à prendre de gants dans l’éventualité où devrait se produire.

Et ensuite il dit une de ces choses….je fais de mon mieux pour être ennuyant, contrôlé et ça résonne dans ma tête et dans ma poitrine comme une fausse note de piano. Malgré moi ça m’arrache un léger sourire et une pensée qui me fait trembler :

Tu es comme moi.

Ethan qui ne parle jamais de son père, qui n’en a probablement pas, comme moi. Ethan qui a peur. Qui se ment à lui-même et se cache aux yeux des autres. Ethan l’ennuyeux, l’ordinaire quand en réalité….qui sait ce qu’il cache sous son apparence apprivoisée ?

Alors j’éclate de rire. Pas léger, ni poli. Un rire court, qui dévoile mes crocs temporaires pendant un instant avant que je masque ma bouche de ma main parce que c’est malpoli. Je peux me sentir, sortir des rails pré-établis. Une machine en roue libre. Mes doigts caressent mon front par réflexe, tentative de me cacher en arrangeant les mèches de mes cheveux attachés.

Désolé Ethan, c’est juste que...on est plus semblable que tu ne le penses.



J’inspire et recule pour m’appuyer contre l’évier. Je retrouve mon calme et un semblant de sérieux le temps d’organiser mes pensées :

 On établit des stratégies, des garde-fous, on érige des remparts….On joue nos rôles d’étudiants ordinaires….



Mon regard se perd un peu. Des stratégies j’en ai des tonnes. Je vis grâce à mes stratégies. Et jusqu’à présent tout fonctionnait bien. Enfin jusqu’à Beckett. Jusqu’à ce que quelqu’un vienne tout bousculer.

A quoi bon continuer de jouer aux agneaux, Bertram ? Tu sais que tu n’as plus rien à y gagner. Est-ce qu’Ethan ne mérite pas un morceau de vérité après tout ce qu’il vient de t’avouer ?

Juste parce qu’on est morts de peur



Je m’interromps pour pouffer de rire. C’est incontrôlable. C’est nerveux. Si un jour on m’avait dit que j’avais autant en commun avec Ethan Stoker…. Je me reprends avec un souffle. D’un geste je détache mon ruban et laisse tomber mes cheveux sur mes épaules. J’en ai assez de ce déguisement.

 Mais je n’ai pas peur de toi, Ethan Stoker



Peut-être que c’est toi qui devrais avoir peur de moi, qui sait ?

Je le regarde simplement, je le découvre, ce faux poufsouffle avec son déguisement de dragon ridicule. On fait une sacré une paire.

Je ne suis pas si doux et si innocent. Parfois j’ai envie de dire aux gens d’aller se faire foutre. Parce qu’ils sont cons, ennuyeux et franchement pas digne de mon intérêt.  



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Re: Always there to help ► ft. Bertram Lun 19 Nov - 20:21


J'ai beaucoup parlé là. Dit des choses que je n'aurais pas cru prononcer à haute voix. Et pourtant il y a encore tellement qui est resté caché, enfoui en moi, hors de la portée de Bertram. Malgré tous mes efforts, ce n'était simplement pas si facile que ça, ce qui expliquait sans doute pourquoi je me retrouvais à lui forcer la main. Autrement, qui sait combien de temps il aurait fallu, si seulement cette conversation s'était produite naturellement un jour. Je dois avouer que son rire spontané, mais vite étouffé par cette main devant sa bouche, m'avait surpris. Avais-je dit quelque chose de drôle ? Pas vraiment, mais s'il riait suite à ma proposition de prendre la fuite alors peut-être que, quelque part, c'était aussi ridicule à ses oreilles que ce l'était aux miennes. Ou il riait pour totalement autre chose.

Comme réalisant rapidement cette « erreur » de comportement, le voilà qui portait sa main devant son visage. La curiosité piquée, je me montrai particulièrement attentif à ses paroles suivantes. On est plus semblable que tu ne le penses. Là tout de suite, avec son costume de vampire, je n'avais pas trop de mal à le croire. Enfin, c'était un peu ridicule peut-être, mais vous comprenez ce que je veux dire. Dans l'instant, en le voyant avec ses crocs magiques et sa gêne, sa crainte de se dévoiler lui aussi, ça faisait beaucoup de sens. Cela ne voulait toutefois pas dire que je n'étais pas impatient de découvrir ce que Bertram lui-même sous-entendait par là.

« Explique-moi. »

Demandais-je avec calme, heureux de le voir continuer. Des stratégies, des gardes-fous, des remparts. Je me reconnaissais bien là. J'avais plusieurs connaissances, mais de véritables amis ? Assez peu pour les compter sur les doigts d'une main. Je ne m'étais même jamais vraiment mis en couple, de peur de blesser le malchanceux ou la malchanceuse qui aurait jeté son dévolu sur moi. Je tenais les autres à l'écart, c'était un fait. Ou peut-être était-ce plutôt moi-même que je tenais loin des autres, enfermé au plus profond de moi de crainte de déborder et de faire quelque chose de regrettable. Je n'aurais simplement pas pensé qu'il en allait de même pour lui. Enfin, tout le monde le fait à un degré variable, mais je n'aurais pas cru que Bertram se reconnaîtrait à ce point là-dedans. En suivant cette intuition, peut-être avais-je mis le doigt sur quelque chose de bien plus gros et de plus profond que je ne l'avais d'abord imaginé.

Juste parce qu’on est morts de peur. Cette fois, j'eu un petit instant... comment dire. Une hésitation. Un changement de regard. Bertram, effrayé ? Mais de quoi ? Depuis quand ? Et je ne l'avais jamais vu ? Enfin, tout le monde avait des peurs, mais cette façon de l'exprimer. Et le voilà qui se met à rire de nouveau, mais pas de joie, sous mon regard empli de questions et de curiosité. Je détaillais ses traits, ayant l'impression de redécouvrir le visage d'un vieil ami sous un nouvel angle, un éclairage inédit. Au fond, c'est un peu ce que c'était. Calmé, le brun libérait sa chevelure, se séparant un peu plus de cette image vampirique qui semblait lui avoir laissé une certaine amertume.  Puis, l'inattendu.

Mais je n’ai pas peur de toi, Ethan Stoker.

Alors soit. Ma décision était prise. Peut-être était-ce trop peu, peut-être aurais-je dû être plus regardant, mais ça ne m'intéressait pas. Cette déclaration sincère suffisait à me convaincre qu'il méritait ma loyauté. Il méritait que je place en lui mes espoirs. Bertram était imparfait, il avait peur lui aussi, de je ne savais trop quoi, et il connaissait le danger que je représentais. Et, pourtant, le Serdaigle était là quand même, il n'avait pas peur, ne me voyait pas autrement que comme un camarade en qui il pouvait se reposer. Alors soit.

Le brun me fait de nouveau face, découvrant mon visage comme je venais de le faire avec le sien. Face à face pour la première fois, il semblerait. Et dans ces accoutrements stupides qui plus est. Si ça se trouve nous en ririons bien, dans quelques années, en repensant à cet instant où il me laissa pour la première fois voir par-delà le masque. Si certains auraient pu se formaliser de ses mots, ce n'était pas mon cas et, même si ça l'avait été, j'étais déjà décidé. Je lui offrit donc un sourire franc, probablement inattendu.

« Ça c'est un Bertram qui me plaît. Enfin, c'est cru mais... au moins c'est honnête. Puis t'es pas forcé d'aimer tout le monde, tout comme les gens ne sont pas tous obligés de t'aimer. »

Peut-être inattendu de la part d'un Poufsouffle, hors du cliché, mais ce n'était pas moins vrai. L'important, c'était selon moi de trouver les gens qui méritaient notre sincérité et notre investissement, ceux qui étaient prêts à rendre la pareille. C'était simplement une vérité objective du monde, tout le monde était différent. Peut-être était-ce simplement bizarre que je lui dise ça, voir hypocrite là encore. Je me voilais la face considérant que moi-même je ne vivais pas comme ça. Je continuais de me cacher, d'avoir honte de mon vampirisme, d'éviter les autres. Au fond, sans me l'avouer, mes motivations étaient peut-être purement égoïstes. Je le forçais à se dévoiler, à prendre des risques pour lui prouver que d'être lui-même avec moi ne lui ferais pas de mal. Mais, au fond, qui étais-je vraiment en train d'essayer de convaincre ?

« Tu vois, t'as dis ce que tu pensais et t'es pas mort. Et je ne me suis pas sauvé non plus. En vrai j'aurais été plus inquiet si t'avais vraiment aimé tout le monde. »

Conclus-je sur un ton rieur, passant une main dans ma chevelure. J'ignorais pourquoi, mais je me sentais sincèrement soulagé.
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Re: Always there to help ► ft. Bertram Mer 21 Nov - 21:56

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C’est comme une porte qui explose, ce rire, un soulagement qui vient doucement m’ôter ce poids dans la poitrine. Et pourtant, même comme ça, je suis sur la réserve. Tout ne peut pas sortir en même temps, mais ça fait du bien de lâcher un peu lest. De rire pour de vrai, à gorge déployée. De dire des choses que je pensais, sans filtre. D’être moi-même, un peu. Juste un peu. Au final, nous étions face à face, égaux, deux enfants apeurés, cachés derrière des masques. Ethan avait peur de ce qui se cachait sous le sien, de ce qu’il était capable d’accomplir. Moi, j’avais peur du rejet.

Deux idiots dans les toilettes, à abandonner peu à peu nos déguisements.

Ethan aurait pu me repousser après cette déclaration. C’était le pire scénario auquel je m’étais préparé. Mais dans tous les cas, ma réputation m’aurait protégé - qui l’aurait cru ? Du moins tant que je maintenais cette mascarade, j’étais relativement intouchable. Mais combien de temps encore ? Combien de temps à retenir mon souffle alors que je débutais à peine à respirer ?

La réaction du poufsouffle fut à la hauteur de mes espérances. Un Bertram qui me plaît…. Voilà qui m’arrachait un sourire en coin et qui me rappelait de doux souvenirs, de l’année dernière à la même époque. Honnête un adjectif qui me qualifiait mal. Et si je voulais l’être, honnête, je devais avouer qu’aujourd’hui je me fichais bien que tout le monde ne m’aime pas. Si seulement les personnes qui devaient m’aimer l’avaient fait correctement. Le regard fuyant, toujours avec ce sourire presque hilare je lui réponds d’un ton enthousiaste :

Ouais, ouais, ouais… je sais, tu as raison !



Il y avait une douce ivresse dans le fait de ne plus devoir se préoccuper des tons policés. Une véritable libération à savoir que mon camarade était capable d’encaisser ce genre d’information - du moins pour l’instant. Et pas une seule fois, j’avais pensé que ça pourrait être pareil pour lui. Au lieu de ça, je songeais à ce vide que j’avais dans la poitrine, que fait que la nature abhorre le vide et que je l’avais comblé comme je l’avais pu. Par de la peur, de la curiosité et des mensonges. Mais en ce début d’année, c’était une colère sans cible qui régnait sur ce vide.

Je regarde alors le poufsouffle tout en détachant ma cape à deux balles. Malgré sa nature, malgré la violence qui l’habite, Ethan est si doux. Si innocent. Un peu comme moi. Tolérant et gentil. Un vrai poufsouffle, une boule de fluff à crocs - c’est possible ? Cette colère froide et métallique en moi me dit que j’en aurai eu rien à faire s’il était parti. Que je n’avais pas besoin de lui. Que je n’avais besoin de personne et certainement pas de l’approbation d’un poufsouffle paria, même pas fichu d’être complètement vampirique. Mais il était là, prêt à m’accepter, prêt à m’écouter avec le soin d’un ami. Un véritable allié.

J’inspire profondément, avant d’ajouter sincèrement :

Ouais...je suis content que tu ne te sois pas sauvé.



Et puis une plaisanterie, pour alléger l’atmosphère

T’aurais eu l’air ridicule à t’enfuir là dedans. Et t’aurais probablement glissé.



Je plie la cape et la tient fermement contre mes bras, désormais croisés sur mon torse. Ce n’est pas facile, c’est même un peu inconfortable de perdre ses repères pour se montrer tel qu’on est. Enfin….presque. C’était le moment de lui donner des explications, peut-être quelques même quelques conseils.

 Quand j’ai envie de faire quelque chose que je ne devrai pas faire, j’essaie toujours d’imaginer le pire scénario. Même absurde. Celui qui me ferait le plus de mal….c’est très dissuasif, je trouve.



Comme lorsque j’imaginais le regard de dégoût des autres s’il découvrait mes préférences pour m’empêcher de jeter un seul regard aux autres garçons dans les douches. Enfin...tout ça n’avait plus tellement d’importance maintenant.

On a l’impression que c’est si facile pour toi, mais ça ne l’est pas, hm ?  




Et j’ai commencé à rejouer dans ma tête tous ces moments que je devais interpréter autrement, avec la soif d’un vampire en tête. Tous ces éléments qui commençaient à prendre sens, éclairés par cette clé de lecture. Toutes ces questions que je m’étais posé. Ethan le solitaire...pendant quelques temps j’avais cru penser...

Je parie c’est pour ça que tu n’a jamais eu de petite amie. Tu pourrais sentir les pulsations de son coeur à travers ses lèvres.  



Oui, un détail que j’avais remarqué. Un problème facilement résolu cependant : éviter d’embrasser.

DEV NERD GIRL

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Re: Always there to help ► ft. Bertram Jeu 22 Nov - 0:12


L'atmosphère s'était transformée, tout doucement. C'était subtil, à peine perceptible, mais c'est tout ce qu'il avait fallu pour nous soulager tous les deux. Un début de sincérité, de dialogue dénué d'artifices. Bien sûr, ce n'était pas sans un soupçon de nervosité, de fébrilité peut-être. Un petit pas à la fois, prudemment de peur que l'instant se brise et que soudainement on revienne à la normale. Heureusement, ce ne fut pas le cas. Bertram s'amusa de mes mots, avouant que j'avais raison avec une sorte d'insistance aussi enjouée que résignée. Impossible pour moi de ne pas en rire également, ayant l'impression de profiter d'un premier vrai moment de complicité avec le Serdaigle. Je m'appuyai contre les éviers, croisant les bras à mon tour, ne cherchant pas à rattraper son regard fuyant pour plutôt laisser le mien divaguer de son propre côté.

« Bien content de t'entendre le dire. »

J'aurais presque été surpris par ma propre sérénité. S'en était suivit un petit moment de flottement, petit silence que je n'avais pas dérangé. Je me contentai plutôt de l'observer retirer sa cape du coin de l'oeil, attendant patiemment la suite. Le brun inspira profondément et je détournai les yeux, l'ombre d'un sourire satisfait aux lèvres alors que ses mots, que j'estimais sincères, tombaient finalement. Lui aussi était content que je ne me sois pas sauvé.

« Comme si. »

Comme si j'allais prendre la fuite en laissant derrière moi la seule personne qui arrivait à totalement me voir sans penser à mon vampirisme, sans s'en inquiéter. De nouveau l'air était plus tendu, peut-être un peu trop sérieux. Trop tôt pour ça, autant pour lui que pour moi. Vint alors la blague, l'idée que je puisse glisser dans mon kigurumi en prenant la fuite. Je rigolai à mon tour, sans bouger de ma place sur le bord des éviers.

« T'imagines ? Habillé en dragon, les cheveux verts et plein de faux sang en train de faire l'étoile dans le couloir parce que j'ai dérapé. Si c'était pas moi j'aurais envie de voir ça. »

Ça faisait du bien de rigoler comme ça, de me détendre de la sorte. Puis ça me donnait l'élan qui me manquait. Faire un pas en arrière pour mieux en faire deux en avant. Pendant qu'on était sur le sujet il y avait autre chose que je voulais lui faire savoir et j'ignorais si j'aurais un jour cette opportunité de nouveau. C'était maintenant ou jamais.

« T'sais, je suis bien un blaireau. Quoi qu'il arrive entre nous, il y aura toujours une partie de moi qui ne te souhaitera que le meilleur. »

Était-ce une promesse ? Simplement un fait ? Probablement un aveu, tout aussi bête que ça ait l'air. C'était dans ma nature, je me connaissais assez pour savoir ça. Lui partager cette vérité était simplement une autre façon de le laisser voir par-delà mon propre masque, de découvrir quel genre de personne j'étais vraiment. Toujours est-il que la conversation avait continué et que, à présent, il me laissait entrevoir la façon dont il pensait, prenait ses décisions. Toujours imaginer le pire scénario. Ouais, c'est quelque chose que je faisais aussi, bien que ce n'était pas nécessairement aussi conscient ou délibéré. Ou maîtrisé. Ma réponse étant donc autant pour lui que moi-même, constatation de ma propre nature parfois pessimiste, m'amenant à parfois me priver plus que le nécessaire, juste au cas.

« Je suppose que c'est une question de contexte. »

Comme désireux de continuer à pousser la conversation dans ma direction, voilà que Bertram y allait de ses observations à mon sujet. On a l’impression que c’est si facile pour toi, mais ça ne l’est pas, hm ? Bien sûr, je sentis ma mâchoire se tendre, pour ne pas changer.

« Merci du compliment. »

Au moins, si on avait l'impression que c'était facile, alors je devais faire les choses correctement. J'arrivais à bien dissimuler le combat que c'était chaque jour. La honte et la crainte de blesser les gens autour de moi. Ça c'était une bonne chose. Mais ma réponse était insuffisante. En digne Serdaigle, il poussait plus loin, il voulait apprendre et comprendre. Vu les circonstances, c'était un bon moment pour lui répondre, lui accorder son souhait.

« Gagné. M'imaginer avoir un copain ou une copine c'est... c'est probablement la raison pour laquelle le pacte du Calice existe. »

Cette fois, je me sentais inconfortable. Décroisant les bras, j'allai poser mes mains sur le bord de l'évier contre lequel le bas de mon dos était déjà appuyé. Bien sûr mon regard s'était fait fuyant. C'était un sujet délicat et je ne pouvais m'empêcher de repenser à ma mère. Devenir le Calice de mon père lui avait coûté sa famille et ses amis. Tous lui avaient tourné le dos du jour au lendemain et, malheureusement, ça ne lui avait pas profité à long terme considérant que lui aussi était parti en bout de ligne.

« Je préférerais voir la personne que j'aime être heureuse avec quelqu'un d'autre que de faire vivre ça à quelqu'un de cher à mon coeur. Du coup je suppose que... la situation ne va pas changer pour moi. »

Condamné à une vie de solitaire de peur de dépasser les bornes, de faire souffrir ceux que j'aimais. C'était un peu cliché quand on y pensait, mais j'avais trop peur pour m'imaginer vivre autrement. Ironiquement, j'étais né une journée trop tôt pour que les étoiles soient d'accord avec moi, mais je n'avais jamais été fan de divination.

« Autre chose que tu veux savoir ? Je pense que c'est le moment. »
Bertram Godfrey
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Bertram Godfrey
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Re: Always there to help ► ft. Bertram Dim 25 Nov - 17:53

Always there to help

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

Il y a toujours une petite sensation de vertige à se retrouver de l’autre côté du miroir, dans ce monde de pensées secrètes, d’être dans le secret de cette dimension cachée. Il vient s’installer à mes côtés contre les éviers. C’est marrant à quel point on peut être différents et pourtant...si semblables. Tous les deux, dans cette position défensive, comme deux amis en train de papoter tranquillement, quand en réalité le sujet était bien plus sérieux. Lire entre les lignes, dénicher ces petites perles de vérité...il y avait quelque chose d’exaltant - mais aussi d’un peu dangereux, sans avoir 100% de certitude.

Je retiens en éclat de rire en pensant à l’image d’Ethan dans son costume, à glisser comme une étoile de mer sur le sol mouillé et rougi par le faux sang. Et puis il me dit cette chose à laquelle je ne m’attends pas. Mes mains cherchent des poches pour s’y cacher mais mon costume en semble dépourvu. Fichu poufsouffle. Si bon, si gentil et spontané. Je ne pense pas mériter une telle sollicitude. Je ne peux pas promettre de telles choses.. Je ne suis pas un poufsouffle. Et la plupart du temps je ne me sens pas comme un serdaigle non plus. Qu’est-ce que je pouvais lui promettre ? Il y avait trop de variables, j’étais trop pragmatique pour promettre une amitié éternelle. Je pouvais lui promettre de faire mon possible pour l’empêcher de commettre l’irréparable. Je pouvais lui promettre de ne pas hésiter. En tant que serdaigle je pouvais lui promettre d’aller toujours plus loin, à la recherche de l’inconnu….mais rien de plus.

Les relations sont si fragiles, je le sais.  Je suis sûr qu’en ce moment, notre amitié s’est renforcée et Ethan pense ce qu’il dit. Mais je ne fais pas d’illusions...qui sait, dans 10 ans il m’aura peut-être bien oublié. Mais ce qui compte, c’est maintenant et cette gêne chaleureuse que je ressens.  

Ouais, je sais…idiot.



C’est marrant comme certaines insultes peuvent se transformer en petits noms affectueux selon le ton sur lequel on les prononce. La suprématie du contexte sur le référent j’imagine. En en parlant de contexte, c’est la nuance qu’apporte mon camarade au sujet de son vampirisme. Copain ou copine, donc ? Marrant, je ne croyais pas qu’il était si...libre. Hm. Je m’apprête à faire une remarque mais je me tais pour le laisser continuer. Bien. Ethan ne pouvait tout de même pas considérer le pacte du Calice comme une relation viable, tout de même ?!! Heureusement que non. C’était bien lui, de laisser passer les autres avant sa propre personne. Tout le contraire d’un serdaigle.


Je ne pense pas que le pacte du Calice existe pour ça. En tout cas quand j’imagine une relation avec quelqu’un, je ne l’imagine pas en terme de dépendance.



En fonction du point de vue ce genre de relation pouvait revêtir la douce image d’une dépendance entre une mère et son enfant, ou encore celle de d’un estomac dominant avide qui se sert sans vergogne. Quoiqu’il en soit, le mot-clé était le suivant : dépendance. En tout cas, je n’allais pas laisser Ethan croire que sa vie sentimentale devait rester réduite à néant à cause de sa condition. Je pouvais déjà songer à plusieurs solutions. Sortir avec quelqu’un de la même condition, ou dont il ne pouvait pas se nourrir. Un autre hybride par exemple. Et même si son coeur devait pencher pour une humaine...ou apparemment un humain...

Ne dis pas ça. Il y a des solutions. Je ne peux rien te promettre mais là où tu manques d’ingéniosité...je peux peut-être aider.



Et je suis sincère. A nous deux, on pouvait peut-être trouver une solution pour contourner sa condition.

Après un an passé dans le même dortoir qu’Edwyn Ollivander, j’avais pu observer un maître en la matière d’invention. Connaissance, culot et ingéniosité pouvaient parfois mener à de véritables découvertes. Il serait dommage de faire une croix sur toute relation avant d’avoir tout essayé, non ? En restant prudent, bien sûr. Je me détache des éviers pour m’écarter un peu. Des questions ? J’en ai des tonnes.

Des tas de choses ! Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi ? Qu’est-ce qui te mets à l’épreuve tous les jours ?  Et généralement quelles stratégies tu préfères adopter ? L’évitement ou encore, tenter de t’y habituer…?  



DEV NERD GIRL

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Re: Always there to help ► ft. Bertram Dim 25 Nov - 20:42


C'était bien la première fois de ma vie que j'étais heureux de me faire traiter d'idiot. Surtout que, dans ce contexte, je ne pouvais m'empêcher de voir ça comme un remerciement maladroit, plus indicatif de sa gêne que de sa réelle opinion de moi. Enfin, c'est ce que son ton laissait entendre en tout cas. Ainsi, je ne pu m'empêcher d'esquisser un sourire en coin quelque peu fier, lui adressant une oeillade victorieuse sans pourtant rien dire. Je n'avais probablement pas besoin de parler de toute façon, j'avais déjà dit le plus important et pour le reste, j'osais croire que l'on se connaissait assez pour comprendre ce non-dit là sans l'expliquer de vive-voix.

Toujours est-il que la curiosité du Serdaigle avait fait progresser la conversation en ma direction, directement et sans détours. J'avais tenté d'éclaircir certains points, de lui laisser comprendre pourquoi j'étais pour l'instant voué à une vie de solitaire et ce que je souhaitais réellement pour les gens qui m'étaient chers. Il ne fallut pas longtemps à Bertram pour tirer des conclusions, effectuant des liens entre les informations qu'il possédait déjà et sa propre vision du monde avant de me fournir une réponse qui dépeignant le Pacte et la notion de dépendance en des couleurs néfastes et malsaines. Je n'étais pas totalement en désaccord avec ses mots, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir cette impression de ne pas avoir été totalement compris. Peut-être était-ce de ma faute, peut-être n'en avais-je pas dit assez.

« Pas nécessairement en terme de dépendance nutritive c'est juste... Il me semble impossible de... »

Je ne terminai pas ma phrase, trop gêné par ce qui me passait en tête. Ne dis pas ça. Il voulait bien faire et je le savais, mais voilà qui était extrêmement frustrant. Tu n'as pas compris, Bertram. Il me semble impossible d'avoir des rapports intimes avec quelqu'un, d'embrasser un ou une partenaire, d'enfouir ma main dans ses cheveux, se sentir sa peau contre la mienne et de percevoir le battement de son coeur s'emballer sans avoir envie de couronner le tout d'une morsure guidée par mes instincts primaires. Mais comment expliquer ça. Comment expliquer que j'avais peur que mes pulsions se mélangent et se joignent dans une situation où j'aurais déjà du mal à garder mon sang froid ? Mais mon camarade ne l'avait pas entendu de cette oreille et, en bon Serdaigle, c'est par une recherche de nouvelles façons de faire, de nouvelles informations, qu'il proposait son aide. Sans doute sa façon de me retourner l'ascenseur pour ce que je lui avais dit juste un peu plus tôt. Malgré moi, c'est sur un ton plus défensif que je répondis à son offre, croisant les bras devant moi de façon mécanique comme pour me distancer de lui.

« Oh, tu vas m'aider à apprendre à rester maître de moi-même dans des situations intimes ? Attention à ce que tu proposes Bertram, tu pourrais t'engager dans quelque chose dont tu n'as pas envie par manque d'informations. »

Et pendant que j'en parlais, d'informations, le moment était sans doute tout choisi pour répondre à ses nombreuses interrogations. Plus il en saurait et plus il pourrait me comprendre et ainsi adapter ses lignes de pensée en fonction de ce que je vivais vraiment plutôt qu'en fonction de ce qu'il s'imaginait savoir. Évidemment, sa curiosité ne me déçu pas. Bertram était plein de questions auxquelles j'allais devoir m'efforcer de répondre. Il y avait tant de choses à dires, j'ignorais par où commencer.

« Il y a tant à dire... Enfin, ce n'est que moi, je suppose qu'un autre... semi-vampire... pourrait le vivre autrement. Chaque jour je vais à l'infirmerie pour demander une poche de sang animal et je dois la rationner pendant la journée pour contrôler ma soif, pour tenir jusqu'à la prochaine. Et je dois me cacher pour boire, sans quoi je n'ose même pas imaginer la panique que ça pourrait créer chez certains. Mes sens sont aussi très aiguisés. Il m'est déjà arrivé de devoir sortir de classe car un voisin portait l'un de ces horribles déodorant en spray. Je suis aussi plus sensible aux bruits, j'ai le sommeil très léger. J'ai pris l'habitude d'éviter la grande salle, de toute façon la nourriture est fade et il s'y passe trop de choses, ça m'épuise. Même mon sens du toucher est, je pense, plus prononcé. Je déteste nouer ma cravate et je passe tout mon temps pieds nus dans ma chambre, sinon j'étouffe un peu. Il y a des choses auxquelles je n'ai pas le choix de m'habituer, mais quand je peux l'évitement est plus facile. Malheureusement ça signifie aussi qu'il y a beaucoup de choses que je ne me permets pas de faire parce que... parce que j'ai peur. Et encore, je ne t'ai pas parlé de la vision des autres, des imbéciles fétichistes des vampires ou des gens qui crieraient au monstre s'ils voyaient mes crocs. »
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