#teamthecrow

  Petite lumière vagabonde, erre sur les pavés de Bretagne, sa tête ignore où elle va, mais son cœur connaît sa destination; elle farfouille dans ses poches, tant de papiers griffonnés, elle a bien dû noter le nom, mais sous la masse de parchemin de ses myriades d'ambitions, les mémorandum se perdent dans cet essaim de ramettes.
Une petite lumière, une étincelle, un oisillon au duvet au reflet de lune, a perdu le chemin pour se parer de noir.

Tel le lapin blanc d'Alice elle est en retard (en retard!), et son impatience la ronge lentement. Elle ne saurait demander son chemin, et n'en a, elle suppose, pas le droit. Soudain dans son sac de toile, une note déchiré. Bergling, manoir. Ce n'est pas le une rune, ou bien le nom d'un sort, cela doit donc être ça. Un sourire se dessine sous le chaperon noir qui surplombe ses cheveux de platine. Là, l'objet de sa convoitise l'attend, aux côté de ses idéaux et son avenir. Elle accélère le pas, sautille presque.
Elle danse son innocence perdue.

(et fait demi-tour, car la direction est la mauvaise)

  La porte de bois s'ouvre avant même que tu n'y frappes poliment et en sortit un corps volant, comme un spectre endormi. Elle en dévisage la silhouette de ses yeux d'argent avant de l'oublier complètement. Elle manquait peut-être de vision.
Tant de choses l'attendent et son esprit s'embue de désirs et de questions. Elle ne cache son excitation et son empressement que par des lèvres strictement closes sous un sourire candide. Tous, de l'autre côté de l'encadrement ont le visage calme, ou le regard sérieux, tous, on fait un vœu sombre un peu plus tôt, alors qu'elle virevoltait sur la pierre. Sa loyauté est a la magie et à son potentiel, et son vœu a été fait il y a bien longtemps. On lui fait remarquer son retard.

▬ Je m'en excuse. Sincèrement. et à l'attention du reste de l'assemblée, Lux Silvola, pour vous servir.

Elle fait bien des manières mais sa voix ne démontre aucune peur, une risette insatiable lui balafrant le visage. Elle ne craint pas le Corbeau.
Elle a sûrement tort.

  Elle prend place dans l'assemblée, les bras raides le long de sa chaise, et les jambes se balançant, comme une enfant qu'on ferait asseoir à la table des grands.

Il parle et il parle, et comme souvent, elle n'écoute qu'à moitié.
Des armes barbares.
Elle penche la tête. Le potentiel de destruction des armes moldus la fascinait. Pas tant pour elle-même, mais pour la possibilité, qu'eux, ayant accès à l'élément de la magie dont les moldus ignoraient tout, pourraient accomplir. Quelque chose de bien plus grand létal et destructeur. Elle se stoppa. Elle ne devrait probablement dire ce genre de chose à pensée haute, il pouvait l'entendre.
Oups.
Elle l'avait déjà fait.

Et soudain la gemme.
Sous ses yeux.
Si rayonnante, oppressante, magnifique dans tous ses aspects.
Ils la regardent, rapidement ils détournent les yeux.

Pas elle.
Ses yeux pleurent et se rougissent.
Elle se lève de sa chaise et tente de tendre la main.
Ses muscles crient.
Plus ses doigts se déplient et plus son âme explose, comme si la gravité elle-même la sommait d'arrêter.
Elle n'est peut-être pas digne.
Mais elle essaie.
Elle n'y arrive pas.
Mais plus que n'importe qui elle essaie.
Son sourire est béant, sa bouche entrouverte, comme si on lui avait montré l'illumination, et des sanglots acides coulent le long de ses lèvres.
Et plus que jamais elle est heureuse.
Heureuse du pouvoir, et de la possibilité.
Le reste n'importe pas.
Elle n'importe pas.
Il n'y a que l'éclat de BeauxBâtons et ce rêve qu'elle effleure d'un souffle dans cet instant où le temps est mort, le monde lui, a cessé d'exister.

Et elle semble complètement folle.

Folle d'amour pour les choses sans âmes.