une larme rejetée c'est un rire atteint, y penser chaque jour et puis ça ira bien
les soirées d'été - s'était arrêtées sur le flot agonisant de ses stupeurs, sur la réalisation en regardant par la fenêtre de sa chambre le soleil en train de tomber ; que le lendemain elle ne dormirait pas ici.
comme le ferait un enfant qui a peur du noir, marie-lou mettait le nez dans l'oreiller et le drap par-dessus de sa tête, bien serré autour de son crâne, pour - peut-être - métaphoriquement étouffer les mauvaises pensées dont elle ne voulait pas voir la silhouette, sur le paysage habituellement tranquillement de son esprit. elle avait, sans se l'avouer, terriblement peur de la rentrée et de tout ce qu'elle impliquait.
quitter sa famille, ses amis. son pays. mais aussi en découvrir d'autres. elle s'était endormie comme ça, le cœur tout alourdi par la douce-amertume des grands départs en vacances.
elle s'en persuadait, ce serait comme des vacances.
mais marie-lou avait pleuré en regardant la couverture que faisait les nuages sur la lucarne de l'avion.
elle avait pleuré en cherchant le numéro du bus qui la mènerait à la gare.
elle avait pleuré en traversant le quai 9¾, toute bouleversée par la sensation, comme on le serait par un choc électrique après s'est pris un éclair dans le ventre.
c'était comme ça qu'elle vivait l'angoisse de voyager seule, et de rester pendant trois mois. ainsi elle ne pleurait plus une fois recroquevillée dans ses nouveaux draps dont elle ne reconnaissaient pas la fibre ni le parfum - dans la même position de délicate accidentée. elle était parfaitement immobile.
elle était rentrée juste après le repas - elle n'avait personne à retrouver après tout, juste jules à qui elle avait demandé, dans un rire qui sait qu'elle est stupide de poser la question, où se trouvait son propre dortoir. son rire d'oiseau moqueur lui avait tout-de-même fait plaisir, elle pensait, par sa sonorité familière et le simple fait qu'il soit présent auprès d'elle.
c'était, en soit, une bien triste matinée pour elles deux.
le hurlement ne lui arrache que le sursaut de la transe interrompue, car marie-lou ne dort pas vraiment lorsqu'elle est tourmentée - elle se plonge à contre-cœur dans les remous d'un cœur qui, bien que demeuré pur, prend des aspects ternis sous l'effet de la somnolence. elle fronce bêtement les sourcils en s'appuyant sur sa main pour se relever et lève sur andy un regard brouillé, flottant, qui ne sait plus sur quoi se poser.
les mots passent sans qu'elle ne les comprenne tous et marie-lou sait que ce n'est pas seulement dû à son état de semi-sommeil - elle a bien vu pendant le repas qu'elle n'a pu amorcer la conversation avec personne, car bien qu'elle comprenait globalement le sens des phrases qui fusait tout autour d'elle, en formuler se relevait être un exercice plus ardu.
mais là, c'est différent, c'est son premier face-à-face avec une étudiante de poudlard.
son estomac se tord car elle sait qu'il s'agit-là de quelque chose d'important.
un sourire franc se dépose sur ses lèvres car marie-lou l'a écouté malgré tout, et andy - andy ollivander - a l'air sincèrement gentille. elle n'a pas besoin de la comprendre, ça se voit sur sa figure, andy porte la très rare couronne des bienheureux - alors que marie-lou sent ses mains qui tremblent et que ses dents se découvrent dans l'étirement de son sourire, elle lui rend une poignée de main énergique et bien sentie.
- oui, c'est bien ça ! je suis marie-lou latulipe... désolée si je ne te comprends pas très bien, j'ai encore de la peine avec la langue anglaise... j'espère que tu me comprendras euh - quand- quand même ? oui, quand même, désolée il faut encore que j'améliore... bonjour andy, je suis heureuse de te connaître.ses mots sont tremblants mais débordants de bonne foi - et son visage s'illumine un peu à la lumière des amitiés naissantes. malheureusement, ses yeux sont restés rouges, triste vestige des heures précédentes.
- je suis certaine que ça sera très bien avec vous ! je - tu es en quelle licence ? moi je suis en double-licence, droit et politique magique et défense contre les forces magiques.une lueur anthracite attire son regard un peu plus bas, sur la manche d'andy - et c'est comme une onde d'énergie qui la parcourt de part en part lorsqu'elle comprend, quelques secondes plus tard. son cœur se soulève dans sa poitrine alors qu'elle la regarde enfin dans les yeux.
- oh, mais tu cracmolle aussi ?@l. andy ollivander le tu cracmolle aussi n'est pas une faute de frappe elle a vraiment dit you squib too....... désolée elle m'épuise j'espère que ça t'ira <333