In the silence of the night || Edwyn Ollivander Dim 26 Mai - 13:49
La sonnerie du couvre-feu a résonné depuis un long moment. Au sein des dortoirs, le sommeil a gagné ses occupants et seul règne la respiration de ceux ayant cédé aux bras de Morphée. Il y a en une qui a essayé. Elle a fermé ses paupières, lourdes de fatigue mais, sans résultat car à peine rêvait-elle que les yeux rouges perçants du rapace l'analysaient. Une pression qui la terrifie. Elle porte son regard sur son réveil et ne se détache pas des aiguilles. Vingt-deux, vingt-trois... Minuit. Une heure. Les minutes défilent, la fatigue présente ne l'incite pas à s'endormir. Elle sait ce qui l'attend et qui l'effraie. Alors, le plus discrètement possible, elle se redresse et s'assoit sur son lit.
Si elle reste ici, elle va forcément réveiller l'une de ses colocataires. Ce n'est pas son but. Elle a besoin de se changer les idées. Son regard descend vers sa tenue. Certes, les serdaigles ne sont pas du genre à désobéir mais, il n'est pas impossible qu'elle rencontre quelqu'un. D'un autre côté, si elle commence à se changer complètement, c'est fort probable qu'elle les réveille. Sa robe de nuit rose pâle lui arrive au-dessus des genoux. D'ordinaire, elle ne sortirait jamais ainsi mais... Elle hésite. Sa poitrine ne ressort pas autant. Ce n'est pas si court. Ce n'est pas comme si elle allait rencontrer quelqu'un. Il est plus d'une heure du matin, ça ira. Elle prend un châle de laine blanc qu'elle porte sur son dos pour ne pas avoir froid -et aussi pour se couvrir. Elle se penche vers la cage de son hamster, l'ouvre. L'animal saute dans sa main et remonte son bras pour se poser sur son épaule. Elle attrape les lanières de sa sacoche, enfile ses chaussons et se dirige enfin vers la porte. Avant de l'ouvrir, elle sort sa baguette de son sac pour murmurer un « silencio » qui évite le grincement du bois quand elle tire la poignée pour ouvrir la porte.
Sur la pointe des pieds, elle descend les escaliers. Un instant, elle vacille et pose sa main sur le mur. L'épuisement constant commence à se faire sentir, elle n'arrive pas à tenir le rythme de ses insomnies. Ses inquiétudes sont de plus en plus présentes et elle ne peut pas tout garder pour elle. Elle reprend la descente, ses doigts restent contre la roche qu'elle effleure du bout des ongles pour avoir un appui. Elle parvient en bas, s'arrête pour vérifier qu'il n'y a personne puis s'introduit dans la pièce commune qui est éclairée par la lumière des étoiles. C'est peu mais toujours aussi magnifique. Elle allume l'une des lampes près du piano pour éviter qu'elle ne heurte quelque chose et se fasse instantanément repérer à cause du bruit. Ses doigts effleurent les touches de l'instrument, elles s'affaissent mais ne produisent pas de son, ce n'est pas le but. Elle n'est pas descendue pour jouer un morceau, cette nuit. Elle se déplace pour s'asseoir sur un des énormes canapés bleus et fouille dans le sac pour sortir plusieurs graines de tournesol qu'elle dépose sur la table basse. Le rongeur bien calme jusqu'ici, dévale son épaule, roule le long de son bras pour atterrir près du repas qu'il entame rapidement. Cela la fait rire doucement et elle vient appuyer sur la joue de l'animal qui surprit manque de s'étouffer. Elle quitte le siège, pose ses genoux au sol et agrippe la table de ses mains.
« Ah ! Désolée, désolée...! »
Il ne lui répond rien, il ne la regarde pas, il grignote sans cesse comme si quelqu'un allait lui voler son repas. Pourtant il n'y a personne. Du moins, c'est le cas jusqu'à ce que la porte s'entrouvre. Mince. Et si c'était la nouvelle directrice, qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir dire ? La vérité. Bien sûr. Peut-être qu'elle serait assez compatissante pour simplement lui demander de retourner au lit. Ene baisse la tête, comme si elle pouvait se cacher derrière une table plus petite qu'elle -pour une fois que c'est l'inverse. A sa surprise, ce n'est pas Madame Ambrozy et elle soupire, soulagée en se redressant pour sourire.
« Edwyn, tu rentres tard... Ça va...? »
... Mince. Elle songe immédiatement à ses cheveux qui doivent être totalement emmêlés et en épis. Elle se presse de passer ses mains dedans pour arranger le coup. Elle, paraître négligée, cela ne lui ressemble pas. Tout comme sa présence ici à cette heure de la nuit ou sa tenue qui n'a rien de conventionnelle. Néanmoins, lui aussi, c'est étrange qu'il soit debout. Elle cligne des paupières, hésite un peu car elle n'est pas sûre que cela la concerne cependant, comme c'est souvent le cas, elle laisse sa curiosité parler.
« Qu'est-ce que tu... faisais...? Depuis la dernière fois, j'ai l'impression que... tu es... de plus en plus... occupé...? »
Elle se pince les lèvres. Il n'est pas obligé de lui répondre, elle n'exige rien de lui. Mais comme toujours, elle ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter pour ses proches.
Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Dim 26 Mai - 14:19
In the silence of the night
ft Ene
Il étouffe un bâillement et pose les yeux sur sa montre. Ceux-ci s'écarquillent en remarquant l'heure affichée. Déjà une heure du matin. Il n'a pas vu le temps s'écouler. Il passe une main dans ses cheveux, embrassant du regard la salle sur demande – changée, une fois n'est pas coutume, en atelier. C'est la seule chose qui l'apaise, lui permet d'échapper aux inquiétudes qui l'assaillent depuis qu'il a mis sa petite organisation clandestine sur pieds. Observant son travail de la soirée, il hoche la tête d'un air satisfait.
C'est tout pour aujourd'hui.
Il avait besoin de sommeil, comme tout le monde.
***
Lorsqu'il franchit discrètement le seuil de sa salle commune, il ne s'attend pas à être accueilli. Pourtant, comme une épouse attendant son mari qui rentre tard d'une soirée (probablement pour le sermonner ou lui dire qu'il passera la nuit sur le canapé), une jeune femme attend dans la salle commune.
Ene...
Il est surpris de la voir. De la voir ainsi, aussi. Décoiffée, négligée. Elle qui semble prendre un soin extrême à toujours être parfaite. Ce n'est pas quelque chose qu'on voit tous les jours. Et, même s'il pense qu'elle reste très jolie sans tous ces artifices, il sait d'expérience que ce n'est pas une chose à dire. Elle semble s'en rendre compte et tente de mettre de l'ordre dans sa chevelure. Mal placé pour juger, il se contente d'arborer un mince sourire. Il s'approche lentement, ne remarquant le petit animal posé sur la table qu'après quelques secondes. Apparemment indifférent à ce grand machin qui l'observe, ce dernier ne semble préoccupé que par son repas. Pas d'inquiétude à avoir, cependant, il préfère de loin le pudding aux graines. Arrivé à sa hauteur, il s'assoit sur le sol, ne se retenant de se laisser tomber sans la moindre grâce que parce que cela pourrait faire du bruit et réveiller le dortoir.
Juste quelques bricolages... Tu ne dors pas ?
À l'évidence, sinon elle ne lui parlerait pas. Enfin, c'est plus une façon de demander pourquoi sans paraître trop inquisiteur. Le dos appuyé contre le fauteuil, il ferme un instant les yeux, mais ne peut retenir un fugace sourire et quelques mots taquins.
Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Dim 26 Mai - 15:52
Une fois ses interrogations posées, elle attend. Il s'approche, elle le suit du regard et se décale pour le laisser s'installer à côté d'elle. Elle remarque sans peine qu'il a l'air fatigué et c'est normal vu l'heure qu'il est. Il reste évasif sur ses activités, elle ne s'immisce pas car elle sait que ses inventions sont secrètes et qu'il ne peut pas lui en parler. Tant pis, elle sait être patiente et elle attendra. Il lui pose une question, elle tourne son regard pour fixer la table et hocher doucement de la tête.
« Je... n'arrive pas à dormir en ce moment... »
A son tour, elle vient s'appuyer contre le canapé, tirant discrètement sur le bas de sa robe. Elle lève son regard vers le dôme qui laisse apercevoir le ciel étoilé. C'est reposant, d'observer cette vue, comme si elle engloutissait tous les malheurs. Si seulement c'était possible. A chaque fois, elle en revient au même sujet, à la même angoisse qui pèse lourdement sur ses épaules.
« J'ai l'impression que... Même dans mes rêves, ... The Crow est toujours là. »
Poudlard n'est plus le berceau de sécurité qu'elle imaginait. N'importe qui peut y entrer et surtout cet homme. Il y a des ennemis partout chez les élèves. Certains connus, d'autres discrets. Ce serait plus simple de tout dire, ainsi ils seraient tous attrapés et le jeu dangereux prendrait fin. Encore faut-il savoir à qui le dire. Les professeurs ne sont pas dignes de confiance ; ils sont infiltrés et leurs méthodes trop radicales... Ses yeux se tournent vers lui. Lui dire c'est le mettre en danger. Elle n'a personne à qui parler.
Son compliment la sort de ses pensées, elle cligne des yeux, ses joues se teintent de rouge. Forcément, elle ne va pas y échapper. Et il le dit avec tellement de naturel qu'elle ne sait pas comment réagir. Elle attrape l'une de ses mèches, la tourne autour de son index alors qu'elle enfonce sa tête dans ses épaules.
« M... Merci... »
Tant qu'il ne dit pas que c'est elle qui est jolie, elle ne va pas refuser son compliment. La petite boule de poils qui jusqu'ici se gavait comme une oie se tourne enfin et s'approche du bord de la table. Ses joues sont gonflées avec la nourriture, la vision est tellement amusante qu'elle en rit derrière sa main. Elle soulève sa jambe, l'hamster saute sur son chausson, remonte son genou, elle l'attrape dans ses mains pour le caresser doucement.
« Avec tous les chats dans l'école, je ne peux pas souvent le sortir, il doit s'ennuyer. »
Elle sourit en lui grattouillant la tête. Si elle était comme lui, tous les jours dans une cage aussi petite, elle chercherait sans cesse un moyen de s'évader.
Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Dim 26 Mai - 17:11
In the silence of the night
ft Ene
Elle ne parvenait pas à dormir à cause du Corbeau. Des inquiétudes qu'il faisait naître chez elle, probablement. Il aurait pu lui répondre que ce n'était qu'un sorcier parfaitement normal. Qu'il avait sans doute employé des rituels de magie noire ou un artefact quelconque pour renforcer ses talents et que ceux-ci ne faisaient que lui permettre d'atteindre les esprits, pas les dominer. Mais il savait que les gens n'aimaient pas voir leurs petits secrets dévoilés. Que presque tout le monde avait un secret honteux. Parfois plus d'un. Il se demanda même un instant quels pouvaient être les secrets qu'Ene craignait tant de voir révélés. Cela ne le regardait pas vraiment, mais il était curieux. Au lieu de cela, il proposa une solution.
Tu veux que je t'apprenne un peu d'oniromancie ? Une potion de sommeil sans rêves ?
Il était bon avec les potions. Et l'oniromancie, apprise auprès de sorciers aborigènes et cultivée comme un moyen de faciliter les aspects liés à l'autodiscipline de son apprentissage d'occlumens, c'était quelque chose qu'il commençait à bien gérer. Il eut une pensée fugace pour la dernière (et seule) personne qu'il avait invitée dans ses rêves. Ce n'était que l'année dernière, mais cela semblait si loin, maintenant.
Il ne rouvrit les yeux qu'en l'entendant rire et observa la source de son hilarité. Les hamsters étaient plutôt drôles, il fallait l'avouer. Celui-là, surtout. Il observa un moment la petite bête avant de continuer.
Je suis désolé pour les chats. C'est un peu ma faute s'il y en a autant dans les parages.
Parce qu'il s'était montré imprudent en explorant ce tombeau. Il aurait dû faire attention, mais il se montrait plutôt insouciant, à l'époque. C'était avant Chicago, avant les enlèvements, avant The Crow.
Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Lun 27 Mai - 20:01
A peine lui fait-elle part de ses doutes qu'il essaye de trouver un moyen pour l'aider. Il est attentionné, elle lui sourit en retour. Ce n'est pas une mauvaise idée. Si elle accepte sa proposition, elle pourra se reposer et n'aura plus à s'inquiéter de ses cauchemars. Juste avec une potion, son problème sera résolu... Cette pensée ne parvient pas à la réjouir. C'est trop facile. Elle n'aime pas cela.
« ... Je ne sais pas... Si tu m'aides, j'aurais l'impression de... de me reposer sur toi et... Je veux affronter moi-même mes peurs. »
Il a l'air d'avoir tellement de poids sur les épaules avec ses inventions, ses bricolages qu'elle ne veut pas en plus lui rajouter ses soucis de sommeil. Elle a beau être fatiguée, elle s'en sortira ! De plus, si elle se met soudain à ne plus laisser le corbeau épier ses rêves, ne va t-il pas chercher à resserrer son emprise ? Il la laisse agir comme elle le veut pour le moment alors, elle va continuer à rester neutre pour ne pas attirer son attention. Il peut épier ses pensées mais, elle peut agir comme elle le désire. Elle soulève la boule de poils, embrassant son nez avant de pencher la tête sur le côté, un peu surprise.
« Pourquoi ce serait de ta faute...? »
Ene met un peu de temps à se souvenir de sa particularité -ou plutôt sa malédiction. Il y a pire que d'attirer les chats, elle le rassure d'un haussement d'épaule, lui montrant bien qu'elle s'en fiche. Ce n'est pas comme s'il attirait les araignées ou d'autres bestioles écoeurantes.
« J'aime bien les chats, ils sont adorables et ronronnent, c'est vraiment mignon... Ça ne me dérange pas... Si c'était un tigre, je n'aurais sûrement pas la même réaction. »
Elle ne peut s'empêcher de rire de nouveau en lui lançant un clin d'oeil. Il sait forcément d'où elle a eu cette information et elle lui murmure car elle ne pensait pas que le Stupeshit pourrait un jour être intéressant.
« C'était dans ton interview. T... Tu as visité quel pays ? Je n'ai jamais quitté l'Angleterre alors... ça m'intrigue un peu... »
Elle replie ses jambes sur le côté, son hamster s'agrippe au châle et remonte pour se poser sur le canapé. Elle, ses yeux sont posés dans ceux de son interlocuteur. S'il n'est pas trop fatigué, il pourrait la faire rêver avec les nombreuses expériences qu'il avait vécu. Ce serait un voyage sans danger qu'elle apprécierait.
Dernière édition par Ene Reiss le Sam 1 Juin - 14:06, édité 1 fois
Edwyn Ollivander
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Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Ven 31 Mai - 14:54
In the silence of the night
ft Ene
Il hausse les épaules. Cela ne l'embête pas qu'elle se repose sur lui. Il est assez solide pour ça. Bien que probablement moins confortable que le canapé.
C'est tout à ton honneur. Si jamais tu changes d'avis, ma proposition n'est pas limitée dans le temps.
Il allait lui expliquer l'histoire de la malédiction, surpris qu'elle ne soit pas déjà au courant. C'était quelque chose d'assez visible. Elle poursuivit, toutefois et il se tût, l'écoutant et apprenant par là même qu'elle lisait le Stupeshit.
Tu sais, ce n'est pas la source d'informations la plus fiable...
Loin de là, puisque la moitié des choses qu'on y trouvait était pure invention. Et encore, c'était se montrer généreux. Néanmoins, il répondit à la mention du tigre avec un léger sourire, heureux qu'elle ne lui en veuille pas pour sa horde de fans à moustaches.
C'est juste un gros chat.
Un très gros chat, sauvage, d'accord. Il lui fut plus difficile de répondre à la question suivante de sa camarade. C'était un vaste, très vaste, sujet. Il aurait presque été plus rapide de mentionner les endroits où il n'était jamais allé. Les pôles, par exemple.
J'en ai visité beaucoup.
Par où commencer ? Faire une liste ? Il y avait beaucoup à dire, beaucoup de langues, de cultures, de rencontres. Le monde était vaste quand on prenait le temps d'en faire le tour.
Avec ma famille, nous partons chaque année depuis que je suis enfant. C'est pour le travail de mon père. Il a besoin de trouver du bois de qualité, d'avoir accès à des créatures magiques pour récupérer des cœurs de baguette fiables, tout ça. Nous sommes allés sur presque tous les continents...
Il avait rencontré certains de ses condisciples étrangers lors de tels voyages, d'ailleurs. C'était toujours amusant de les revoir après tout ce temps.
L'histoire du tigre, c'était en Inde, quelque temps après l’Égypte. À cette époque, j'avais fait le tour de ce que je voulais absolument voir en Afrique et je me suis rendu en Asie. Après l'Inde, je me suis attardé en Chine et au Japon pour échanger avec des créateurs locaux, renouer des liens ou en tisser de nouveaux...
Il pouvait entrer dans les détails durant des heures, il suffisait de demander. Cependant, il n'était pas certain de savoir le genre de chose qu'elle recherchait avec sa question. Il choisit la solution de facilité pour obtenir ses réponses.
Il y a des choses que tu veux savoir, en particulier ?
Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Sam 1 Juin - 14:39
Un petit sourire aux lèvres, elle hoche de la tête, peut-être plus tard, quand la pression sera trop lourde, elle acceptera son offre. En attendant, elle va continuer d'essayer de se débrouiller seule. C'est une grande fille. Elle a des moments de faiblesses mais, personne n'est infaillible... Un peu de sommeil en moins, ça se rattrape... Un petit bâillement franchit ses lèvres et elle se redresse pour secouer négativement de la tête. Elle n'est pas assez naïve pour croire ce qui est écrit sur ce blog. Elle ne le regarde que par curiosité !
« J... Je ne lis que l'horoscope et les interviews...! L... Le reste n'est pas fiable, surtout les rumeurs, c'est vraiment n'importe quoi. Ça me cause des ennuis ! »
Elle lâche un long soupir, enfonce sa tête dans ses épaules en gonflant les joues. Franchement, juste parce qu'elle avait discuté avec un garçon, elle s'était retrouvée pointée du doigt avec une sale rumeur sur le dos. Elle s'en moque au fond mais c'est agaçant d'être jugée ainsi -alors qu'elle ne se gêne pas toujours pour catégoriser les autres. L'avantage c'est qu'elle comprend à quel point c'est désagréable.
Grâce à sa question, elle en apprend un peu plus et elle ne peut s'empêcher de penser qu'il a de la chance. Encore une fois, elle est envieuse des autres, elle aimerait pouvoir faire la même chose. Si sa mère n'avait pas cessé d'être une sorcière, ce serait possible. Elle ne comprend pas cette décision. A la place, elle bascule doucement sa tête sur le côté, un doux sourire aux lèvres.
« C'est... merveilleux. »
Ene ne regrette pas sa vie mais, parfois elle aurait voulu être, dès la naissance baignée par la magie. Elle aurait voulu avoir une grosse fortune de la part de ses prédécesseurs pour pouvoir partir ici et là, selon ses envies. A la place, elle est bloquée ici et ne pourra réaliser ses objectifs qu'une fois son diplôme en poche et son métier obtenu. C'est encore un long parcours. Après l'avoir écouté, elle prend la parole et lève son regard vers le ciel étoilé.
« Ma mère est... originaire du Japon mais je ne m'y suis jamais rendue. J'aimerais savoir... quel genre d'endroit c'est. Les livres ne disent pas tout même s'ils permettent de se renseigner. En ce qui concerne leur façon de penser et de vivre, c'est sûrement, complètement différent d'ici. Il n'y a pas que le Japon qui m'intéresse, chaque pays a une histoire à découvrir. Une population avec laquelle il est possible d'échanger et les points de vue doivent être tous plus... uniques les uns que les autres... »
Elle s'interrompt car elle se rend compte qu'elle ne lui répond pas du tout. Un peu gênée, elle glisse sa main dans ses cheveux pour jouer avec et reprendre.
« Edwyn... Quel pays t'as le plus plut...? Ou... marqué..? »
En bien ou en mal. Les voyages ne sont pas toujours porteurs de bonnes expériences, elle s'en doute. Et c'est avec cette pensée qu'elle poursuit, d'une voix plus hésitante.
« Est-ce que tu as... assisté à des guerres ?... »
Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Dim 15 Sep - 21:33
In the silence of the night
ft Ene
Les horoscopes et les interviews. Hm. C'était amusant de voir les choses plus ou moins sérieuses qui leur étaient prédites sur ces pages, oui. Que disait le sien, déjà ? Une histoire de patinoire, si ses souvenirs étaient exacts. Il fut tenté, un instant, de lui demander si elle patinait, mais ç'aurait été plutôt incongru et totalement hors-sujet. Il fit un effort pour rester concentré.
Difficile à dire. Il y avait des choses intéressantes partout. L’Égypte a laissé une trace plutôt évidente. La Chine était vraiment sympa. Il y a des choses, là-bas...
Dont certaines devraient y rester. C'était un pays dangereux pour les sorciers imprudents. Surtout dans certaines régions bien précises. Il secoua la tête, mieux valait ne pas s'attarder sur les mauvaises expériences et ne conserver que les bonnes en tête. Puis, il aimait un peu trop ce genre de danger.
Des guerres ? Je ne sais pas trop. Quand on transplane, on évite un peu tous les soucis des voyages moldus ou leurs histoires. Je passe souvent plus de temps dans les communautés sorcières.
Les moldus se faisaient souvent la guerre, mais la seule dans laquelle il était réellement impliqué était celle-ci. Son conflit avec le corbeau. Un jour, dans une paire de siècles, peut-être que propager la paix dans leur monde à eux pourrait être un objectif digne qu'on y consacre du temps. Pour l'instant, il avait un autre oiseau à fouetter - en tout bien tout honneur.
Il y a une destination en particulier qui te tente ?
Il était bien placé pour la conseiller. Même si certaines recommandations étaient similaires quelle que soit la destination. Le monde était merveilleux, magique et riche d'enseignements, mais également dangereux. C'était le prix de tout cela et il fallait être prêt à le payer pour accéder aux trésors d'expérience offerts.
Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Dim 15 Sep - 22:24
L'Egypte a laissé une trace plutôt évidente. Elle ne peut s'empêcher de pouffer de rire. Oui, l'Egypte lui a laissé une magnifique malédiction. Comment pourrait-il ne pas avoir été marqué par cela ? Ou alors, il parle d'autre chose ? Elle ne sait pas. Elle n'y a jamais été. De même pour la Chine, elle ne connaît rien de très précis, elle ne sait pas pourquoi il interrompt sa phrase. C'est rageant. De ne jamais avoir osé voyager, d'être restée dans sa ville, dans sa maison, par peur. C'est elle-même qui s'est fermée les portes. Qui s'est dit qu'elle était trop pauvre pour s'offrir un voyage digne de ce nom. Alors qu'avec la magie, ce soucis ne se posait pas.
« J... Je ne sais pas... J'aimerais tout découvrir... C'est la perspective de ne rien savoir du monde qui me frustre... »
Ses bras entourent ses genoux, elle frotte ses pieds, un peu mal à l'aise. C'est ridicule, elle lui demande des informations mais elle ne sait même pas exactement le pays qu'elle veut visiter en premier. Et en même temps, tout ce qu'elle lui demande, ce sont ses expériences, c'est ce qu'il a fait qui l'intéresse. Pourquoi...? La réponse ne vient pas, c'est sûrement car ils sont amis et que c'est évident, de se renseigner sur ses proches. Alors, elle peut peut-être lui demander ce qu'il a voulu dire, ce jour-là.
« D... Dans la chapelle, tu m'as dit que les dernières fois, tu n'étais pas aussi bien préparé. Qu'est-ce que tu sous-entendais...? »
Son regard pivote pour le regarder, elle cligne plusieurs fois des paupières, la vue floue. Il est déjà si tard, elle sent qu'elle ne va pas tarder à s'endormir même si elle lutte. C'est devenu si rare qu'ils puissent se croiser, alors qu'ils sont dans la même maison. C'est devenu si difficile de garder les apparences, de mentir. Elle veut lui parler. Normalement. Avant que les masques ne tombent.
Re: In the silence of the night || Edwyn Ollivander Jeu 3 Oct - 19:58
In the silence of the night
ft Ene
Tout découvrir. Une personne rationnelle, une personne empêtrée dans cette soi-disant sagesse qui empêchait les individus d'atteindre leur plein potentiel et transcender leur petite existence sans intérêt, ce genre d'individu aurait prononcé ce vœu impossible. Une vie humaine ne suffisait pas pour tout découvrir. Le monde était vaste et changeait sans cesse. Il fallait faire des priorités, renoncer à des choses que l'on aurait aimé continuer. Penser d'une manière orientée purement sur l'aspect pratique et laisser ses rêves derrière soi. Et, à tout cela, Edwyn n'avait qu'un mot à dire : bullshit !
Fais-le. Découvre tout ce que tu veux découvrir, explore, laisse-toi surprendre et pose-toi des questions. Chaque réponse ne fera qu'en apporter plus, mais c'est ce qui fait tout l'intérêt de la chose, non ?
La quête ne s'arrêtait jamais. Il y aurait toujours des choses à découvrir, des choses à essayer, des choses à vivre. On pouvait choisir de vivre cette quête jusqu'à sa mort ou consacrer un peu de temps à transcender celle-ci. Devenir immortel et vivre éternellement. Certains s'imaginaient qu'avec l'éternité venait l'ennui, mais tant que la curiosité persistait, tant qu'il restait des choses à faire, alors ça valait la peine de vivre, de continuer. Quel être sain d'esprit aurait voulu arrêter ?
Malheureusement, la conversation prit une tournure un peu plus sombre avec la dernière question de sa camarade. Il ferma les yeux et poussa un long soupir. Ces choses l'avaient forgé, marqué pour toujours et fait de lui ce qu'il était. En parler n'était pas ce qui le rendait le plus heureux, cela dit.
Nous vivons dans un monde merveilleux, mais il est aussi dangereux. C'est parfois facile de l'oublier. S'il y a des êtres bienveillants, il y en a aussi qui sont malveillants. Si tu veux te lancer dans l'aventure, tu dois savoir comment te défendre parce que, parfois, personne ne pourra le faire pour toi.
Les vérités étaient parfois difficile à dire comme à entendre. Néanmoins, les taire ne faisait aucun bien sur le long terme. Mieux valait annoncer sans remord une vérité qui dérange que de la taire et de contempler les ravages de l'ignorance.
Il rouvrit les paupières et lui adressa un sourire qui se voulait rassurant.
Ne t'inquiète pas, si tu as de la chance et que tu es prudente, ce genre de chose ne t'arrivera probablement pas.
Niveau réconfort, on avait déjà vu mieux. Il n'était vraiment pas doué pour ça...
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