❝ qu’on puisse crier tout bas | Pv. Cassiopée

Oui, c'était vrai. Tu avais oublié à quel point Miss Vega était du même ressort que toi. Toujours à accumuler les problèmes comme si elle les collectionnait. Du moins c'est ce que diraient des mauvaises langues qui ne la connaissaient pas. Toi, tu savais qu'en réalité, elle souffrait de sa relation avec Leo. Alors après avoir, ri, tu lui prends quand même la main pour tenter de la réconforter.

— « Tu verras, ça va s'arranger avec Leo. Vous allez vous réconcilier, j'en suis sûre. Si c'est ce que tu désires au fond de toi évidemment. »

Tu rougis alors qu'elle t'avait enseveli sous les compliments. Tu ne pensais sincèrement pas les mériter tous. Surtout que la force était sûrement la qualité que tu estimais le plus avec le courage. Alors tu roules des yeux, un grand sourire aux lèvres.

— « Arrête Cassie, je ne suis pas aussi forte que tu ne le croies ! »

Tu tires la langue, te laissant tomber en arrière.
Ouh, question épineuse. Finalement, tu te redresses, les coudes en arrière soutenant ton poids.

— « Euuuh, j'hésite entre trois licences. J'ai fait une demande mais je suis en attente, les doubles licences sont autorisées mais trois ça risque d'être impossible à rentrer dans un calendrier. Et je ne veux pas arrêter les clubs... J'aimerai tester la licence de droit et politique, ainsi que diplomatie entre sorciers et moldus et défense contre les forces magiques. »

Oui, bon ça faisait beaucoup. Et le ministère qui ne répondait toujours pas à ton dossier concernant ta demande de retourneur de temps.

— « Et toi alors ? Tu es décidée ça y est ? je suppose que tu as choisi la défense magique et l'occultisme. Ouuuh ça fait peur ! »

Cassiopée était drôle. Et tu avais désormais la certitude que votre amitié était bien réelle. Que quelque chose s'était profondément ancré dans vos coeurs. Et que la loyauté s'était chargé du reste. Ironiquement, elle te remet à te place, même si tu trouvais qu'elle était trop haute à ton goût. Mais c'était une réalité, personne n'aimait les modestes, surtout quand c'était de la fausse modestie.
Tu avais longtemps assumé le fait de vouloir être la meilleure, d'être assidue et aussi passionnée par l'acquisition des connaissances que beaucoup t'avaient rangé dans l'intello relou de la classe, la lèche botte rabat-joie et prude.
Peut-être il y avait-il une pseudo réalité qui s'était dessiné au fil des années.

On finit par croire devenir ce qu'on nous répète à longueur de journée.
Et tu ne voulais pas qu'il soit de même pour Cassiopée. Elle ne méritait pas de vivre au travers de l'étiquette qu'on puisse lui coller.

— « Excuse moi, j'ai tendance à exagérer, autant que toi. »

Tu hausses un sourcil dans un petit sourire en coin et fier. Mais il disparait quand elle revient sur le sujet du retourneur de temps.

— « J'en ai bien peur. Deux personnes en ont fait la demande ces vingt dernières années pour les études, je me suis renseigné... Les deux demandes ont été rejetées. Alors, moi, cracmolle, je pense pas réellement avoir une chance. Mais j'ai l'appui de plusieurs professeurs, ça devrait aller. »

Pas si sûre, vu que tu avais également tes détracteurs. Le directeur de Poudlard lui même. Et son meilleur ami Andersen. Toujours au rendez-vous pour te pourrir la vie. En espérant que la jumelle fasse de son mieux pour te soutenir.

Tu éclates soudainement de rire à l'idée de Ramsay caché sous le lit.

— « Et moi je vais vérifier que tout tes prétendants qui pourraient profiter de ta relation instable avec Léo n'y soient pas non plus ! »

Tu te baisses pour vérifier également, te redressant en riant avec elle.

— « Tu vas l'avoir ton diplome ! Tu es déjà très bonne dans les matières principales de la licence que tu as choisies. Je ne me fais pas de soucis ! »

Mais tu fronces les sourcils.

— « Mais méfies toi d'Andersen. Tu l'auras beaucoup plus l'année prochaine et il est très difficile de lui cacher quoi que ce soit. Y compris pour ton trafic si tu vois ce que je veux dire. Je me demande comment tu fais pour ne pas avoir déjà été convoqué par Scamander depuis le temps... »

Tu étais sûrement une des rares à voir Cassiopée aussi bien qu'elle se voyait elle même. Tu devinais sa souffrance derrière ses rires, ses frustrations derrière son sourire,
forcé. Forcée de survivre face à la solitude et aux facilités, qui la tentent comme le démon insidieux.

Mais tu ne relèveras rien, ne voulant pas le réveiller et encore moins devoir cohabiter avec lui.
Elle provoque et tu ne peux t'empêcher de sourire, un rictus à moitié gêné à moitié amusé.

— « Je sais que tu en serais capable. »

Avant de simuler un haut le coeur. Attendez, elle était vraiment sérieuse ? Il était courant pour les jeunes filles d'être attirées par des garçons plus vieux qu'elles. Ceux qui dégageaient confiance et pouvoir. Mais tu pouvais le confirmer : que ce soit Andersen et Scamander, leurs idées et les douleurs qu'ils infligeaient les rendaient répugnants, à vomir.

— « J'espère que tu plaisantes ! Et en plus, ils doivent avoir au moins plus de dix ans de plus que nous ! et ... et .. rooh quelle horreur j'en ai des frissons rien qu'à y penser ! »

Tu te relèves.

— « Bon, heureusement on va changer de sujet car je viens d'entendre mon père. On va manger. Tu restes j'espère ? Ce n'est pas une question.»

Tu lèves le pouce en l'air et enlève ta veste que tu jettes sur le lit, ouvrant la porte pour t'empresser de descendre, sachant qu'elle te suivait. Elle te suivrait les yeux fermés partout ou tu irais.