Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS]

Aller à la page : 1, 2  Suivant
Invité
Invité
avatar
On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Dim 26 Aoû - 22:25

Inspiration, Expiration.
Souffle, Cécilia.

Elle était paralysée, dans une salle commune qui bourdonnait de discussions tranquilles. Devant elle, pire que tout, pire que l'odeur du rubis concassé, se trouvait un petit colis d'une teinte immonde. Mère aimait trop le rose, mais pourquoi peindre du rose sur un carton ? C'était un pièce vicieux, si vicieux que Cécilia a prit sans réellement faire attention le paquet de la chouette qui a lâché devant elle. Cependant, elle a entendu. Oh dieu. Elle a entendue le petit crissement, le petit froissement qui annonçait mieux que tout au monde l'affreux démon qu'elle tenait entre ses doigts.

Elle n'a pu que le lâcher en poussant un cri strident, pas trident le cri. Les autres n'ont eu qu'une réaction mitigées, tout le monde connaissait l'étrange Youth-Wass. Alors une bizarrerie d'elle était ordinaire. Mais elle, c'était l'apocalypse. Son esprit était accroché sur ce démon de rose criard et cartonné. Son esprit se remplissait lentement des terreurs qu'elle avait vécue avec eux, des contenants, du bruit. Pas le bruit, jamais le bruit. Pourtant, elle l'entendait. Elle l'entendait venir lentement, se glissant le long de son pavillon auditif. Elle sentait cette odeur, cette odeur si ignoble que seule elle pouvait ressentir. Puis d'autres sons, des sons qu'elle connaissait trop qui montait dans son oreille. Cécilia ne disait rien, que pouvait-elle dire ? Elle se contentait de serrer les dents et tentait d'approcher sa main lentement. Trop lentement pour un farceur mal reparti -il aurai dû aller chez les bouffons au lieu de Serdaigle- qui se décida à faire bouger la table pour faire tomber le paquet sur ses jambes.

Ce fut trop pour elle. Trop à tenir et elle eut un hurlement de terreur pur. Pas ça, pas là, oh non. Jamais. La situation était trop à gérer, la peur lui enserrait le cœur et le foie. Personne pour l'aider, personne à part les voix. Elles étaient fortes, plus fortes que les rires gras derrière elle. Elle s'était accroupie à même le sol, tentant de reprendre son souffle lentement.

Inspire
Expire
Inspire
Expire

Combien de temps est passé ainsi pour elle ? Prostrée à même le sol, prenant son souffle lentement pour se parer d'un courage qu'elle ne voulait pas avoir. Devenir un Elfe de Maison est plutôt agréable, c'est sûr. Tu as besoin que d'une chaussette pour être heureux. Tandis que des pensées ordinairement Cécilienne frappait son esprit, tel que si les sorciers marchaient sur les mains, des chaussettes pour mains seraient fort agréables avec des chaussures assorties. Elle en était au plan marketing quand soudain, elle se rendit brusquement prompte que sa peur s'était apaisée. Mais autre chose de plus intriguant, elle sentait quelque chose au dessus d'elle. Ce n'était pas la salle qui était désormais vide au vu de l'absence d'odeurs qui serraient son nez auparavant, mais une autre odeur. Une odeur ordinaire, le genre qu'on ressent en allant dans un magasin de savon et qu'on traque l'odeur « journée à New-York ». C'était un homme au vu de l'odeur présente de testostérone dans ce qui semblait être de la sueur. Ses divagations lui plaisait trop, elle n'avait pas envie d'en sortir. Donc d'un mouvement bref, elle s'est extirpé de ses manches pour sortir d'une traite

-Je préfère l'odeur « Noël Magique », et je ne veux pas qu'on m'embête monsieur « Journée à New York ».


Et elle s'est renfoncé brièvement, avant qu'une idée ne germe dans son esprit sans qu'elle ne daigne de lever la tête cette fois.

-Monsieur « Journée à New York », tu peux prendre cette horreur à côté de moi. Elle est terrifiante.


Dernière édition par Cécilia Youth-Wass le Lun 5 Nov - 20:51, édité 1 fois
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Mar 28 Aoû - 14:49

On va faire un carton

Bertram Godfrey & Cecilia Youth-Wass

La salle commune n’a jamais été un endroit où régnait le bruit et le chaos. Dans ce calme religieux, on lisait principalement, on débattait et à l’occasion un(e) musicien(ne) s’entraînait dans un coin. Comme à la bibliothèque, toute activité dérangeante ou éclat de voix était puni d’un regard noir et d’un raclement de gorge méprisant. Au milieu du défilé de pages de mon manuel de défense contre les forces du mal. Un petit cri, strident, comme un cri de souris attire mon attention - et celle de toute la salle commune. C’est Cécilia Youth-Wass. Assise, elle contemple en boîte en carton d’un rose infâme. Je ne peux pas m’empêcher d’être curieux. Quelle était l’histoire derrière ce cri et cette fichue boîte en carton ? Mon regard se pose sur sa propriétaire un instant, avant de reprendre ma lecture.

Je ne savais pas beaucoup de choses sur Cécilia Youth-Wass, mais ce que je savais, c’est qu’elle n’était pas comme les autres. Communiquer avec elle se révélait aussi hardu que de faire de l’arithmancie et traduire des runes en même temps. Peu de gens faisaient donc l’effort de lui parler et de la côtoyer. Elle était souvent seule, perdue dans ses pensées, là où son esprit hors du commun pouvait l’emmener. Tantôt calme et discrète, elle explosait parfois en crise violente crise qui secouaient toute la salle commune. Un peu comme Soleil mais différemment...Soleil explosait quand ses émotions devenaient intenables - personne ne savait ce qui déclenchait les crises de Cécilia. Elles semblaient hasardeuses.

Est-ce qu’il s’agissait de ça ?

Et puis une autre cri - non un hurlement - impossible à ignorer. Elle respirait comme quelqu’un qui souffre, une expression d’angoisse sur son visage. J’ai entendu quelques petits rires. Sérieusement ? Je me retiens de lever les yeux au ciel. Où était son frère ? Jamais là quand on avait besoin de lui - et puis il était rarement impatient de l’aider. Je dépose mon manuel sur l’accoudoir pour m’approcher de ma camarade en détresse comme on s’approche d’un animal méfiant - doucement et avec un sourire doux.

-Je préfère l'odeur « Noël Magique », et je ne veux pas qu'on m'embête monsieur « Journée à New York ».

Hm ?


Je n’avais même pas eu l’occasion de la saluer, ni même d’ouvrir les lèvres qu’elle m’avait devancé. Odeur ? Je renifle mon col. Est-ce que je sens bizarre ? C’était sa façon de me le dire ? Journée à New-York...qu’est ce que ça lui évoquait ? Les feuilles tombantes de Central Park ? Une odeur de café et de pluie ? Ou bien l’odeur de transpiration et d’urine qui devait régner dans leur métro ?

Et ensuite une demande impérieuse, marmonnée alors qu’elle se cache. Encore ce drôle de surnom. Elle ne connaît probablement pas mon nom - je suis si discret qu’on m’oublie facilement. Mon sens social me dit que je devrais lui rappeler mon prénom. Tu peux m’appeler Bertram, tu sais. mais je garde le silence. A quoi bon s’encombrer de prénoms ordinaires ? J’aimais assez bien “ monsieur journée à New-York”. Alors, je lui réponds d’une voix douce et docile.

Bien sûr.



Je m’empare du paquet et je m’assieds à côté d’elle, posant le colis sur le côté.

Désolé si je sens bizarre.



L’amadouer risque d’être compliqué si elle ne daigne pas se montrer. J’essaie de prendre ce ton doux et rassurant. C’était l’occasion après tout, d’essayer d’entrer un peu dans sa bulle, d’essayer de la comprendre.

Qu’est-ce que cette boîte a bien pu faire pour être aussi terrifiante ?



J’avais du mal à appréhender la peur d’un objet inanimé. Peut-être qu’elle avait une explication, aussi fantasque soit-elle.J’aime ce genre de bizarreries. Ces gens que je ne peux pas prédire sont tellement moins ennuyeux que les gens normaux.

Est-ce que c’est ton anniversaire, Cécilia ? C’est un cadeau de tes parents ?



L’étiquette indique bien son nom complet mais pas le destinataire.

Est-ce que tu souhaites que je l’ouvre pour toi ?



DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Jeu 30 Aoû - 2:27

Une voix douce est apparue. Elle semblait s'enrouler lentement autour des poignets et de s'infiltrer lentement dans les pores. Ce n'est pas néfaste, ce n'était pas triste. Mais c'était une sensation étrange, une sensation que Cécilia n'avait pas l'habitude de ressentir. Milo n'était pas ainsi, quand il ne l'ignorai pas tout simplement, il la regardait puis la prenait sans ménagement. On appelle ça sac à patates mais Cécilia préférait le terme sac à nains. Car le lancer de nains étaient une vraie institution chez les moldus ! Comme les combats de nains, ça doit être quelque chose à voir ça.

Perdue encore une fois, la mention d'une « odeur  bizarre » la fit tiquer. Revenue à la réalité par cette phrase simplement incorrecte. Quelque chose se pressait sur ses lèvres, des mots et des expressions pour expliquer en quoi « Journée à New York » était un parfum tout à fait convenable et agréable mais tellement commun. Cependant, cela ne valait pas la peine car il ne semblait pas vexé. Sa voix ne variait pas d'un iota, comme imperturbable. C'était presque admirable, l'effort mis dans la moindre intonation.

Il parlait toujours dans cette teinte chaude. Jamais brûlante, jamais tiède. C'en était presque curieux, Monsieur journée à New York semble apprécier voir autre chose.  Mais elle ne devait pas baisser la garde. Le moindre de ses os craquaient encore, d'une peur insoutenable. C'était si insidieux, cette odeur et ce son. Pourquoi personne ne le voyait ni le ressentait ? C'était pas si compliqué de comprendre que le carton était une chose absolument ignoble. Un mouvement à côté d'elle à coté. Le carton avait disparu provisoirement remplacé par une sensation étrange. Celle d'avoir un corps vibrant à côté d'elle. Il s'était assis à ses côtés. Pourquoi ? Comment ? Visiblement, il n'avait pas vu un caipora dans ses cheveux.

Monsieur journée à New York semblait étrangement intéressé sur le point du carton et elle ne put qu'extraire ses yeux du pli réconfortant de ses coudes pour reluquer la-dit boîte. Elle était bien loin d'elle, dans les mains de cet inconnu. Elle ne voulait pas voir son visage, trop concentrée sur cette masse informe et grostesque. C'était presque une fixette de ne pas le lâcher du regard, comme si il allait brusquement se transformer en un gnôme enragé et se jetter sur elle. -Mais heureusement Monsieur journée à New York serait la première victime avec son imprudence-. Elle voulait lui dire de faire attention, mais il voulait savoir. Savoir pourquoi elle était aussi terrifiante cette boite d'un mauvais goût jurant totalement avec ce qu'elle pouvait percevoir de son interlocuteur. Elle prit un long souffle et lâcha d'un traite hachurée par la panique :

-C'est du carton. Je le sens, je le vois, je le sais. Et c'est une boîte. Or les deux cumulés donnent un combo très néfaste. Le carton, son toucher est immonde. Quand on le froisse, on a l'impression d'entendre les râles d'un damné ou d'un très mauvais éleve de Poufsouffle entrain de faire une potion. Ca sent très mauvais aussi, ça sent comme un mandragore pourrie. Et une boîte est l'expression parfaite de l'incompréhension et du mystère. Ca renferme toujours un contenant horriblement suspect. Et si il ne l'est pas, il est affreusement banal. N'abandonne t-on pas des hippogriffes dans des cartons ?

Parler d'un coup lui fit étrange. Comme si le son de sa voix ne sonnait pas juste pourtant, elle s'en sentait soulagée. C'était plus simple de tout cracher avant de se perdre un peu dans des nuances en repensant à ses cartons qui s'échouaient sur la plage. Elle s'était refugiée encore une fois, comme une bête curieuse ou un diable fou. Puis d'autres questions dont elle devait répondre et une offre. Une offre qu'elle ne pouvait refuser et encore une fois, elle s'extirpa de son confort pleinement. Montrant son visage, elle put profiter de celui de Monsieur Journée à New York. C'était une impression étrange de le voir directement. C'était presque troublant, presque gênant de regarder son visage régulier et fin. Comme un boule qui roulait et s'amassait dans son ventre. Il était presque identique. Identique à son père. Voir un miroir et le ressentir était des émotions bien différentes. Pourtant, la teinte de leurs êtres étaient presque indissociable. Le trouble la prit un instant avant qu'elle ne puisse répondre à ses questions avec un ton moins sollicité par la terreur.
-Ma mère m'a envoyée ça. Elle veut constamment des choses et...elle peint tout ce qu'elle trouve. Je lui ai souvent dit que c'était mieux de les graver ou de les coudre les colis mais elle ne m'écoute pas.

Elle eut un bref regard sur la bête que tenait Monsieur Journée à New York dans ses mains. Cécilia déglutit un bref instant avant de détourner le regard.

-Tu peux l'ouvrir -son sens social du mot magique la reprit brusquement avant qu'elle chuchote- s'il te plaît ? Aussi, tu ne sens pas bizarre. Tu sens toi, et tu me rappelles une bougie.

Elle se devait de clarifier les choses, sans ordre cohérent ni aucun ordre tout court.  Personne ne devait être dupe sur les odeurs. Avant qu'il le fasse, une petite phrase se greffa à la fin.

-Brûle le carton ou détruis le après. Et si jamais le contenu parle d'un quelconque être de l'eau, brûle le aussi. Je ne veux plus entendre parler d'algues.

Et c'était une mauvaise expérience qu'il pouvait parler à sa place, aussi longtemps que monsieur Journée à New York le voulait. Les êtres des eaux étaient vraiment des vilaines créatures.
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Sam 1 Sep - 19:13

On va faire un carton

Bertram Godfrey & Cecilia Youth-Wass

Une danse élaborée. C’était à quoi ressemblait la communication avec ces personnes hors du commun. Pour les autres, deviner le contexte et leurs intentions était si facile que ça en devenait ennuyeux. Avec Cécilia je devais m’adapter, m’apprêter à être un peu désorienté me laisser me perdre un peu dans ces méandres de pensées que l’on emprunte jamais. Comme le petit chaperon rouge. Il fallait laisser tomber le sens commun pour entrer dans le particulier. Et tout ça sans l’effrayer. Etre doux comme le velours, susciter la confiance….un véritable challenge lorsqu’on ignorait comment pouvait réagit la personne en face de vous.

Mais donc, je m’intéressais plus particulièrement à son peur des cartons. Il paraît que les phobies n’ont rien à voir avec l’objet de la peur. Souvent, c’est plutôt la relation entre le sujet et l’objet, un souvenir, un traumatisme que l’on lui attribue. Est-ce que Cécilia avait été enfermée dans une boîte en carton ? Ou effrayée par quelque chose qu’elle contenait ? A moins que ce soit l’image de la cage, de l’enfermement ? J’écoute en silence sa diatribe contre les boîtes et le carton. Il ne viendrait pas à l’idée de l’interrompre - c’est bien trop malpoli. Néanmoins, j’esquisse un sourire lorsqu’elle mentionne le poufsouffle. La demoiselle a de l’esprit, c’est indéniable. Les hippogriffes dans les cartons ? Elle se trompait - on abandonnait des chatons dans des cartons.

Tu es sûr que tu ne veux pas dire des chatons ? Les hippogriffes sont bien trop sauvages, je ne suis pas sûr qu’ils tiendraient dans un carton.



Je jette un regard à la boîte en question puis vers sa propriétaire.

Donc….tu as peur de ce qu’elle pourrait contenir ? Et d’être déçue de son contenu ?



J’essayais de reformuler ses paroles. Parfois ça peut aider, d’entendre ses mots déformés par la bouche de quelqu’un d’autre. Elle pouvait aussi me corriger si j’avais tort - c’était tout l’intérêt. Parfois on pense comprendre et ….on est complètement à côté de la plaque. Elle anticipe une de mes questions en expliquant les raisons de cette couleur si particulière. Sa mère qui prenait soin de peindre le carton en rose bonbon. Et de lui envoyer des cadeaux. Ce n’est pas la mienne qui perdrait son précieux temps à une tâche aussi triviale.

Ta mère a l’air d’être quelqu’un de bien. Peut-être qu’elle voulait masquer le fait qu’il s’agisse d’une boîte en carton.



Vous ne trouvez pas ça étrange que sa mère, connaissant sa phobie, lui envoie ses colis dans des boîtes en carton ? Il devait forcément y avoir une autre moyen, non ? En tout cas, je privilégiais la théorie de la bonne intention.
Je vois qu’elle observe le paquet avec méfiance. C’est un peu bête mais aussi un peu mignon d’avoir peur d’une boîte en carton. On ne m’avait jamais dit que je rappelais une bougie. Je ne sais pas vraiment quoi faire de cette information à part lui offrir un léger sourire. Monsieur Journée à New-York était peut-être bien un compliment après tout.  De ma voix douce, j’accède à sa requête :

Bien sûr, je vais l’ouvrir pour toi.



Je comptais bien lui poser la question sur son différent avec les algues, mais après avoir vidé la boîte de son contenu. Une fois le bandeau de sécurité déchiré, j’ouvre la boîte pour découvrir un volume.

Ne t’en fais pas c’est juste un livre.



Première constatation. Mais alors que je m’en empare pour le rendre à sa propriétaire je remarque la couverture cramoisie. Et le titre. Mes paupières s’écartent de surprise, je n’aurais pas eu une réaction différente si j’avais découvert un contenu obscène dans cette boîte.

De la magie noire, dans les mains de Cécilia ?!!

Aussitôt ma jeune camarade me paraît bien moins innocente. Je maîtrise ma surprise pour le reposer dans le fond de la boîte et la refermer doucement, sans me presser. Si quelqu’un voyait ça au milieu de la salle commune, elle pourrait avoir de gros ennuis. Je déglutis avant de réfléchir à la marche à suivre. Comment lui remettre ça discrètement ? Je ne pouvais pas l’apporter dans son dortoir….

Heum… Cécilia ?



Ma voix reste douce bien qu’un peu troublée par ce contenu. Il ne faut toutefois pas attirer l’attention.

Je pense que c’est un peu...personnel. Ca te dérangerait que je te le donne dans mon dortoir ?



Mon regard capte le sien alors que je lui adresse toujours ce même sourire un peu forcé.

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Lun 3 Sep - 2:27

Peu importe comment on le perçoit, l'Autre est un réconfort vital. Nous avons besoin de l'air mais nous pouvons nous étouffer. Nous avons besoin de l'eau mais nous pouvons nous noyer. L'Autre est un poison savamment dilué, médicament de nos plaies tenaces et receleur de l'eau croupie qui peut se déversait sur nos coupures profondes et superficielles. C'était si étrange de pouvoir parler ainsi, même pour Cécilia. Parler et attendre une réponse qui viendrait, dans une certaine monotonie rythmée par des défaillances et des surprises. Car oui, Monsieur Journée à New York était d'un certain tempo. Son ouïe n'était pas aussi développé que son odorat, mais tout semblait si réglé en lui. Mais pourtant, comme un rouage d'un vélo, il déraillait. Elle le sentait, elle le voyait, elle le savait. Folie lucide ou lucidité ignorante. Un homme banal lui dirait son prénom, un homme ordinairement solide lui ferai comprendre que sa peur est déraisonnable. Mais, lui, non. C'était digne d'interrogation. Mais, elle ne s'en souciait pas, des flots de pensées contraires lui bousculaient l'esprit déjà bien encombrés. Et le principal cognard de son esprit était le carton. Elle pouvait l'entendre bouger, elle pouvait l'entendre se rebeller silencieusement dans les bras de l'Inconnu. Des susurres, des promesses d'un enfer ininterrompu si elle venait à retoucher cette matière maudite.

Elle ne pouvait pas le voir, engloutie dans sa confrontation muette avec cette boîte, qu'il tenait comme si de rien n'était. Puis un autre son, un son qui venait de lui. Un son qui prit le sens d'une phrase et elle ne put que plisser du regard. Les chatons dans des cartons, c'est absurde. Qui mettrait des créatures divines dans ces avale-tout ? C'en était presque ridicule. Non, non. Les Hippogriffes n'étaient pas aussi sauvages qu'il le disait. Elle se rappelait très bien, de la boîte en carton que mère avait ramené une fois. Tout les hippogriffes dormaient calmement, c'était si paisible. Ils étaient si petits. Elle bourdonnait, Cécilia. De milles questions. Des questions qu'elle ne voulait pas se presser à dire, comme un perfusion dont chaque goutte avait un sens avant qu'elle fut brusquement coupée. Il avait soulevé quelque chose, un point qui venait de s'imposer dans son esprit. Un point qu'elle devait absolument éclaircir, elle avançait doucement ses pions, tentant d'analyser les mots de cette senteur de bougie.

-Le contenu ne me fait pas peur, je crois plutôt que c'est l'absence de contenu qui m'effraie. Créer une réalité close pour transmettre quelque chose d'insignifiante ou de terrifiant est un acte de grand égoïsme. Une boîte fermée est une réalité perdue, qu'on ne peut trouver qu'en déchirant ce qui fait de cette réalité, une réalité. Et, je crains cela. Mère avait des tout petits hippogriffes avant, la boîte était ouverte. Ils dormaient, mère les avait trouvés. Un jour, la boîte s'est fermée. J'ai voulu l'ouvrir, ça sentait mauvais à l'intérieur. J'ai cassé leur réalité. -son ton descendait doucement, jusqu'à devenir un souffle lointain, aussi lointain que ce souvenir sans nom- Mais les cartons, c'est simplement que la texture est hideuse et que je supporte pas l'odeur et le son.

Elle ne pouvait pas le regarder maintenant, trop prise encore, dans ces mondes qu'elle semblait pouvoir dessiner du coin du doigt sans d'autres arrogances que celle des dieux artificiels. Ses pensées s'ordonnaient dans des axes diverses, monsieur Journée à New York, Mère et les cartons. Tout semblait s'entrecroiser dans une danse singulière. Puis encore une fois, il a parlé. Il a mit des mots sur les intentions de sa mère, cela ne lui avait pas traversé l'esprit de Cécilia. Cette explication toute simple et véridique. Oui, c'était le genre de Mère. Cacher pour ne pas blesser. Un léger sourire se glissa sur ses lèvres avant qu'elle m'adresse quelques mots à celui qui avait pu percer le secret d'un rose affolant

-Oui, elle l'est. Cette vérité est toute simple mais...je pense que c'est la bonne.

Un léger merci, prit entre deux tremblement de lèvres. C'était anormal de dire « merci », un accusatif d'un prix ou d'une faveur. Mais c'était la plus forme de remerciement qu'elle pouvait offrir.  Dans ce « merci » pouvait être prit autrement. Il avait accepté sa requête et il  prit le carton, l’éventrant avec ce sourire si lisse. Pourtant, le son la crispait. Elle l'avait redoutée plus que tout, ce bruit des enfers. Son poil se dressait, son cœur s'affolait. Sa thymie recommençait à faire des siennes, un long cri semblait sur le point de naître sur la pulpe de ses lèvres. Puis, un autre sentiment naquit en elle. Un plaisir sans nom. Mère avait enfin envoyé le livre qu'elle attendait. Elle regardait sa teinte et le titre qu'elle connaissait par cœur, elle sentait encore les gravures du titre sous ses doigts. Soudain, l'air a changé. L'odeur subtile était devenue étouffante. Elle a enfin lâché du regard le paquet pour se concentrer sur son interlocuteur, Son regard était si loin de ce qu'elle aurai pu imaginer. Surprise et doute se donnaient une bataille féroce et elle ne put que froncer les cils. Ce n'était qu'un livre, n'est ce pas ? Personne n'avait peur des livres non ?

Perplexe, elle le vit le reposer dans cet affres. Il était empli de gestes minutieux, un air de naturel qui aurai pu d'être rien. Mais tellement rigide, que Cécilia ne comprenait de moins en moins. Son contenu était indigne ? Elle le regardait toujours, de ses grands yeux qui semblaient s'étirer face à son incompréhension la plus complète. C'était un livre de magie non ? Puis, il a recommencé à parler. Et elle a comprit. Une teinte pourpre s'étirait sur ses joues, tandis que gênée, elle ne put qu’acquiers. Quel idée de lui faire ouvrir un paquet personnel. Il devait être embarrassé de lui remettre ça ainsi, les livres de magie noire que mère lui envoyait devait être plutôt gênant à donner ainsi. Il devait penser qu'elle lui jouait un mauvais tour, qu'elle voulait l’embarrasser.

Elle ne put que se racler la gorge, pour masquer son gêne qui s'étalait généreusement sur toute son visage. Eux ne se gênaient pour se moquer de l'ignorance des codes sociaux de Cécilia. Monsieur journée à New York faisait tellement d'effort que ça en devenait presque admirable. Son sourire et sa voix étaient parfaits, mais son regard était à l'image de la situation. Troublé et perturbé.  Elle ne put que contenir sa gêne dans un sourire contrit

-Oui, je comprends tout à fait. J'aurai dû me douter que c'était pas bien de le montrer ici. Pour ton dortoir…

Elle eut une idée simple, qu'elle ourdit dans un temps réduit.

-Je vais partir la première. Restez-ici Monsieur Journée à New York. Quand je me serai enfoncée dans le couloirs, comptez jusqu'à trente et venez.

Ses mots étaient largement articulés, dans un sens que seul lui devait comprendre. « Ne pas éveiller les soupçons. » Pauvre de lui, elle se sentait engluée dans la désolation de le mêler à cet étrange jeu. Puis d'un coup sec, elle était partie. Le laissant lui et ce plan un peu étrange, un peu comme tout ça. Peut-être que la confiance était de mise, pensait-elle en s'enfonçant dans le renforcement mais, il n'a pas crié. Peut-être que la situation est...sous contrôle ?
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Lun 3 Sep - 22:43

On va faire un carton

Bertram Godfrey & Cecilia Youth-Wass

A chaque fois qu’un ruban de mots s’échappait de ses lèvres, c’était un enchantement. Non - un dépaysement. Je ne souhaitais me plonger dans des banalités. C’était à moi de juger où se trouvait l’équilibre entre normalité et bizarrerie et ne pas trop en faire, ne pas me dévoiler trop vite. Cécilia en revanche, elle parle, et quand elle parle je n’oserais pas l’interrompre, appréciant chaque gemme qu’elle veut bien me donner. Chaque indice pour la comprendre. Le mystère ne lui plaît pas et pourtant elle l’aime. Parce que déchirer la boîte signifierait mettre fin à un monde de possibilités.

Et voilà qu’elle insiste sur cette histoire d’hippogriffe. Je ne la crois pas. J’ai peut-être tort de croire que personne n’est fiable en tant que narrateur mais il faut être un expert pour dresser des hippogriffes et surtout des permis ! Peut-être qu’ils apparaissaient en tant que tel à ses yeux mais que ce n’était pas le cas. La conversation prend soudainement une tournure plus sombre. Ma camarade n’était pas responsable de la mort des hippogriffes. Mais responsable de la découverte. Peut -être que ça expliquait sa peur des cartons : ils peuvent être dangereux, contenir la mort et faire de vous un meurtrier. Cependant elle clame que c’est juste une odeur et de son.

Mais moi je réalise que derrière son regard parfois un peu perdue, se cache non seulement des galaxies de mystères mais aussi de sombres recoins. Et plus que je ne le pensais en constatant le contenu de son colis.

Ca doit être une erreur

Et pourtant dans le coin de son sourire désolé, dans son regard, je devine qu’elle connaît déjà le contenu. Qu’elle l’attendait. Et pendant une seconde, mon regard change alors que je la réévalue.

Elle jouait bien son jeu, la douce, inaccessible Cécilia, perdue dans ses délires. Mais elle a ses secrets. Ses dangers. Elle me propose de partir à l’avance, un jeu d’espion que j’apprécie et auquel j'acquiesce. Et dans ma tête se forment déjà les phrases, les questions à poser.  Trente secondes pour réfléchir, prendre un air naturel et me rendre dans mon dortoir . Mais est-ce qu’elle sait au moins dans quel chambre se rendre ? Celle qui m’appelle “ Monsieur Journée à New-York” a sûrement oublié mon nom et mon prénom. Voilà qui était d’un banal…

Je la retrouve dans le couloir, toujours armé de la boîte en carton. Arborant un doux sourire hypocrite je lui fais signe de me suivre. Le dortoir est vide. Enfin vide de gens. Les expériences d’Edwyn et de Virgil traînent de leur côté du lit, bien lit de mon coin impeccablement rangé. Je dépose la boîte en carton sur mon lit pour en extraire son contenu. J’examine la couverture. “Crimes et Vérité sur le Sang” d’Adonis Zabini.

Donc c’est ta mère qui t’as envoyé ça ?



Je passe les premières pages de l’ouvrage. Pas d’erreur, c’est bien un volume de magie noire et pas n’importe laquelle.

Tu sais que tu pourrais vraiment avoir de gros ennuis si on t’attrapait avec ça  ? Seuls les élèves en licence d’occultisme ont accès à ce genre de lecture et encore...



Parfois je trouvais la réserve bien faible en la matière. Je fais mine de lui tendre son livre avant de le retirer hors d’atteinte, comme pris d’un soudain cas de conscience. Avec un léger sourire et une voix douce comme le miel j’ose lui demander :

Est-ce que tu expérimentes la magie noire, Cécilia ? Tu sais que c’est interdit...



Est-ce qu’elle était vraiment consciente de ce qu’elle faisait et du pétrin dans lequel ça pouvait la mettre. Elle et sa mère ?

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Mar 4 Sep - 21:54

Des ères disparates, des relations perdues. Des êtres d'une banalité si étouffantes qu'il en devenait ennuyants. Des êtres prises dans sa toile de soie toxique. Elle pourrait énumérer chaque être, chaque  lien qu'elle n'a jamais ressenti sauf de si rares exception. Elle pourrait les épingler à sa façon, sur un mur de liège qu'elle fabriquerai avec sa propre solitude. Et Cécilia soupirerai, encore. Mais, ce n'était pas aujourd'hui, ce n'était plus ça maintenant. Elle était dans un pièce qu'elle ne connaissait pas, emplie d'une odeur nouvelle et captivante. Trois êtres vivaient ici, rien qu'avec les lits bien sûr et les bazars qui grouillaient de vie silencieuses mais surtout à cause de cette odeur qu'elle pouvait humer sans fermer les yeux. C'était presque curieux, elle qui ne comprenait rien à rien, savait que quelque chose d'une importance certaine allait se jouer ici.

Son esprit fusait lentement, des bribes de pensées qui s'étiraient sur ses papilles et une simple impression tenace. « Interrogatoire. ». Car Il avait changé. Son odeur avait changé, son sourire avait changé, sa voix avait changé. Il la regardait, comme si il guettait par quel bout il allait la disséquer elle et ce livre si innocent. Un piège s'était renfermé, et elle ne voyait pas les barreaux. Alors, elle se contentait de rougir bêtement, rougir de la gêne que c'est pour lui. Il s'appelait Bertram, elle le savait maintenant. Cette pièce, elle avait entendu les filles dire que c'était la chambre de Bertram et d'Edwyn et d'un troisième dont le nom s'échappait toujours en filament qui pourrait aller dans la pensine. Il rouvre la boîte de carton, et elle ne peut que détourner les yeux pour ne pas sentir cette odeur encore. Elle fait fi de ses oreilles qui saignent de ce son abominable et ne se concentre que sur ses futures excuses. Oui, maintenant, Cécilia elle veut reprendre le livre et le cacher parmi les autres. Une littérature innocente et pure pour elle, mais tellement sujet à débat pour les autres. Noir et blanc, pourquoi une séparation si nette ? C'était injuste, tellement injuste qu'elle ne puisse pas lire ce qu'elle aimait lire. Comprendre ce qu'elle aimait comprendre. Expérimenter ce qu'elle aimait expérimenter. Elle ne faisait de mal à personne alors, pourquoi ? Pourquoi Bertram la regardait ainsi ? Car au delà de l'artificialité de ses traits, elle percevait quelque chose. Lui en voulait-il ?

Il commence à l'interroger, ton rapide et mots qui s'enchaînent. Il ouvre le livre et le parcoure, le caresse presque de ses longs doigts. Il était si loin de toutes gênes, de cette rigueur presque mécanique d'auparavant. Plus de mesure, plus de balance. Et Cécilia ne pouvait que trépigner, prise entre ces mots qu'elle mesurait soigneusement dans son esprit et le désir de revoir ce livre, comme un vieil ami. Elle ne voulait pas l'effrayer, elle ne voulait pas le gêner encore une fois. Simplement dans la douceur et le coton de nos jours. Elle ne lui dit rien, percluse d'expression et de sentiment. Elle attend la fin, le souffle final. Et il continuait.

Ses mots pouvaient indiquer qu'il s'inquiétait pour elle, pour son désir mais elle ne put que le regarder encore plus interrogative. En quoi c'était interdit de lire ce genre de livre ? Elle ne les avait ni volés, ni empruntés à longue durée sans possibilité de retour. Il était à elle, une farouche détermination prit son ampleur en elle, tandis qu'il faisait mine de lui rendre.  Elle tenait la main, elle le voulait ce livre. Tout en elle criait de le reprendre, reprendre ce qu'il lui était dû. Mais il lui avait retiré et un pique de frustration vient se planter dans son corps. Il se moquait d'elle et, elle ne savait pas ce qu'elle avait fait pour le mériter. Cécilia avait peur, mais une peur douce. Une peur qui empoisonne son existence, par des injections froide. Elle ne comprenait pas, son esprit voguait si loin. Si loin qu'elle n'arrivait pas à le rattraper. Elle n'avait pas peur que ça se sache, mais elle avait peur de les perdre. Perdre ces témoignages. Le geste de Bertram ravivait tout ça en son sein, donner et reprendre. Elle ne pouvait pas laisser passer ça :

-Je ne suis pas une élève d’occultisme, mais je vais le devenir. Je ne suis pas autorisée à prendre les livres dans la réserve, je ne suis pas autorisée à les voler. Mais, qu'est qui m'empêche de lire ce qu'il m'appartient ? La magie noire et la magie blanche sont des cousines liés par le but d'aider le sorcier, alors pourquoi je devrai me priver d'une lecture qui m'est familière pour des règles qui me dépassent ? Rends-le moi.

Si ça aurai dû être un impératif, elle aurai dû monter sa voix, se faire imposante. Mais elle ne le pouvait pas, elle n'a jamais pu. Alors , elle écoutait ce ton sirupeux que lui offrait Bertram avec ce sourire de marbre. Elle avait comprit, dans une lueur étrange. C'était de l’intérêt, il était intéressé. Ces tons si contraires, son regard fluide. Tout faisait sens et elle ne pouvait pas le dénier pour ça. Etait-il réellement inquiet pour elle ? Car, oui. Elle en pratiquait bien, et c'était l'un des secrets que ses doigts camouflaient. La question tombait juste, et elle ne le niait pas. Lentement, avec délicatesse, elle prit les rares mots qu'il lui offrait pour en faire une vérité, qu'elle allait lui offrir.

-Je sais que c'est interdit. Elle ne sait pas que ça l'est.

Elle déglutissait. Elle se sentait comme un enfant devant un adulte inquisiteur, qui l'avait prise la main dans le sac avec des bonbons pleins les doigts.

-Je pratique, je le reconnais. Je n'ai pas d’intérêt à te mentir, Bertram. Mais, je n'ai aucune excuse. Si je dois être punie pour faire ce qu'on m'a apprit et que j'aime, je le serai. Mais, tu ne le diras pas n'est ce pas ?

A son tour d'être inquisitrice sur ses airs de poupée tombée.

-Je ne peux pas m'avancer beaucoup car, tu as bien plus de cartes que moi. Mais, ton odeur a varié. Tu es intéressé par ça, tu es curieux de ce que je sais et ce que je ne sais pas. Tu aimes la magie noire, toi aussi n'est ce pas ?

Quitte ou double, mais Cécilia ignorait encore une fois le montant du jeu. Ce n'était qu'une hypothèse qu'elle brodait avec ses odorats étranges.
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Sam 8 Sep - 22:41

On va faire un carton

Bertram Godfrey & Cecilia Youth-Wass

Sa présence dans notre dortoir, d’ordinaire un sanctuaire dévoué à la testostérone et camaraderie masculine, contribuait à cette atmosphère étrange. Comme si venions de basculer dans une autre dimension. Celle où les bons élèves modèles et les gentilles filles un peu excentriques appartenaient un autre monde dissimulé sous le manteau du premier. Un monde où régnait la duperie, la magie noire et où on laissait les hippogriffes en putréfaction dans des boîtes en carton.

Je ne recevais pas beaucoup de filles dans ma chambre, à part Soleil qui entrait parfois en trombe pour me dire quelque chose. Elle n’avait rien à craindre, malgré les nuances embarrassées que prenait son teint. C’était peut-être un peu cruel, de jouer avec sa propriété et ses émotions - mais j’avais besoin de savoir de quelle matière Miss Youth-Wass était constituée. Est-ce qu’elle était si intéressée que ça ou pas ? A quel point ? Est-ce que je devais me contenter de la réprimander ou lui avouer mes intérêts ? L’équilibre est difficile à trouver sans tester.

Et ses mots résonnaient dans mes oreilles, se mélangeaient à mes pensées. Je partageais son opinion : magie blanche ou magie noire peu importe ? La magie existe, pourquoi ne pas la pratiquer. Beaucoup de sorts pouvaient être utile, pouvaient contribuer à l’arsenal d’un sorcier accompli. On ne pouvait pas faire taire de la magie avec des lois et des politiques. Elle existe, elle vit. La magie noire n’est dangereuse qu’à cause des intentions du sorcier qui la pratique, rien de plus.  

Mais qui était ce “elle” ? Sa mère ?

Ta mère ne sait pas que la magie noire est interdite ?! Elle risque d’avoir des problèmes.



Du moins si elle vivait sur le territoire. Elle ne pouvait pas se balader sur le chemin de traverse et agiter sa baguette n’importe comment. C’était un coup à finir à Azkaban. Une telle ignorance pouvait lui être fatale...Comment était-ce possible d’ignorer les lois du monde magique ?

Et là mes paupières s’ouvrent un peu plus fort. Elle pratique en plus ? Cécilia l’étrange, Cécilia la douce qui dans ses heures perdues pratiquait la magie noire. Même moi j’osais à peine passer le pas. J’avais dû compter sur Age Solheim pour m’aider, me guider, m’initier. Je la juge du regard alors que ma perception d’elle change à la limite. Elle est peut-être bien très dangereuse Cécilia - mais pas calculatrice. La façon dont elle avait faiblement réclamé son livre, dont elle avait avoué qu’elle “aimait” la magie noire...Un choix de mot révélateur. Aussi, elle aurait pu crier. Elle aurait pu ruiner ma réputation avec des mensonges. Mais elle ne l’avait pas fait.

Non, évidemment.



Je ne comptais pas la balancer à qui que ce soit. J’aurai pu, je pouvais le faire si je le voulais. J’avais la preuve entre mes mains...Mes doigts tapotent nerveusement la couverture.


Mon odeur a varié ?



Le stress ? L’excitation ? Ou bien par odeur, elle désignait quelque chose qui dépassait ma compréhension. Mon attitude, ma voix et mon odeur ? Ca me laisse profondément perplexe, mon regard l’évite un instant avant de se fixer sur elle.

J’étudie l’occultisme, Cécilia. Evidemment que ça m’intéresse.



Mes pupilles glissent sur la couverture prometteuse. Mes lèvres se retroussent, hésitantes, avant de lui tendre l’ouvrage.

Tu devrais être plus prudente...



Une petite phrase, lancée dans un souffle, soulignée par un regard sérieux. Je n’avais pas répondu à sa question, non, j’étais prudent.

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Jeu 13 Sep - 1:30

Secrets qui nous tiennent par la gorge, Cécilia en connaissait des dizaines voire des miliers. Tous chuchotés par les voix et dementis par sa nourrice. Tout ses mots qui n'ont plus de sens, elle semblait les décortiquer tout les jours. Son esprit n'est qu'un amas de runes, sans doute qu'elle aurai dû apprendre le langage des êtres de l'eau pour détruire encore un peu son esprit en fragment. Langues, mots, sang et venin. Tout était melangé, tout se jettent l'un contre les autres, sans sens ni grâce. C'est si effrayant, si terrifiant.

Etait-ce amusant d'avoir des questions à ne plus savoir quoi en faire ? Des bouts de nous qu'on lance à la va-vite pour ne plus avoir ces questions qui nous tourmentent ? Pourquoi la justice ? Pourquoi l'Injustice ? Les Adultes répondaient des choses, Cécilia n'y comprenait pas grand-chose. Et ce sentiment se difusait en elle devant Bertram. Comprenait-il ou pas ? Savait-il ou pas ? Son regard était artificiel et profond, comme si un arbre cachait une forêt. Une éternité de secret dans ses orbes temporaires. Jugeait-il sa mère ? Ou s'inquiétait-il ? Prison, Détraqueurs, sang pur, impur, noble, tout cela, quel importance cela avait-il ? Oui, la mère de Cécilia ne connaissait pas les usages de la magie en Angleterre et alors ? Elle ne vivait pas ici, elle ne buvait pas du thé comme eux. Elle ne faisait de mal à personne, alors pourquoi le ton de Bertram faisait aussi mal au cœur de Cécilia ? Aimait-elle sa mère ? Une question si étrange, pourquoi son esprit semble se braquer dessus. Frustration de ne pas comprendre, de ne pas savoir. Alors, une réponse fut lâchée, comme pour disculper sa mère de cet étranger qui en savait plus sur elle que prévu

-Ma mère n'aime pas l'Angleterre, elle n'y habite pas. Elle vit en Croatie, loin des Moldus. Elle pratique la magie noire tout les jours pour ses toiles, il n'y a jamais eu le moindre problème. C'est grâce à mon père que je peux être là, à Poudlard.

Elle continuait sans qu'il lui demande, prise dans ces petits murmures comme des chemins qui se perdent vers un horizon indéfinissable.

-Mon père travaille dans la Coopération magique internationale, il n'a jamais voulu lui dire pour...Poudlard. Il aime pas trop parler de l'Angleterre avec elle, donc, elle ne sait pas pour la magie noire.

Ces aveux étaient curieux, en bouche et en tête. Comme si elle ne voulait pas les dire et que c'était Eux qui étaient là en elle. Pour se moquer d'elle, dans cette chambre d'hommes. Pour la tordre encore et encore dans leurs doigts de fumée et d'os, lui faire dire des mots qu'elle ne veut pas dire. Mais, l'action de Bertram la priva de cette douloureuse torpeur en lui confirmant qu'il ne dirait rien. Pourtant, ça serai tellement facile de la détruire. Il tenait sa réputation et son existence entre ses longs doigts et il n'en faisait rien. Grappes et mots autour de leurs gorges, mais personne ne serre. Confiance mutuelle ou pas ? Puis il a continué à son rythme. Elle a écoutée toujours aussi calmement, se concentrant sur son odorat pour la guider. Il fallait parfois être aveugle pour bien voir. Ses mots s'enchaînaient comme des semis-vérités, presque pures. Entachées que d'un voile luisant, excitation, stress, crainte ou rien de tout cela ? Elle ne le savait pas.

Bertram avait un talent certain pour les esquives aussi maîtrises et gracieuses qu'un geste de sortilèges. Elle aurai pu en être impressionnée, si elle ne tentait pas de le percer. Ses yeux dans les siens, floutés par tout ce qui se tramait dans son esprit. De la simple hypothèse à la théorie, tout y passait. Tout cela, tout cela ne lui semblait pas vrai. Mais pas comme un mensonge, non, comme une superbe mascarade. Ses vibrisses devenaient folles tandis qu'elle allait ouvrir les lèvres pour lui parler. Il l'a coupé du geste le plus magistral qu'il soit. Il lui avait rendu son livre, son précieux livre. Il était là, il lui tendait. Elle allait le prendre prudemment comme un nouveau né affaibli et frêle avant qu'elle ne se ravive pour le prendre d'une façon plus avide, par peur que Bertram lui retire encore une fois son précieux. Mais une fois la couverture sur ses paumes, elle ne put que se fendre d'un sourire ravi. Elle avait totalement oublié Bertram, elle avait totalement oublié tout ce qu'elle voulait dire et toutes les accusations qui étaient nées dans son cœur. L'odeur de Bertram s'était attaché aux pages, se mélangeant avec celle de tout les anciens propriétaire. Il avait caressé presque amoureusement ses pages dont il ne pourrait rien lire. Mais, comme pour le remercier, elle reprit la parole, presque sincèrement, d'un ton chaleureux si proche de celui que Bertram avait pu lui offrir auparavant

-Je serai aussi prudente que toi, tu es un vrai modèle dans le domaine.

Elle tournait maintenant les pages, d'un geste presque affectueux mais pourtant machinal. Elle le connaissait par cœur, elle ne pouvait pas s'empêcher de répondre à son interrogation précedente tandis qu'elle cherchait quelque chose. Un cadeau pour Bertram, pour quoi ? Comment ? Elle ne le savait mais elle ne sentait que parfois poupée de son être.

-Tu vois, certains voient avec la légitimancie ou l'observation. Mais, moi, je vois avec les odeurs. Chaque émotion est un panel de sueur et de phéromones différents. Avec le temps, on apprivoise n'importe quel malédiction, n'est ce pas ? Ah ! Le voilà !

Elle avait trouvée son passage, et elle le lut à voix haute, d'un ton aussi régulier que si c'était un vulgaire cours

Ce qui a motivé cet ouvrage est la peur du bâtard. Dans chaque famille de sang-pur se cache un sang-mêlé né d'une mère volage ou d'un père trop tenté pour distinguer ses intérêts et ceux de sa famille. Ainsi, la paranoïa guette souvent, c'est pour ça que la demande de virginité des deux conjoints étaient monnaies courantes chez les familles de sang-pur. Plus commun encore que ce bâtard caché, se trouve le bâtard assumé et montré. L'enfant dont le père n'a jamais existé, comme si la mère avait réussi a créer la vie sans aide. (Si nous écoutions certaines de nos femmes, cela pourrait très fortement arrivé) Nous allons ainsi voir dans ce chapitre, les différents sortilèges et potions noirs permettant de tester la pureté de sang, de définir le lien de parenté entre individus et de plus globalement parler du problème Cracmol et des crimes qui sont imputables aux sangs, ainsi que des potions pour tromper votre famille sur les capacités de votre enfant cracmol.

Gorge seche d'avoir lu ainsi, elle ne leva pas la tête du livre avant de murmures

-Ce livre vaut surtout la peine pour tout ce qui concerne cette partie, considères ça comme un cadeau ou une avance.

Son ton semblait aussi vaporeux que son regard, avait-elle raison de lire ça ?
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Sam 15 Sep - 13:49

On va faire un carton

Bertram Godfrey & Cecilia Youth-Wass

J’ignorais encore beaucoup de choses sur Cecilia et sa famille. Il faut dire que jusqu’à présent je ne m’étais pas intéressé outre mesure aux Youth-Mass. En apparence il s’agissait d’une famille banale. Cecilia partageait la même maison que son grand frère et de ce que j’avais pu comprendre sa grande soeur avait su se distinguer de façon académique. Mais Cécilia semblait venir d’une autre planète et de ce que j’avais pu vaguement observé, on la traitait comme tel : une alien. Sa mère venait donc de  Croatie, contrairement à son père. Est-ce qu’elle était partagée entre les deux pays ? Son destin aurait pu être bien différent si elle avait rejoint les mages de Durmstrang. Ses lectures n’auraient pas été considérées suspectes.

Mais alors je ne l’aurai jamais rencontré.

J’hausse les sourcils, un peu surpris. Sa mère pratiquait la magie noire régulièrement, sans problème...Cela ressemblait à un rêve impossible à atteindre, celui où le ministère finirait par rétablir le statut de la magie noire, l’accepter, l’embrasser totalement et sans scrupule. Pratiquer la magie, toute la magie, librement comme l’on respire. Je convoitais cette liberté qu’elle s’autorisait avec avidité et par extension, j’enviais donc beaucoup ma camarade. Un mot réveille mon regard, un terme que je connais bien, que je connais trop :“ coopération magique internationale”. Cette information ressuscite mes délires, ces pensées traîtres, ce faux espoir qui s’encombre de et si... qui n’aboutissent jamais.

Je sais, dans ma tête, que c’est ridicule. Mais je ne peux pas m’empêcher d’espérer à chaque fois.

Je change d’attitude pour devenir plus conciliant. J’ai plus à gagner à l’amadouer. Il y a tant de questions que je me pose. Tant de choses que je veux savoir sans me trahir.  C’est un équilibre à trouver, comme un funambule qui danse sur un fil. Mais c’est un exercice que je connais bien. Tout masquer. Faire en sorte qu’elle aborde le sujet. Je lui rends sa propriété.

-Je serai aussi prudente que toi, tu es un vrai modèle dans le domaine.

Je m’assieds au bord de mon lit et hausse le menton pour la regarder avec un léger sourire satisfait.

Bien.



J’ignore le double sens de sa phrase et je fais mine d’ajuster mes manches pour qu’elle retombe sur mes poignets. Ce n’est pas nécessaire, cela sert juste à fournir une distraction. Et à lui parler sans la regarder.

Je vois...ça ne doit pas être facile pour tes parents, ni pour toi. Etre entre la croatie et l’angleterre. Je comprends mieux la confusion.



Je repose mes manches soignées sur mes genoux avant de reposer mon regard sur elle. C’est le moment de jouer le jeu et de se servir de ce visage aux traits innocents.

Tu as dit que ton père travaille à la Coopération magique internationale ? Ma mère travaille-là aussi. Peut-être qu’ils se connaissent. Mais il ne reste pas en Angleterre, c’est ça ?



Je lui poserai la question. Et avec un peu de chance, elle ferait de même et me rapporterait sa réponse.

Et donc ta mère est peintre ? J’aimerai beaucoup voir ses oeuvres.



Des oeuvres produites par la magie noire, voilà qui était intéressant. Peut-être que Cécilia avait une âme d’artiste aussi, bien qu’elle semblait privilégier les odeurs aux couleurs. Un détail important. Peut-être qu’à l’avenir je devrais masquer mon odeur. Ou bien utiliser quelque chose qui pourrait la distraire. De l’encens ? Une plante odorante peut-être ? Ou bien la placer dans un milieu particulièrement odorant ?

Tu ferais mieux d’éviter les vestiaires du quidditch alors -



D’ailleurs est-ce qu’elle percevait l’odeur des vieilles baskets de Béring ?

Sur un autre sujet, elle se met à lire un extrait du livre. Je l’écoute, les sourcils légèrement froncés, concentré. D’habitude Cécilia parlait si peu. Entendre sa voix fluette couler de façon régulière avait quelque chose d’à la fois apaisant et inhabituel. L’extrait choisi me parle. D’anciennes méthodes utilisant le sang comme moyen de déterminer la pureté du sang. Une méthode que je pourrais peut-être utiliser pour…. non, ça serait impossible de tester tout le monde. Et puis je risque même de ne pas avoir de résultats…

C’est très intéressant, en effet, merci  



Je lui adresse un sourire avant de reprendre d’un ton doux et prudent :

Es-tu inquiète à propos de la pureté de ton sang Cécilia ?



Peut-être qu’à sa place, j’aurai des doutes sur ma famille aussi. Si j’étais si différent.

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Ven 21 Sep - 22:50

La première qu'on a appris à faire est de manger. La première chose qu'on a appris après, c'est de dire bonjour et bonsoir. Ses choses s'embrouillent, ses choses n'ont aucunes valeurs. Ces choses semblent se répercuter sans un bruit sur Bertram. Si noble, si pur. Des lèvres qui semblent bouger dans un ordre gracile, des longs doigts qu'on ne verra jamais tâché d'encre. Les questions qui se pressaient dans son esprit ne semblait pas vivre dans le creux de ses iris. Cécilia pourrait réapprendre chaque fois, ses autorisations à avancer avec lui. Donner pour ne plus recevoir, donner cette extensions d'elle-même. Et elle devait apprendre à déchirer cette extension de lui-même qu'il cachait derrière des ambres superficielles.

Pourtant, pas si superficielle. Une flamme a vacillé derrière son regard placide. Cécilia ne l'avait pas manqué, Cécilia l'avait bien vu. Attrapons ce Lui qu'il cache. La toile de soie s'amuse, car, elle avait capturée quelque chose. Sans rien comprendre à la force du poisson qui se faufilait entre ses filets troués.

Il avait changé directement, son menton s'était abaissé. Son odeur était devenu plus douce, comme sirupeuse. Le nez avait deviné cette teinte, elle n'avait pas voulu comprendre. Le morceau de lui était si proche, si chaud. Elle pouvait le sentir battre sous ses longs doigts, elle pouvait l'entendre. Mais, il avait détourné le regard. Elle ne pouvait pas traquer encore une fois, il se cachait. Derrière ses manches et ses tiques. Un furieux pincement avait envahi Cécilia, un enfant gâté qui n'aimait pas être déçu. Pourtant, ce sentiment curieux fut détruit aussitôt qu'il avait tenté de pourrir l'aorte.

Il a commencé à parler. A enchaîner les mots dans une teinte si souple, si délicieux. Presque tendre, presque comme une couverture dont il l'enroule pour mieux l'apaiser. La difficulté entre la Croatie et l'Angleterre ? Elle n'y avait jamais pensé, tout lui semblait si lointain. Comme si elle n'y jamais prêté attention. Elle avait vu quelques dissemblances mais la confusion venait des autres non ? Son vieux tique la reprenait, comme une enfant, elle se tripotait les doigts et les glissait sporadiquement entre les pages du livre frais. Elle ne voulait pas lui dire ce flot de paroles donc elle se contenait d'hocher la tête comme pour approuver ce qu'il disait. Le sens était large, l'interprétation était souple. A lui de prendre celle qu'il aimait le plus.

Puis une question et une interrogation plus profonde dans le secret du cerveau. Bertram avait des parents...c'était si étrange à imaginer. La mère d'un être qui semble se suffire à lui-même, le père d'un être qui semble exister par ses propres mots. Bertram enfant quel spectacle, quel mystère cela devait être. Elle n'eut pas le loisir de s'épancher dans ses visions d'un enfant trop soyeux, trop lisse. Le petit garçon dont les pieds ne touchait pas le sol, qui attendait avec impatience la nourriture et la présence d'un père et d'une mère que l'être de Cécilia n'avait pas pu concevoir. Elle devait composer sa phrase, tenter de satisfaire cette impatience qu'elle effleurait du bout d'un doigt ganté.

-Oui, tu as tout résumé, Bertram. Mon père est comme un ambassadeur et gestionnaire en Croatie. Mon père doit sûrement connaître ta mère, il parlait souvent d'une Godfrey à la maison. C'était son patron non ? Mère n'aimait pas en entendre parler,  mon père a été son supérieur à un moment.. je crois ? Et toi, ta mère elle fait quoi au ministère ? Se trouve t-elle en Angleterre ? Et oui ! Ma…

Une pensée fugace coupa le fil ininterrompu de ses paroles. Mère… Quelque chose grandissait en elle. Un certain trouble, des voix qui s'entrechoquaient dans son esprit. Elle secouait la tête, elle les entendait encore. Bertram...c'était comme...parler à quelqu'un qu'elle connaissait déjà. Qu'elle connaissait trop.

-Ma mère est peintre oui. Un jour, si tu veux je te les montrerai. Ce ne sont pas des jolis dessins mais elle se vante souvent de décorer l'un des étages de Dumstrang avec ses tableaux. Et...que fait ton père Bertram ?

Le mot père sonnait comme une accusation. Ca lui reprenait, ça la refrappait. Ses cris doux, une haine et une peur qui recouvait dans son cœur. Bertram n'était pas le pantin, bertram n'était pas la poupée. Elle devait les faire fuir. Elle devait les ignorer. Comme la dernière phrase de Bertram s'envolant dans le flot de ses tourments.

Faire un effort, allez. Cécilia ne devait pas lâcher le morceau, le livre devenait toujours un peu plus léger sur ses cuisses. Prendre un morceau d'elle, le distordre pour les faire fuir encore un peu. Son regard était troublé, son souffle semblait vouloir s'enfuir. Pourtant, elle tenait bon. Elle tenait bon pour que la rumeur ne courre pas encore plus vite. Pour entendre la réponse de Bertram, savoir qui se cache derrière lui.

Puis une semi compliment, une semi vérité. Le livre lui plaisait, du moins il le trouvait intéressant. Un sourire ailleurs se dressait à cette pensée, un sourire qui semblait s’envenimer à chaque secondes. La questionnait-il sur la pureté de son sang ?  Avait-elle eu déjà des doutes sur ce qu'elle était. Non, non. Elle devait enfouir ses pensées, elle devait enfouir ses voix. Ses lèvres se serraient sur ses dents acerées. Puis, elle lâcha le morceau. Un long soupir, ses mains qui viennent sur ses genoux et une simple chansonnette qui commence à se dresser

-Je me suis inquiétée sur ça. Je suis tellement différente.

Un lèger rire qui vient éclore dans sa diatribe. Différente sonnait comme une injure.

-Si différente. Pourtant je suis normale, c'est les autres qui sont bizarres et distordus. Mais...j'ai déjà fais le rituel. Et je suis bien de ma famille, les erreurs, les anomalies, les langues qui se déliérons jamais. Et toi, Bertram. Tu as jamais été inquiet de ton sang ? De ce que tu étais ? Toi qui caches tes différences.

Encore un ton qui s'envole, des reproches qu'elle ne comprenait plus.
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Dim 23 Sep - 12:34

On va faire un carton

Bertram Godfrey & Cecilia Youth-Wass

Cécilia faisait partie des illisibles, des inattendues de ces rares personnes trop fluides pour échapper aux étiquettes de la normalité. Elle n’était pas étrange par principe : mais bien par nature. Son monde en différé par dessus le nôtre ne comportait pas les mêmes règles, un monde où une boîte en carton rose était une prison étouffante et où un garçon au sourire hypocrite qui l’invitait dans sa chambre n’était pas un ennemi.

Et alors que je me flattais d’avoir le contrôle, d’éviter tous les pièges avec adresse, impalpable comme une anguille, je ne réalisais que le piège se refermait doucement sur moi.

J’hoche la tête à la mention de mon nom. Sa voix fluette et distraite laisse échapper des informations qui s’enfuient et chuchotent dans mon oreille des soupçons pernicieux. Je garde une expression neutre, ce léger sourire idiot et innocent figé dans le marbre de mon masque. Je la laisse parler, maintenant le silence le temps de rétablir mes pensées. A sa question je réponds avec un sourire faux, d’un ton parfaitement décontracté qui ne trahit pas la tension qui m’habitude soudainement.

Oui, elle est en Angleterre. C’est la directrice du département maintenant, la plupart des gens le savent...même si je ne m’en vante pas.



Un léger sourire. Non, je ne m’en vante pas, je ne réclame rien. Je longe les murs en espérant me faire oublier, mon nom, ma personne, ma vie pour mieux les prendre en traître plus tard. Il n’y a rien de plus vulgaire qu’un enfant qui s’attribue les mérites de ses parents, non ?


Je ne ressemble pas à ma mère. Pas du tout

C’est le cri qui gronde au fond de moi. Vrai ou faux, ça se discute.

Et la question tombe avec fracas au milieu de la place. La tension augmente alors que l’étau se resserre. Mais cette question j’y ai déjà répondu quelques dizaines de fois jusqu’à ce qu’on arrête de me le poser. C’est une routine automatique que celle du mensonge élaboré. Un léger sourire qui ne trahit pas l’envie de serrer mon point, l’animal dans ma cage thoracique. Avec cette innocence répugnante je réplique :

Mon père ? Mes parents sont séparés depuis longtemps. En ce moment je crois qu’il fait des recherches en Bolivie en ce moment...




Le même mensonge répété à travers les années lorsque la question s’élevait. La même honte et la même colère qui tournaient dans mon estomac. J’en disais le moins possible et en général on ne s’y intéressait pas. A Poudlard les parents devenaient une distante réalité, à se demander s’ils existaient vraiment. Parfois je croisais le regard de ma mère dans la gazette, ces images animées d’elle en train de serrer des mains ou de travailler sur un dossier épineux, seul témoin de son existence.

Il fallait se rendre à l’évidence que notre famille proche se trouvait ici, au coeur de ce dortoir plutôt que dans le foyer. A chaque retour de vacances, le bal de questions recommençaient. On prétendait avoir quelque chose à faire de la vie de l’autre, mais rien de pouvait combler ces mois de séparations. Le charme était brisé, si il y avait jamais existé. Un faux lien qui s’effiloche, qu’on maintient avec des mensonges.

Donc je pouvais comprendre l’inquiétude de Cécilia. Peut-on être du même sang lorsqu’on a aucun point commun ?  J’écoute l’inquiétude de Cécilia avec un intérêt sincère.

Pour moi différente sonnait comme un compliment.

Je cache mes différences ? Qu’est ce qui te fait croire ça ? ahah



J’éclate d’un léger rire, prenant un air vaguement embarrassé.

Je pense que je suis terriblement, normalement ennuyeux. Mais tu sais Cécilia, la normalité c’est juste un point de vue sur une échelle. C’est une moyenne. Chacun a sa propre définition de la normalité - c’est juste que la société fait une moyenne de toute le monde...et toi tu n’es pas dans la moyenne. Mais peut-être que tu as raison, que c’est notre échelle de valeur qui est détraquée  



Je lève les yeux vers elle

Je préférerai être comme toi, plutôt que d’être “normal”



Mon attention se pose alors sur le bout de mes doigts nerveux, puis de nouveau sur ce livre plein de promesses.

Je pense que c’est naturel de se poser des questions sur qui on est et d’où on vient, non ? Mon sang ne m’inquiète pas mais...s’il peut me donner des informations que je ne connais pas, je serai très curieux de les connaître. Comment ça fonctionne ?  



DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Lun 1 Oct - 0:01

Dans l'esprit proche du sommeil, il y a deschansons qui s’emmêlent dans nos jambes longilignes. Des pièges, des tromperies qu'on se lance mutuellement. Des secrets qu'on aime cacher et dissimuler sous nos capes de vie et d'ennuis. Des mouvements de capes pour éloigner et attirer le taureau qu'est l'autre dans la direction que nous désirons, sans jamais oublié notre lointain souvenir d'une éclatante découverte. Le monde n'est qu'une danse, une danse auquel nous tournons pleins de prétentions sur nos petits secrets dissimulés par la cape et pleins de douleur à chaque tourbillons de mouvements de celles-çi. Bertram, quel fut ton innocence ? Quel fut la première fois auquel tu as été obligé de faire danser la cape ?

Le sourire béat, les longs doigts qui tapotaient sur ses genoux. Pleins de tiques, pleins de douleurs qui commencent à naître et à se répandre. Les voix qu'elle ne faisait plus l'effort de repousser, ses mensonges que Bertram prononçait. Lui, Bertram avait le même visage. La même petite fossette qui s'animait à chacune de ses paroles. Comment n'avait-elle pas pu voir ? Comment a t-elle pu de ne pas être assez vigilante ? C'était un piège, un piège. L'esprit de Cécilia tentait de s'enfuir et de raisonner le monde détruit. Il chuchotait qu'elle se laissait avoir, qu'elle devait prendre des médicaments. S'etouffer, se noyer. Trop ressentir ou rien ? Les réponses de Bertram qui s'anime comme un feu follet dans son esprit fatigué et las. Des réponses qu'elle tente de comprendre et de broder.
Le monde normal semble inaccessible, le monde de la crique est trop loin maintenant. La mère de Bertram était éminente, la mère de Bertram était un espoir que tout le monde souhaitait dompter. Son fils ne semblait pas ainsi, reliquat d'une comète. Eau tombée sur une planète stérile par la négligence de cette comète. Comment une cométe a pu créée de l'eau ? Cet homme parti était-il vrai parti ou écarté de l'eau né de l'union ?

Il disait ça sur deux notes, des notes si disparates. Combien de temps mettrait-il avant de disparaître totalement ? Ce silencieux être qui semblait subir plus que vivre dans l'ombre lointaine de sa mère. Cécilia ne lisait pas le journal, Cécilia ne mettait sur le nom Godfrey qu'un point d'interrogation empli d'un rouge écarlate, un rouge aussi sanglant que le liquide qui coule dans les veines. Mais, petit à petit des flashs de lumière. Godfrey fait ça, Godfrey est allée là. Des souvenirs qui se remettent en ordre et un petit oh qui s'échappe des lèvres blanchis de Cécilia.

-Cela doit être dur à porter d'être le fils de, d'être celui dont on attend des choses. Ou peut-être cela n'a pas d'importance pour toi, car tu te suffis à toi-même ici. Poudlard est un monde qui se suffit sans parents ni sang. Ceux qui savent, veulent plus. Ceux qui veulent plus, déchirent la paix.

Des mots qui s'envolent, des mots qu'elle ne comprend pas totalement. Mais c'est dit et elle ne semble plus s'inquiéter de ça outre mesure. Perdre le contrôle les manettes qui dérape de ses mains. Ca brûle, ça déchire la paume des mains. Brûlantes, tout était brûlant. Ses yeux ne répondaient plus, ses yeux voguaient avant de se poser sur un coin de la chambre et dériver encore et toujours plus.

Dérivation de l'absolu, fatigué de la limitation.

Dis le si tu veux sauter
Il te manipule, il te détruit
Dis le si tu veux t'attacher
Bertram ment, bertram n'est pas Bertram
Tu aimes pas les gens comme lui
Dis le, si tu veux qu'on s'occupe de toi.




Puis le reste des paroles de Bertram ne semblait qu'être jérémiades, appel d'une aide empli d'un sulfure corrosif. Les représentations qui se corrompent sur nos peaux. Cécilia pouvait ressentir de la haine brûlante. Pourquoi avait-il le droit à vivre en étant normal ? Pourquoi pouvait-il la regarder ainsi ? Pourquoi pourquoi, pourquoi, pourquoi. Des visions qui se troublent, des hurlements qui se perdent. Elle se rappelle des longues heures à subir, cette déformation de son esprit. Elle se souvient des griffures, des mots crachés sur son front. Des regards d'incompréhensions de sa famille, des attentes qu'elle voulait tenir.

Elle lui aurai tout donné à Bertram. Elle aurai donné ce fardeau invisible, pour se laisser couler. Bertram, que vois-tu dans la différence ? Une façon de t'affirmer ? Une façon de s'aimer ? Cécilia ne comprenait plus, son odorat était plein de choses inexistantes. Détraqué notre échelle, le regard perdu. Mais un sourire qui déformait son visage harmonieux. Il avait raison, il la comprenait

Sois plus comme moi
Sois plus comme moi
Laisse moi t'entraîner.
Te pourrir, te détruire.


Les pensées qui affluent, la folie comme un relent qui lui fait perdre pied. Chaque minutes est un combat ennuyeux. Un bref contact visuel, ces yeux qui la regardent avec une onde qu'elle connaît trop. Elle voudrait les arracher pour les pleurer. Emplie d'une haine tendre, un désir qui se taisait pas. Se raccrocher à ces yeux, se raccrocher à Bertram. Il allait détruire sa réputation, il allait la broyer. La peur, la confusion, ces sentiments qui ne peuvent pas coexister sans mener à un craquement.

-Tu aurais voulu être comme moi ? Pourtant, tu es bizarre. Tu es si bizarre Bertram. Ceux qui sont étranges de naissances sont normaux, ceux qui veulent être bizarres sont ceux qui sortent de la norme. Notre échelle de valeur ne vaut rien, notre échelle de valeur n'a jamais existé Bertram. Regarde-toi. Regarde tes yeux, regarde tes mains. Vois-tu ce qui dérange ? Vois-tu que le chemin que tu creuses va tomber, t'entraîner.

Elle ne contrôlait plus rien, elle n'avait plus aucun pouvoir. Sa voix s'enfuyait à chacune de ses respirations. Puis vient la question sur le livre. Un appel pour la vraie Cécilia, celle qui lit et qui aime. Un long souffle dont elle s'efforçait de le rendre régulier. Un regard plus sérieux, plus tranquille sur lui. Des fragments de mémoires qui arrivent, irrégulièrement. Puis des mots qui sortaient dans un désordre vague.

-Oui. Bien sûr. Cette quête est ordinaire, nos origines sont souvent plus glorieuses qu'on l'imagine. C'est un rituel de magie noir, donc, je, tu, dois faire attention. Pour ce rituel, il faut un fragment de l'ADN d'un parent sûr, une deuxième personne qui possède une proximité sanguine sûre et un échange de flux sanguin sous la forme d'une potion entre ses deux personnes dans un processus de purification et d'analyse.

Derniers mots sensibles avant le black-out.
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Jeu 4 Oct - 14:48

On va faire un carton

Bertram Godfrey & Cecilia Youth-Wass

Ma camarade au colis douteux commençait à se relaxer et se sentir à l’aise. Il fallait dire que la tension s’était bien calmée depuis qu’elle avait pu récupérer son bien précieux. Assise docilement sur le bord de mon lit, elle ne s’offusquait pas de la situation et ne semblait
pas m’en tenir rigueur. Cécilia fixait son livre calmement mais quand elle ouvrait la bouche, ses syllabes tombaient encore parfois comme des perles oniriques.

Je n’étais pas du genre à aborder le sujet de ma mère. Mes parents, j’évitais d’en parler pour éviter de mentir. Enfermés dans nos tours et nos donjons, on avait tendance à oublier le monde extérieur à Poudlard. Que pendant que nous étudions docilement à l’abri du monde, le monde lui continuait de respirer. Minerva Godfrey brillait et se débattait avec ses responsabilités et m’oubliait un peu. Grand-père s’extasiait sans aucun doute sur de nouvelles découvertes moldues. Et grand-mère devait bien s’amuser à son cours d’aquarelle. Et on avait choisi de nous exclure, de nous bannir de tout ça...Alors qu’il nous oublie, eux aussi ont tendance à se faufiler hors de notre mémoire.  

On hérite toujours des fardeaux et de nos parents paraît-il. Je n’ai pas vraiment à me plaindre….et toi ?



Un sourire menteur se dessine sur mes lèvres. Il me manquait toujours cette branche arrachée de mon arbre généalogique. Les secrets tus. J’avais hérité davantage par l’absence de mon père que ses gènes : ces yeux marrons que j’ai envie d’arracher et ces ondulations dans mes cheveux. Mais l’autre moitié de la phrase de Cécilia m’échappe. Qu’est ce qu’elle veut dire par là ?Ceux qui savent, veulent plus. Ceux qui veulent plus, déchirent la paix. J’avais l’impression que je faisais partie de ceux là.

Mais surtout de quoi Cécilia héritait-elle ? D’un millier de boîtes roses ? De l’excentricité de sa mère, cette artiste qui semblait voir le monde différemment ? Et son père ? Qu’est-ce qu’elle héritait de son père ?

Dans les quelques secondes de silence le regard de ma camarade semble partir vers des galaxies lointaines, de l’autre côté du voile, vers un monde dont je n’étais même pas capable de percevoir les contours. Quand elle me regarde j’ai l’impression qu’elle voit à travers moi. Quand je la regarde, je n’ai pas la moindre idée de ce qui se cache derrière ses iris . Aucune façon de la prédire : j’affronte un mystère complet. Et c’est ce que j’aime.

Comme ce qu’elle dit. Tu es si bizarre, Bertram. Ca me rappelle ce que Beckett m’a dit, ça me ramène en arrière, devant la forêt interdite.Ca m’effraie et me galvanise avec cette fièvre qui s’empare de ceux qui se cachent et qui soudainement sont un peu dévoilés. Le coin de mes lèvres s’étirent légèrement sans que je puisse le contrôler - ma voix en revanche...je la contrôle bien.

Je ne suis pas bizarre...qu’est-ce que tu veux dire ? Qu’est ce qui ne pas avec mes yeux et mes mains ?



Pendant une seconde mon coeur avait cessé de battre. Ces yeux inconnus que je possédais, vilain petit canard des Godfrey aux yeux clairs. Mais mes mains...je baisse le nez pour les regarder. Mes mains me semblent normales.  Ni calleuses, ni velues, sans doigts boudinés. Juste de longs doigts propres aux ongles soignés. Ils ne tremblent pas….en général.

Parfois quand Cécilia parle, j’ai l’impression d’être un simple mortel face à un oracle. Un idiot qui s’adresse à la Pytie et qui lui offre ces prédictions décousues et incompréhensibles. Mais au moins sa description du rituel a du sens.

Oh ? Ca a l’air plutôt inoffensif...Peut-être que je devrais essayer un jour.



Je regarde de nouveau le livre, curieux :

Tu penses que tu pourrais me le prêter quand tu auras terminé de le lire ?



DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS] Lun 29 Oct - 12:19

L'héritage n'est souvent qu'une vaste blague. Une poudre jetée aux yeux des plus méritants, des plus vifs. Quel immense punition dans les romans et les films d'être puni de l'héritage familial, rayé et barré de cet ensemble grotesque. Cécilia n'a jamais été très famille, aveugle à ces affections ennuyantes. Aveugle à ces cris de joies, à ces noëls emplis de cadeaux emballés dans du carton. Le médecin lui avait dit des choses sur elles que son caractère avait été détruit, modifié, jeté aux ordures par cette maladie qui grimpait en elle. Ce n'était plus une fantaisie, ce n'était même plus un songe. Bertram lui, il avait de quoi être fier. D'une fierté malsaine et rude d'un être qu'il ne côtoie plus. D'un être qu'on fait toujours apparaître comme irréel. Minerva et Bertram qu'on t-il en commun ? Des mots bien placés, des sourires bien tenus. Mais ils ne se ressemblaient pas. Les yeux, les mains. C'était faux, impossible. Cela ne pouvait être. Ses propres mains tremblaient, elle les cachaient. Son cerveau fumait, son être se distordait. Tandis que son héritage lui revenait sans cesse en tête.

-Moi ? Mon héritage ? J'ai hérité d'une malédiction et des erreurs de mon père. Je tente de les cacher, vois-tu. Mes yeux marrons, mes cheveux ternes. Me couper de ma parenté, être seule et unique. Mais les lentilles se dissolvent, ma couleur s'effrite.

Le sourire de Bertram ne lui augurait rien de bon, rien de concret. Mais, elle aimait le regarder. Elle aimait connaître chaque plis, chaque commmisure de ses lèvres. Pour ne plus jamais être surprise, tout mémorisé. Ce sourire lui offre une bouffée de souffre. Odeur qui irrite sa gorge, lèvres qui veut la mort de son odorat. Façon de se cacher derrière une excuse, pour ne plus chercher plus loin. Elle voudrait, elle devait. Plisser le regard sur Bertram, lui arracher ses secrets tapi derrière ses ailes grandiloquentes. Mais, il ne fallait pas. Son regard volait encore plus loin, entre ses souvenirs fantasmés de l'innoncence d'un Bertram passé. Des voix qui l'invitait à dire des choses inutiles. Tout est inutile aujourd'hui. Sa mère était la pire, sa mère était la plus affreuse des créatures. Tout ça pour un livre. Ce livre comme une berceuse d'un temps perdu. Sa main était encore si adoucie de ce contact famillier. Les mots de Bertram ne semblait même pas la faire déchanter de son état douceâtre. Pourtant, une pensée vive la prit. Une vigueur qui fait naquir un sourire distordu sur son faciès. Un sourire qu'elle ne portait plus, un sourire qu'elle pouvait se permettre maintenant. Son esprit était si souillé.

Lentement, elle a fait glisser une première lentille. Une lentille qui vient rouler sur le creux de sa main, preuve d'un abandon. Preuve d'un folie latente, elle ne devait pas montrer son œil marron à son jumeau. Mais, elle l'avait fait. Dans l'implusion des voix, dans l'abandon de sa propre fin. Bertram, qui est-il ? Bertram me mentirait-il ? Empli dans ses jugements silencieux, allait-elle le perturber ? Le détruire comme tout en elle s'affrontait. Elle voulait le noyer, l'attraper dans sa folie douce. Mais, c'était égoiste. C'était d'un stupide consommé, mais elle ne pouvait plus faire retour arrière donc, elle le regardait. Elle regardait directement, sphinx à deux visages.

-Tu es bizarre, Bertram. Tes mains tremblent, tu sens le souffre. Une vérité qu'on t'a arraché, un mensonge que tu me sers. Les animaux sont nés blancs de toutes couleurs, dieu les a peints. Tu es né, blanc. La vie t'a peint et tu cherches à peindre la dernière partie blanche de ton corps. N'est ce pas prétentieux comme quête ? On a les mêmes yeux, regarde le mien. Cet œil traître, cet œil qui me rappelle au destin ! Tes yeux se rattachent à mon destin, mon œil entraîne le tien !

Une frénetique marche qui se met en place, les cheveux de Cécilia battant son dos. Elle marchait en rond, ses mots se fracassaient contre son torse. Des mots qu'elle ne contrôlait plus, tout était teint. Tout était prêt à devenir noir, trop de couleurs s'étaient mélangés dans son cœur traître. Le livre n'avait plus d'importance, le livre ne valait plus rien. Les figures s'étaient mélangés, les formes ne valaient plus rien. Bertram, Papa. La douleur était la même dans son cœur, ils se ressemblaient tellement.

-Le livre est à toi ! Tu peux le prendre, tu peux le déchirer. Il est à toi, comme tout. Absolument tout ! Tu m'entends. Tes mains n'ont jamais changés, je m'en rappelerai toujours. Des mains que tu as transmises qu'aux garçons, qu'à Milo. Tu as fais semblant, semblant de tenir à tout ça. Pourquoi tu es pas mort, pourquoi tu n'as pas laissé. Tu ne vaux rien, absolument rien. Alors reprends le livre, fais ce que tu veux avec. Fais ce que tu as envie de faire.

La folie déchirait son être, tandis qu'elle s'arrêtait devant Bertram. Rougie par ses souvenirs qui grossisait en elle, rougie par la méprise. Engourdie par le flou de son être.

-C'est bien ce que tu voulais après tout. Tout casser. Pourquoi tu m'as laissés vivre, j'ai tout cassé.

D'une main froide, elle tendait le livre vers celui qui changeait de visage. Elle ne pouvait plus mettre de mot, elle se sentait juste emprisonnée et terne. Bertram ou Hyancinthe…. Qu'est qui changeait ?

-Prends-le.

Contenu sponsorisé
Re: On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS]

On va faire un Carton tout les deux. [FT. Bertram] [CLOS]
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
Sujets similaires
-
» Dénoncer le mal et faire le bien sont deux choses différentes
» Non mais alors là, ça va pas du tout. - ft bertram
» Je suis plutôt moustache que cuir mais si on me donne les deux, je prends le tout. (finito)
» Deux chats qui causent trop de troubles à deux êtres ! [Ft Elisabeth Rosenbach]
» Deux conceptrices, deux âmes à l'ouvrage ! [Ft. Florence Woolf]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Dabberblimp ::  :: Les tours :: Serdaigle-
Sauter vers: